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La Dépeche du 13/05/2001


NicoPaviot

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Le TFC descend, mais l'orgueil est sauf

TOULOUSE : Le TFC signe sa troisième victoire consécutive mais elle ne sert à rien car l'OM a gagné.

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TFC 2 - Metz 1 A TOULOUSE (Stadium). - Toulouse FC bat FC Metz 2 à 1 (mi- temps 1-0 pour Metz).

21.803 spectateurs. Arbitrage de M. Moulin assisté de MM. Ugolini et Chat.

Pour le TFC: Baldé (51e), Congo (63e).

Pour Metz: Baticle (27e).

Beau temps chaud. Terrain et éclairage excellents.

2 avertissements: Meyrieu (6e, contestation) à Metz; Baldé (33e, tacle par derrière sur Meyrieu) à Toulouse.

TFC: Revault - Jau, Baldé, Prunier, Jambay - Romero puis Congo (46e), Cascini, Moreau puis Carotti (73e), Pedros puis Courtois (46e) - Bonilla, Dieuze.

FCM: Mondragon - Pierre puis Bastien (46e), Toyes, Proment, Régis, Gaillot - Van Handenhoven, Espartero - Meyrieu - Baticle, Jager.

Au repos, le FC Metz mène 1- 0 et, de la même façon qu'il a expédié le RC Strasbourg en D2 lors du fameux match en retard, il vient d'enterrer les dernières (maigres) illusions sportives du TFC.

Le seul ennui, c'est qu'il n'y a pas à crier scandale tant les Lorrains ont semblé jouer juste, à défaut d'être dangereux - mais ce n'était pas leur rôle - et qu'ils ont profité à merveille des errements défensifs d'une équipe où peu de joueurs semblaient concernés par la chose mais toujours résolument tournée vers l'offensive, au point d'ailleurs de bâcler les premiers principes. Heureusement, Baldé veillait, et ses jaillissements ont régalé un nombreux public privé des exploits de Bonilla et consorts.

Si l'on excepte, en effet, une intervention de Mondragon au devant de Romero (5e), ce sont les Messins qui ont eu les seuls ballons offensifs dignes de ce nom durant la première période. Quelques courses de Jager, un ou deux rattrapages de Baldé et l'on ronronnait tranquillement sur la pelouse toulousaine jusqu'à ce que Bonilla perde un ballon dans le rond central.

Toyes alertait immédiatement Jager et sa pointe de vitesse, ce dernier obligeait Revault à se détendre et Baticle surprenait un Jambay pas vraiment attentif pour ouvrir tranquillement le score (27e). Stupeur dans le stade, ou plutôt résignation devant l'indigence téféciste, Baticle tirant même au dessus sur un ballon perdu par Revault et récupéré par espartero (29e). Bref, ce n'était pas vraiment, durant ces quarante- cinq minutes initiales, l'heure de la révolte espérée côté téféciste...

Courtois décisif

Et l'on comprend pourquoi Robert Nouzaret bouscule, dès le retour des vestiaires, l'ordre de son onze de départ. Pedros et Romero disparaissent, Courtois et Congo entrent, double changement destiné à réveiller les ardeurs toulousaines, visiblement émolliées par les premières chaleurs...

Ce n'est pas le cas en face, où l'on continue à jouer de façon précise. Pourtant, au moment même où Bastia égalise au vélodrome (mais oui), Baldé ajuste un coup de tête rageur sur un corner de Courtois. Le premier but en D1 de l'international guinéen relance le match à point nommé (51e). Et dynamise, enfin, ses coéquipiers.

Quelques minutes plus tard, Courtois (entrée déterminante) alerte Congo sur le flanc droit. Le centre du Colombien est à destination de son compatriote Bonilla qui va tromper, c'est évident, son copain Mondragon. Mais Bonilla écrase sa reprise et Mondragon repousse, trop heureux du cadeau (59e)!

Partie remise. Courtois, encore, tente un centre de l'aile droite. Caviar pour Congo qui pique au premier poteau et expédie une tête coup de canon dans la « lunette » d'un Mondragon qui, cette fois, n'a pas eu le temps d'esquisser le moindre geste (63e).

2-1, le TFC vient de faire le plus dur, reprendre l'avantage au détriment d'une formation très bien organisée. Mérité au vu de cette deuxième période, enfin digne des prétentions d'un candidat au maintien. Même si Revault doit intervenir au devant de Jager (65e), preuve que Metz ne lâche rien. Mais Toulouse tient le bon bout, sa troisième victoire consécutive. Hélas inutile, car au vélodrome, l'OM a repris l'avantage...

Patrick BOUDREAULT

Une belle mort

BOSSUET, marchant à pas lents sous la pluie: Un évêque ne court pas. Didi était un évêque du foot. Champion du monde en 1958 et en 1962, ce Brésilien grand et racé restera devant l'Eternel comme l'inventeur de la folha seca (tire en feuille morte) et de la passe brossée, l'exécutant d'une façon magistrale d'interpréter le jeu qui valait au moins un demi-but par partie - surtout avec un Pelé à côté. Ce seigneur qui vient de mourir et que l'on pleure autant que la descente sportive du TFC aimait à répéter en montrant le ballon: C'est lui qui court. Ce sport a-t- il changé? On n'a jamais autant couru qu'aujourd'hui (Valence, Bayern, Alavès, finaliste de la coupe de l'UEFA contre Liverpool). Ce qui ne signifie pas que la vérité s'est déplacée. Même en 2001, le ballon va « encore » plus vite que les joueurs: c'est son contrôle et sa transmission qui conditionnent la vitesse du jeu.

Comme on était avec Bossuet, on pose la question: la foi donne-t-elle un contenu positif à la raison? Musset avait... raison, les chants désespérés sont les chants les plus beaux: le TFC a signé sa troisième victoire consécutive le soir de sa descente en Deuxième division. Mené à la mi-temps, pas très bon, on a cru que le onze de Nouzaret s'était écroulé pour de bon pour ses adieux au Stadium devant un adversaire messin se vengeant de la façon la plus élégante possible, balle aux pieds, de toutes les procédures anti-Mondragon! Le TFC est sorti vainqueur de ça. Grâce à de l'orgueil, à Courtois le joker, un gaucher de talent (on attend de ce genre de joueur quelque chose que l'on n'attend pas des autres), il a mis du baume sur les plaies sans que Bonilla encore ne marquât.

Maintenant? Le Tef n'a pas épuisé tous les recours, les recours, eux, vont finir par s'épuiser. Personne ne croit à l'opération du Saint-Esprit, ou alors il faudra à présent beaucoup de « Notre Père qui êtes aux cieux » et de « Je vous salue, Marie pleine de grâce » pour qu'un miracle hors du terrain s'accomplisse. Metz est en D1 depuis 1967 - Nantes depuis 1963. Toulouse redescend, fait du yo-yo. Ça fait mal. Mais pas plus mal que ce terrible constat: en 30 ans, le club téféciste n'a occupé que quatre fois la première partie du tableau en D1. Et pas plus mal bien sûr que la disparition de Didi, qui ne courait pas sur un terrain.

Christian RAILHAC

Existe-t-il un mal toulousain ?

Toulouse est la seule ville de France où ses footballeurs furent reçus de façon impersonnelle et anonyme (pas de défilé, pas de fête, pas de bain populaire en gare Matabiau) après leur victoire en Coupe de France. C'était en 1957, et le coeur des Roussel; Boucher, Pleimelding, Nungesser; Bocchi, Cahuzac; Brahimi, Derreudre, Di Loreto, Rytkonen, Bouchouk (entr. Jules Bigot) se serre encore à l'évocation de ce « rappel un peu triste ». 1957! Le seul titre majeur dans l'histoire du TFC - le Tef sera vice-champion de France en 1955 derrière le grand Reims, il connaîtra après « 57 » un autre pic footballistique avec la victoire sur le Naples de Maradona en 1986, bougeant enfin la Ville rose. Et c'est tout.

Chaque club a besoin de sa légende personnelle. Celle du Téfécé, qui joue depuis 1998 dans un Stadium mondialisé, qui n'a connu depuis 1937, année de sa création, que deux idoles, le Finlandais Aulis Rytkonen et l'Argentin Beto Marcico, est plutôt maigre. Même que le club changea de sigle en 1970-71 (US Toulouse), profitant de la création du National ou Championnat Open pour une opération de relance du football de haut niveau qui avait disparu en 1967 avec la descente en D2 suivie de la fusion avec le Red- Star, marquant la disparition du professionnalisme à Toulouse.

La fameuse absence de pression

1970-1971, 2000-2001, 31 saisons de déceptions ou presque, 16 en D2, 15 en D1, et puis ce chiffre en forme de constat de faillite: depuis 30 ans, le TFC (le sigle est réapparu en 79-80) n'a occupé une place dans la première partie du championnat de D1 qu'à quatre reprises, en 1984 (4e), en 1986 (4e), en 1987 (3e), en 1990 (9e). Pourquoi un tel désert footballistique? Parce que tous les acteurs qui sont passés par le Tef rêvent de revenir un jour y rejouer, intégrer le staff ou simplement vivre à Toulouse? Cette ville « coincée » entre la Méditerranée et l'Atlantique, avec en toile de fond les Pyrénées et le soleil toute l'année, est tellement bonne à vivre! La capitale européenne de l'aéronautique séquence utopie: le TFC repris par Airbus-EADS avec une formation européenne composée de joueurs appartenant uniquement aux pays fabriquant le futur gros-porteur A 380 génère un air doucereux pour ses habitants, y compris ses footballeurs!

L'absence de pression a toujours été relevée par les intervenants de la vie footballistique locale. Manque d'ambition des dirigeants, moyens financiers limités, presse locale peu féroce, public de spectateurs plus que de supporters, fort environnement rugbystique avec le poids du Stade toulousain qui rafle lui les titres, tout ceci concourt à cette anémie. Ce club représentatif de tout Midi-Pyrénées, bien plus régional que toulousain à partir de quelle zone géographique devient-on supporter de Bordeaux, du TFC, de Montpellier? , se singularise dans le paysage de D1. Le TFC est le seul club d'une grande ville de France à ne pas avoir été « repris » par un repreneur d'importance - le PSG avec Canal Plus, Lyon avec Pathé- Aulas, Bordeaux avec M6, Nantes avec la Socpresse, l'OM avec Robert Louis-Dreyfus, Rennes avec François Pinault, Strasbourg avec McCormack, Monaco avec... la famille princière.

Pourquoi pas de repreneur ?

Malgré leur évidente bonne volonté, le « conservatisme » des dirigeants toulousains (les mêmes depuis une quinzaine d'années avec des changements uniquement intra-muros), qui leur a fait par exemple rechercher à l'intersaison 2000 plusieurs partenaires financiers (pour la première fois le club s'était donné un budget conséquent, environ de l'ordre de 200 MF) plutôt qu'un grand investisseur, a-t-il freiné les possibles arrivées de grands groupes? Ceci reste à démontrer.

Toujours est-il que le Tef n'a jamais eu de stabilité, que ce soit dans ses effectifs, dans ses entraîneurs (véritable valse), dans sa politique sportive - quelle griffe? quelle marque de fabrique? Cette absence d'identité, ce défaut de tradition accentué par un palmarès squelettique, font du TFC une sorte d'anti-Nantes. Nantes qui depuis 1963 a toujours figuré dans la première partie du championnat de D1 sauf à quatre reprises. Nantes qui la saison dernière a failli descendre en D2. S'il n'y a pas de vérité en football, celle du TFC s'inscrit malheureusement toujours dans la même logique malgré un fantastique potentiel populaire.

Une enquêtre de Christian RAILHAC et Patrick BOUDREAULT

Présidents : Buzzichelli, le relanceur

En 1970, renaît le football professionnel à Toulouse, grâce à un puissant homme d'affaires toulousain, Lilian Buzzichelli. Pendant un septennat, jusqu'en 1977, il essaiera de redonner à son UST le lustre du TFC des années cinquante et soixante. Peine perdue. Depuis...

1970-1977: Lilian Buzzichelli

1977-1978: Yves De Lagarcie

1978-octobre 1979: Jean-Jacques Astoux

Octobre 1979-1981: Bernard Garrigues

1981-décembre 1985: Daniel Visentin

Décembre 1985-avril 1992: Marcel Delsol

Avril 1992-mai 1999: André Labatut

Mai 1999 -?: Jacques Rubio

La valse des entraîneurs

Depuis 1970, 21 entraîneurs se sont succédé.

1970-1971: José Farias

1971-1972: Pierre Dorsini

1972-1974: Richard Boucher

1974-septembre 1974: Paul Orsatti

Septembre 1974-1975: Richard Boucher

Juillet 1975-septembre 1975: Jacques Sucré

Septembre 1975-1977: Richard Boucher

1977-1978: Angel Marcos

1978-1979: Just Fontaine

1979-1983: Pierre Cahuzac

1983-1985: Daniel Jeandupeux

1985-1989: Jacques Santini

1989-1991: Pierre Mosca

1991-septembre 1992: Victor Zvunka

Septembre 1992-décembre 1993: Serge Delmas

Décembre 1993-1994: Jean-Luc Ruty

1994-novembre 1995: Rolland Courbis

Novembre 1995-1997: Alain Giresse

1997-décembre1997: Guy Lacombe

Décembre 1997-octobre 2000: Alain Giresse

Octobre 2000-?: Robert Nouzaret.

La saison en chiffres

Quelques chiffres jalonnent la saison en cours. Les voici:

361.794 spectateurs ont assisté aux 16 matches de D1, soit une moyenne de 22.612! Pas mal pour un relégué, mais combien ont payé leur place? l 5.027 abonnés au Stadium, selon les chiffres communiqués par la Ligue nationale en novembre dernier. C'est peu, très peu, sachant que, selon la même source, 32,6 % des abonnés occupent la capacité des stades de D1 (grosso modo, 1 sur 3) et plus de 40 % fournissent l'affluence des mêmes stades. Ce chiffre de 5.000 abonnés est à rapprocher des 41.224 de l'OM (74 % du vélodrome), 29.506 de Lens, 23.009 de Paris, 8.216 de Sedan, 3.372 de Strasbourg et 1.034 de Monaco, tous chiffres communiqués par la LNF.

31 pros sous contrat, c'est l'effectif du TFC cette saison. Mais Robert Nouzaret ne travaille qu'avec une vingtaine de joueurs, les autres ont été prêtés ci et là ou mis au placard, quelquefois en CFA, quelquefois pas.

250 millions de francs, c'est le budget de cette saison, avancé par les dirigeants en juin et juillet derniers. Selon plusieurs sources concordantes, il est plutôt entre 150 et 170 millions de francs, donc proche de celui de Lille. Les 100 millions d'écart représentent en fait les montants des transferts opérés durant l'intersaison, à plus ou moins 10 millions.

80 joueurs en 7 saisons

Au total, sur les 7 dernières saisons, 79 joueurs sont partis, 80 arrivés. Rappelons que l'effectif actuel est de 31 pros sous contrat.

1994-95 (D2, Courbis): 11 départs, 11 arrivées, 24 joueurs utilisés.

95-96 (D2, Courbis-Giresse): 9 arrivées, 10 départs, 24 joueurs utilisés.

96-97 (D2 Giresse): 6 départs, 7 arrivées, 23 joueurs tulisés.

97-98 (D1, Lacombe-Giresse): 4 départs, 9 arrivées, 24 joueurs utilisés.

98-99 (D1 Giresse): 13 départs, 16 arrivées, 31 joueursutilisés.

99-2000 (D2 Giresse): 18 départs, 13 arrivées, 26 joueurs utilisés.

2000-2001 (D1 Giresse-Nouzaret): 18 départs, 14 arrivées, 31 joueurs utilisés.

Ndlr: ces chiffres incluent les départs et arrivées en cours de saison, notamment depuis l'instauration du mercato. Les chiffres de la saison 2000-2001 sont évidemment en cours, pour les joueurs utilisés s'entend

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