Interview vu sur footmercato.net :
Plus de deux mois ont passé depuis son départ de Toulouse. Aujourdhui sans travail, Élie Baup aborde la saison 2008/2009 dans lexpectative. Pour la première fois depuis 11 ans, le technicien originaire de Saint-Gaudens risque de vivre une année entière au chômage. Annoncé partant en Angleterre puis en Espagne, il a cependant fait le choix de décliner ces offres. Pour FootMercato, Élie Baup revient sur une dernière saison éprouvante au TFC et nous parle de son futur.
FootMercato : Européen en début de saison, le TFC a sombré par la suite et vous êtes ensuite parti, expliquez-nous vous en êtes arrivé là ?
Élie Baup : On disputé le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Tout le club a basculé dans cette idée quon était devenu un club européen, mais en contrepartie on na sûrement pas fait le recrutement qui correspondait à une troisième place et la saison a été très dure pour tout le monde. Pour les joueurs qui ont vécu toute la saison avec limage dune coupe dEurope en tête, ça a été difficile. On sest pris pour un club européen sans lêtre et derrière on ne se donne pas les moyens.
« On sest pris pour un club européen sans lêtre »
FM : Quest-ce qui a été pour vous le facteur déclencheur de votre départ ?
EB : Tout ça. Jai dit toute la saison que léquipe quon avait ne correspondait pas aux ambitions européennes dun club comme Toulouse. Je suis venu à Toulouse pour essayer de refaire ce que javais connu à Bordeaux. Cest la quatrième ville de France donc mon but cétait de bâtir un club qui joue lEurope tous les ans. On avait les bases. Mais bon peut-être que je voulais aller plus vite que la musique. Jai aussi ma part de responsabilité. Jai été trop impatient.
FM : Éprouvez-vous des regrets ?
EB : Cette impatience justement. Mais je regrette aussi le club. Jaime Toulouse, cest le club de ma ville, javais été leur formateur avant. Je regrette de ne pas avoir pu continuer plus longtemps là-bas.
FM : Vous en voulez au président Sadran ?
EB : Non, ce nest pas un problème de personne, cest par rapport à lamour que jai pour ce club. Lui aussi vous savez il aime Toulouse. On pouvait vraiment faire quelque chose ensemble. Il y a simplement eu une incompréhension voilà tout.
« Je pense un jour revenir à Toulouse »
FM : Un retour est-il encore possible ?
EB : Je pense quun jour je reviendrai au club oui. Le temps tournera. Je lespère. Tout le monde connait mon attachement à ce club.
FM : Vous êtes actuellement sans club, est-ce que vous vous donnez une année sabbatique ?
EB : Non, après ça dépend du marché, mais jétudierai tout. Notre métier nest pas évident. Jai eu des contacts très sérieux avec Blackburn après jai eu des possibilités pour aller entraîner en Belgique, en Suisse, au Qatar et même une sélection africaine.
FM : Laquelle ?
EB : (Il hésite) Le Ghana, mais bon après jai tout refusé. On verra bien.
FM : On vous a aussi annoncé en Espagne à la Real Sociedad notamment
EB : Oui aussi, mais là ça dépendait de la remontée du club et comme ils sont restés en deuxième division ça ne sest pas fait.
Lentraîneur nest plus en position de force
FM : Vous avez passé sept ans à Bordeaux, puis vous avez entraîné deux clubs en quatre (Saint-Étienne et Toulouse, NDLR), comment expliquez-vous le fait de ne pas avoir pu vous inscrire plus longtemps dans ces deux dernières formations ?
EB : Je pense que lavenir des entraîneurs sera de plus en plus succinct. Maintenant cest comme les joueurs. Les patrons de club ont changé. Aujourdhui ce sont des entreprises qui veulent faire du rendement, de la rentabilité et lentraîneur est considéré comme un joueur. Il nest plus en position de force dans un club. La durée de vie dun entraîneur dans un club est de 14 mois, je crois.
FM : Appréhendez-vous le fait de ne pas pouvoir entraîner un club pour la première fois de puis 11 ans ?
EB : Jespère pouvoir entraîner cette année. Je nai pas dangoisse particulière à ce sujet. Sur mes dix dernières saisons, jai terminé huit fois européen.
Capable daller dans tout type de club
FM : Après votre année cauchemardesque à Toulouse, souhaitez-vous que votre prochain club soit qualifié pour lEurope ?
EB : Vous savez là je viens de vivre une expérience forte. Ça fait un plus dans ma carte de visite. Cest une saison où jai appris beaucoup de choses et cest un plus pour moi. Cette capacité à sauver une équipe, cest une dynamique quil faut trouver, tout un travail différent. Du coup, je suis maintenant capable daller dans tout type de club.
FM : Imaginons quun gros de Ligue 1 connaisse des débuts très difficiles, vous seriez intéressé par le poste ?
EB : Je ne suis intéressé par rien du tout. Je nattends rien de nulle part. Je connais bien le fait dêtre menacé donc je sais ce que cest. Mais bon vous savez quand vous avez goûté à un gros club comme moi lorsque jai passé sept ans à Bordeaux où vous jouez lEurope tous les ans, où jai gagné des titres (champion en 99, coupe de la Ligue en 2002) donc moi je naspire quà ça.
FM : Enfin quel sera pour vous le podium final à la fin de la saison et les trois relégués ?
EB : Dans la continuité : Lyon, Bordeaux, Marseille. Ces trois équipes sont prêtes pour les grands rendez-vous. Après derrière, je ne sais pas ça peut-être très serré et puis il y a des inconnues comme Grenoble.