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Un Peu De Philosophie


koptolosa

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Si donc c'est pour dissiper leur ignorance que les hommes ont cherché à faire de la philosophie, il est évident qu'ils ne cultivèrent cette science si ardemment que pour savoir les choses, et non pour en tirer le moindre profit matériel. Ce qui s'est passé alors démontre bien ce désintéressement. Tous les besoins, ou peu s'en faut, étaient déjà satisfaits, en ce qui concerne la commodité de la vie et même son agrément, quand survint la pensée de ce genre d'investigations. Ainsi, il est bien clair que la philosophie n'est recherchée pour aucune utilité étrangère ; mais, de, même que nous appelons libre l'homme qui ne travaille que pour lui, et non pour un autre, de même cette science est, entre toutes, la seule qui soit vraiment libre, puisqu'elle est la seule qui n'ait absolument d'autre objet qu'elle-même.

 

Aristote, 2400 ans avant la sortie du Iphone 6 Plus. Quel con :doh:

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Si donc c'est pour dissiper leur ignorance que les hommes ont cherché à faire de la philosophie, il est évident qu'ils ne cultivèrent cette science si ardemment que pour savoir les choses, et non pour en tirer le moindre profit matériel. Ce qui s'est passé alors démontre bien ce désintéressement. Tous les besoins, ou peu s'en faut, étaient déjà satisfaits, en ce qui concerne la commodité de la vie et même son agrément, quand survint la pensée de ce genre d'investigations. Ainsi, il est bien clair que la philosophie n'est recherchée pour aucune utilité étrangère ; mais, de, même que nous appelons libre l'homme qui ne travaille que pour lui, et non pour un autre, de même cette science est, entre toutes, la seule qui soit vraiment libre, puisqu'elle est la seule qui n'ait absolument d'autre objet qu'elle-même.

 

Aristote, 2400 ans avant la sortie du Iphone 6 Plus. Quel con :doh:

 

 2300 ans avant l'invention de l'état Providence. Quel visionnaire  :rolleyes: . 

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  • 2 semaines plus tard...
Fanatisme

 

On entend aujourd’hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C’est une maladie de l’esprit qui se gagne comme la petite vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours. On s’échauffe rarement en lisant: car alors on peut avoir le sens rassis. Mais quand un homme ardent et d’une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. Il crie: « Dieu vous regarde, sacrifiez ce qui n’est qu’humain; combattez les combats du Seigneur: » et on va combattre.

Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère.

Celui qui a des extases, des visions, qui prend des songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un fanatique novice qui donne de grandes espérances; il pourra bientôt tuer pour l’amour de Dieu.

Barthélemy Diaz fut un fanatique profès. Il avait à Nuremberg un frère, Jean Diaz, qui n’était encore qu’enthousiaste luthérien, vivement convaincu que le pape est l’antechrist, ayant le signe de la bête. Barthélemy, encore plus vivement persuadé que le pape est Dieu en terre, part de Rome pour aller convertir ou tuer son frère: il l’assassine; voilà du parfait: et nous avons ailleurs rendu justice à ce Diaz.

Polyeucte, qui va au temple, dans un jour de solennité, renverser et casser les statues et les ornements, est un fanatique moins horrible que Diaz, mais non moins sot. Les assassins du duc François de Guise, de Guillaume prince d’Orange, du roi Henri III, du roi Henri IV, et de tant d’autres, étaient des énergumènes malades de la même rage que Diaz.

Le plus grand exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélemy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. Guyon, Patouillet, Chaudon, Nonotte, l’ex-jésuite Paulian, ne sont que des fanatiques du coin de la rue, des misérables à qui on ne prend pas garde: mais un jour de Saint-Barthélemy ils feraient de grandes choses.

Il y a des fanatiques de sang-froid: ce sont les juges qui condamnent à la mort ceux qui n’ont d’autre crime que de ne pas penser comme eux; et ces juges-là sont d’autant plus coupables, d’autant plus dignes de l’exécration du genre humain, que, n’étant pas dans un accès de fureur comme les Clément, les Chastel, les Ravaillac, les Damiens, il semble qu’ils pourraient écouter la raison.

Il n’est d’autre remède à cette maladie épidémique que l’esprit philosophique, qui, répandu de proche en proche, adoucit enfin les moeurs des hommes, et qui prévient les accès du mal; car dés que ce mal fait des progrès, il faut fuir et attendre que l’air soit purifié. Les lois et la religion ne suffisent, pas contre la peste des âmes; la religion, loin d’être pour elles un aliment salutaire, se tourne en poison dans les cerveaux infectés. Ces misérables ont sans cesse présent à l’esprit l’exemple d’Aod qui assassine le roi Églon; de Judith qui coupe la tête d’Holopherne en couchant avec lui; de Samuel qui hache en morceaux le roi Agag; du prêtre Joad qui assassine sa reine à la porte aux chevaux, etc., etc., etc. Ils ne voient pas que ces exemples, qui sont respectables dans l’antiquité, sont abominables dans le temps présent: ils puisent leurs fureurs dans la religion même qui les condamne.

Les lois sont encore très impuissantes contre ces accès de rage: c’est comme si vous lisiez un arrêt du conseil à un frénétique. Ces gens-là sont persuadés que l’esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre.

Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui en conséquence est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?

Lorsqu’une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. J’ai vu des convulsionnaires qui, en parlant des miracles de saint Pâris, s’échauffaient par degrés parmi eux: leurs yeux s’enflammaient, tout leur corps tremblait, la fureur défigurait leur visage, et ils auraient tué quiconque les eût contredits.

Oui, je les ai vus ces convulsionnaires, je les ai vus tendre leurs membres et écumer. Ils criaient: Il faut du sang. Ils sont parvenus à faire assassiner leur roi par un laquais, et ils ont fini par ne crier que contre les philosophes.

Ce sont presque toujours les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains; ils ressemblent à ce Vieux de la montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu’ils iraient assassiner tous ceux qu’il leur nommerait. Il n’y a eu qu’une seule religion dans le monde qui n’ait pas été souillée par le fanatisme, c’est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède; car l’effet de la philosophie est de rendre l’âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. 

 

Voltaire, 1764

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  • 2 mois plus tard...

Tu peux faire un résumé, j'ai la flemme de lire, merci -_-

 

En fait l'intérêt de l'interview n'est pas forcément extraordinaire. C'est plutôt les commentaires des lecteurs du Monde dont on ne sait si on doit en rire ou en pleurer: titre à la con + lecture en diagonale + idées préconçues =conclusions totalement opposées aux faits.

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Je fais tous les ans en début d’année une liste de ce que je dois avoir fait dans l’année (livre, pièces de théâtre, concerts, projets, etc.), et je la consulte tous les mois.

 

j'ai pensé à ça

 

AustinPowersToDoList.Itsthelittlethingsi

 

culture :ninaj:

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En fait l'intérêt de l'interview n'est pas forcément extraordinaire. C'est plutôt les commentaires des lecteurs du Monde dont on ne sait si on doit en rire ou en pleurer: titre à la con + lecture en diagonale + idées préconçues =conclusions totalement opposées aux faits.

Jacques Attali : « Je rêve d’une société où il n’y aurait pas de retraite »......eh ben pas moi ! des fois il m'arrive même de rêver que M. Attali prenne la sienne !

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/tant-de-temps/article/2015/04/03/jacques-attali-je-reve-d-une-societe-ou-il-n-y-aurait-pas-de-retraite_4609294_4598196.html#kEFbQEQiZOwT5988.99

 

Celui là est pas mal :grin:

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:lol2:


Jacques Attali : « Je rêve d’une société où il n’y aurait pas de retraite »......eh ben pas moi ! des fois il m'arrive même de rêver que M. Attali prenne la sienne !
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/tant-de-temps/article/2015/04/03/jacques-attali-je-reve-d-une-societe-ou-il-n-y-aurait-pas-de-retraite_4609294_4598196.html#kEFbQEQiZOwT5988.99

 

Celui là est pas mal :grin:

 

Ouais tous les commentaires critiquent Attali sur l'air de ce bourgeois capitaliste qui veut mettre les travailleurs à l'usine jusqu'à la mort alors que ce n'est absolument pas ce qu'il dit.

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  • 2 mois plus tard...
  • 5 mois plus tard...

Puisqu'on en est au débat communisme vs libéralisme, retour à Hegel pour renvoyer les protagonistes dos à dos:

Le mec se la joue un peu, mais les démonstrations sont claires.

Bref libéralisme et communisme sont deux manières de se fourrer le doigt dans l’œil à la suite d'Hegel en donnant un sens à l'Histoire.

:elkjaer: :chiant: ©  

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il y a 3 minutes, elkjaer a dit :

Puisqu'on en est au débat communisme vs libéralisme, retour à Hegel pour renvoyer les protagonistes dos à dos:

Le mec se la joue un peu, mais les démonstrations sont claires.

Bref libéralisme et communisme sont deux manières de se fourrer le doigt dans l’œil à la suite d'Hegel en donnant un sens à l'Histoire.

:elkjaer: :chiant: ©  

Au contraire, certainement passionnant !! Je me délecte déjà du tissu d'âneries dont ne manquera pas de me gratifier ce monsieur. Faut dire que le fait de renvoyer libéralisme et communisme "dos à dos", ça correspond exactement à ce qu'en disait Jacques Chirac.

Un truc qui va dans le sens de la "pensée" de Chirac, c'est forcément débile...

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il y a 13 minutes, RegAgainstZeMarmitte a dit :

je comprends déjà pas la prémisse "si nos vies ont un sens".

Comme je vais pas pouvoir la regarder tout de suite, si tu pouvais m'en faire une synthèse critique, j'apprécierais. 

Non, détrompe toi, je suis souvent en désaccord avec toi mais j'ai toute confiance en ton esprit critique, voire en ta rationalité ;).

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  • 1 mois plus tard...

Avenir de la science. — La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfactioncesse d’exister : de même que nous avons depuis longtemps cessé de prendre plaisir à connaître l’admirable Deux fois deux font quatre. Or,si la science procure par elle-même toujours de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus, en rendant suspects la métaphysique, la religion et l’art consolateurs : il en résulte que se tarit cette grande source du plaisir, à laquelle l’homme doit presque toute son humanité. C’est pourquoi une culture supérieure doit donner à l’homme un cerveau double, quelque chose comme deux compartiments du cerveau, pour sentir, d’un côté, la science, de l’autre, ce qui n’est pas la science : existant côte à côte, sans confusion, séparables, étanches : c’est là une condition de santé. Dans un domaine est la source de force, dans l’autre le régulateur : les illusions, les préjugés, les passions doivent servir à échauffer, l’aide de la science qui connaît doit servir à éviter les conséquences mauvaises et dangereuses d’une surexcitation. — Si l’on ne satisfait point à cette condition de la culture supérieure, on peut prédire presque avec certitude le cours ultérieur de l’évolution humaine : l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir ; l’illusion, l’erreur, la fantaisie, reconquerront pas à pas, parce qu’il s’y attache du plaisir, leur territoire auparavant occupé : la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie est la conséquence prochaine ; de nouveau l’humanité devra recommencer à tisser sa toile, après l’avoir, comme Pénélope, détruite pendant la nuit. Mais qui nous est garant qu’elle en retrouvera toujours la force ?

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  • 1 mois plus tard...

il y a un an de ça, j'avais rencontré un philosophe provincial (donc hors supermarchés et ...) bon vivant et bien dans ses baskets, il explique que la tradition juridique multi-séculaire, et pas seulement dans les cultures occidentales, c'est le régime de non-disponibilité du corps humain, on n'en a que l'usage. on en fait ce qu'on veut, usufruit, mais pas la pleine propriété qui permet une vente, une commercialisation. la marchandisation du corps, c'est à la fois louer son corps (entier)  ou vendre son rein sur un marché concurrentiel. et les projets transhumanistes (et post-humanistes) prévoient l'indifférenciation totale entre hommes et femmes, ils doivent devenir interchangeables à 100 % biologiquement, les différences devant être soit gommées (par la force si nécessaire) soit niées (déni de réalité)

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il y a 1 minute, sujet a dit :

il y a un an de ça, j'avais rencontré un philosophe provincial (donc hors supermarchés et ...) bon vivant et bien dans ses baskets, il explique que la tradition juridique multi-séculaire, et pas seulement dans les cultures occidentales, c'est le régime de non-disponibilité du corps humain, on n'en a que l'usage. on en fait ce qu'on veut, usufruit, mais pas la pleine propriété qui permet une vente, une commercialisation. la marchandisation du corps, c'est à la fois louer son corps (entier)  ou vendre son rein sur un marché concurrentiel. et les projets transhumanistes (et post-humanistes) prévoient l'indifférenciation totale entre hommes et femmes, ils doivent devenir interchangeables à 100 % biologiquement, les différences devant être soit gommées (par la force si nécessaire) soit niées (déni de réalité)

MichaelScottShutsdooronDunder-Mifflinguy

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il y a 50 minutes, sujet a dit :

il y a un an de ça, j'avais rencontré un philosophe provincial (donc hors supermarchés et ...) bon vivant et bien dans ses baskets, il explique que la tradition juridique multi-séculaire, et pas seulement dans les cultures occidentales, c'est le régime de non-disponibilité du corps humain, on n'en a que l'usage. on en fait ce qu'on veut, usufruit, mais pas la pleine propriété qui permet une vente, une commercialisation. la marchandisation du corps, c'est à la fois louer son corps (entier)  ou vendre son rein sur un marché concurrentiel. et les projets transhumanistes (et post-humanistes) prévoient l'indifférenciation totale entre hommes et femmes, ils doivent devenir interchangeables à 100 % biologiquement, les différences devant être soit gommées (par la force si nécessaire) soit niées (déni de réalité)

La tradition juridique multi-séculaire n'a rien de philosophique. D'ailleurs il ne me semble pas que beaucoup de philosophes au moins classiques se soient intéressés à la notion de corps autrement que dans l'opposition corps/esprit sensation/idée.

Quandaux transhumanistes, aussi dangereux soient-ils dans leur extrême, je crois que l'objectif d'un être unisexe n'existe que dans des fantasmes.

J'ai fait une réponse à peu près cohérente à un post de baroque dans le topo philo :yaisse:

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