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Un Peu De Philosophie


koptolosa

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Le 04/08/2017 à 21:07, Ekelund a dit :

c'est bien tu fais honneur à ta signature :ninja: 

La philosophie c'est la moelle de la vie, béotien. Surtout que la lecture de l'espace supporteur aujourd'hui me conforte dans le fait que ma question est une vraie question :grin:

 

Le 04/08/2017 à 21:16, bondurant2001 a dit :

20170804120906331-0.jpg

Magnifique hdp pour ce topic :lol:

A double titre :grin:

 

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Le 04/08/2017 à 15:47, elkjaer a dit :

Ce n'est pas un sujet de philo. Tu aurais dû poser une question du genre: peut-on être un supporteur du tef épicurien ou doit-on forcément être stoïcien quand on soutient les violets?

:ninja:

Le supp toulousain est-il nécéssairement un stoicien ?

Thèse : le supporter du tfc est forcément stoicien, parce qu'il ne peut pas objectivement rêver de faire la fête sur la place du capitole tous les ans pour un trophée. Il s'habitue à la douleur du but encaissé à la 94eme minute de jeu en raison d'un pénalty imaginaire. Il se complait dans les belles victoires et fulgurances de type Yago que son club peut lui apporter. Il espère une 10e place en fin de saison, et admirera sa 1ere place au classement provisoire si son équipe gagne le premier match de la première journée entre la 50e et la 60e minute de jeu.

Antithèse : le supporter du tfc est en réalité un rêveur, en quête de personnalité. Il aime sa ville et espère la voir grandir, en particulier à travers son club de foot, car il est un homme de défi au service des causes qui paraissent perdues telles que le fameux club de la ville rose. Il est intelligent, car ses émotions potentielles seront dix fois plus puissantes que l'émotion maximale que pourrait connaitre un supp parisien par exemple (une qualif en Europa League nous donnerais sans doute plus de joie, qu'une LDC à un supp parigot).

Conclusion : nous sommes courageux et patients, mais ca en vaut le coup sur le long terme B) 

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12/20 j'aurais mis plus sans la grosse erreur du supporteur tefeciste qui se «complaît» car un stoïcien ne se «complait» jamais.

L'antithèse se devait d'aborder le supporteur épicurien sur qui les défaites n'ont pas de prise (sauf quand on peut revenir à 3 points de Lille bordel de merde!) et les victoires produisent un plaisir simple et durable.

De la synthèse devait aussi se dégager une opinion mesurée et élégante pour exprimer que les stoïciens ne sont que des gros cons :ninaj:

 

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  • 2 mois plus tard...

Salut les narcissiques:

N'y a-y-t-il pas quelque chose d'un peu grotesque dans le spectacle d'êtres humains tenant un miroir devant eux, et trouvant ce qu'ils y voient assez parfait pour démontrer qu'un Dessein Cosmique y tendait dès l'origine ? Pourquoi, de toute façon, cette glorification de l'Homme ? Que dire des lions et des tigres ? Ils détruisent moins de vies animales ou humaines que nous, et sont beaucoup plus beaux que nous. Que dire des fourmis ? Elles gèrent l'Etat corporatif beaucoup mieux que n'importe quel fasciste. Un monde de rossignols, d’alouettes et de chevreuils ne serait-il pas meilleur que notre monde humain de cruauté, d'injustice et de guerre ? Les adeptes du Dessein Cosmique font grand cas de notre soit-disant intelligence mais leurs écrits en font doute. Si je recevais la toute-puissance, avec des millions d'années pour expérimenter, je ne penserais pas à me vanter de l'Homme comme résultat de mes efforts.

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Bonjour Elkjaer, bonjour Baroque,

L'homme en tant qu'accident singulier dans un coin écarté est intelligible.

Son mélange de vices et de vertus est bien celui qu'on attendrait d'une origine fortuite, mais seule une suffisance insondable peut voir l'homme dans un mobile que l'omniscience jugerait digne du Créateur.

La révolution copernicienne n'aura pas fait son oeuvre tant qu.elle n'aura pas enseigné aux hommes plus de modestie qu'on n'en trouve chez ceux qui pensent que l'homme est une preuve suffisante du dessein cosmique.

En espérant avoir rapidement de vos nouvelles.

LutherBlissett.

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Il y a 7 heures, elkjaer a dit :

Salut les narcissiques:

N'y a-y-t-il pas quelque chose d'un peu grotesque dans le spectacle d'êtres humains tenant un miroir devant eux, et trouvant ce qu'ils y voient assez parfait pour démontrer qu'un Dessein Cosmique y tendait dès l'origine ? Pourquoi, de toute façon, cette glorification de l'Homme ? Que dire des lions et des tigres ? Ils détruisent moins de vies animales ou humaines que nous, et sont beaucoup plus beaux que nous. Que dire des fourmis ? Elles gèrent l'Etat corporatif beaucoup mieux que n'importe quel fasciste. Un monde de rossignols, d’alouettes et de chevreuils ne serait-il pas meilleur que notre monde humain de cruauté, d'injustice et de guerre ? Les adeptes du Dessein Cosmique font grand cas de notre soit-disant intelligence mais leurs écrits en font doute. Si je recevais la toute-puissance, avec des millions d'années pour expérimenter, je ne penserais pas à me vanter de l'Homme comme résultat de mes efforts.

quelle profondeur :shock: 

non :ninja: 

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Salut les électeurs:

 Je ne cherche pas querelle à des ennemis lointains mais à ceux qui, tout près de moi, collaborent avec ces ennemis lointains et leur sont soumis: privés d’aide ces gens-là seraient inoffensifs. Nous sommes accoutumés de dire que la masse des hommes n’est pas prête ; mais le progrès est lent, parce que l’élite n’est, matériellement, ni plus avisée ni meilleure que la masse. Le plus important n’est pas que vous soyez au nombre des bonnes gens mais qu’il existe quelque part une bonté absolue, car cela fera lever toute la pâte. Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme ; qui se proclamant héritiers de Washington ou de Franklin, restent plantés les mains dans les poches à dire qu’ils ne savent que faire et ne font rien ; qui même subordonnent la question de la liberté à celle du libre échange et lisent, après dîner, les nouvelles de la guerre du Mexique avec la même placidité que les cours de la Bourse et peut-être, s’endorment sur les deux. Quel est le cours d’un honnête homme et d’un patriote aujourd’hui? On tergiverse, on déplore et quelquefois on pétitionne, mais on n’entreprend rien de sérieux ni d’effectif.On attend, avec bienveillance, que d’autres remédient au mal, afin de n’avoir plus à le déplorer. Tout au plus, offre-t-on un vote bon marché, un maigre encouragement, un « Dieu vous assiste » à la justice quand elle passe. Il y a 999 défenseurs de la vertu pour un seul homme vertueux

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il y a 37 minutes, sujet a dit :

salut ("...") chaussettes, 

Salam mon frère, que la paix soit sur toi; Salut Elkjaer le querelleur,

L' Etat n'affronte jamais délibérément le sens intellectuel et moral d'un homme, mais uniquement son être physique, ses sens.

Il ne dispose contre nous ni d'un esprit ni d'une dignité supérieurs, mais de la seule supériorité physique.

Je ne suis pas né pour qu'on me force, je veux respirer à ma guise, voyons qui l'emportera.

Quelle force dans la multitude ?

Seuls peuvent me forcer ceux qui obéissent à une loi supérieure à la mienne. Ceux-là me forcent à leur ressembler. (Sujet)

Je n'ai pas entendu dire que des hommes aient été forcés de vivre comme ceci ou comme cela par des masses humaines, que signifierait ce genre de vie ?

Lorsque je rencontre un gouvernement qui me dit : "La bourse ou la vie", pourquoi me hâterais-je de lui donner ma bourse ? Il est peut-être dans une passe difficile, aux abois, qu'y puis-je ?

Il n'a qu'à s'aider lui-même, comme moi. Pas la peine de pleurnicher. Je ne suis pas responsable du bon fonctionnement de la machine sociale. Je ne suis pas le fils de l'ingénieur.

Je m'aperçois que si un gland et une châtaigne tombent côte à côte, l'un ne reste pas inerte pour céder la place à l'autre, tout deux obéissent à leurs propres lois, germent, croissent et prospèrent de leur mieux, jusqu'au jour où l'un peut-être, étendra son ombre sur l'autre et l'étouffera.

Si une plante ne peut vivre selon sa nature, elle dépérit, un homme de même.

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Salut les jeunes,

 

Le jeune homme confie toujours le commandement de son âme au plaisir qui surgit soudainement, comme s’il était soumis au destin, jusqu’à ce qu’il en soit rassasié, puis il s’abandonne à un autre, et cela sans en mépriser aucun, mais en les nourrissant de manière égale. (…) Si on se risque à lui dire que certains plaisirs découlent de désirs nobles et bons, alors que d’autres naissent de désirs mauvais, et qu’il faut cultiver et valoriser les premiers, réprimer et dompter les seconds, dans toutes ces circonstances il hoche la tête en signe de dédain. Pour lui, selon ce qu’il prétend, ils sont tous pareils et doivent être considérés de valeur égale. (…) Il passe ses journées à satisfaire sur cette lancée le désir qui fait irruption : aujourd’hui il s’enivre au son des flûtes, demain il se contente de boire de l’eau et se laisse maigrir ; un jour il s’entraîne au gymnase, le lendemain il est lascif et indifférent à tout, et parfois on le voit même donner son temps à ce qu’il croit être la philosophie. Souvent il s’engage dans la vie politique et, se levant sur un coup de tête, il dit et fait ce que le hasard lui dicte. S’il lui arrive d’envier les gens de guerre, le voilà qui s’y implique ; s’agit-il des commerçants, il se précipite dans les affaires. Sa vie ne répond à aucun principe d’ordonnancement, à aucune nécessité ; au contraire, l’existence qu’il mène lui semble mériter le qualificatif d’agréable, libre, bienheureuse, et il vit de cette manière en toute circonstance. 

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Il y a 1 heure, elkjaer a dit :

Salut les jeunes,

 

Le jeune homme confie toujours le commandement de son âme au plaisir qui surgit soudainement, comme s’il était soumis au destin, jusqu’à ce qu’il en soit rassasié, puis il s’abandonne à un autre, et cela sans en mépriser aucun, mais en les nourrissant de manière égale. (…) Si on se risque à lui dire que certains plaisirs découlent de désirs nobles et bons, alors que d’autres naissent de désirs mauvais, et qu’il faut cultiver et valoriser les premiers, réprimer et dompter les seconds, dans toutes ces circonstances il hoche la tête en signe de dédain. Pour lui, selon ce qu’il prétend, ils sont tous pareils et doivent être considérés de valeur égale. (…) Il passe ses journées à satisfaire sur cette lancée le désir qui fait irruption : aujourd’hui il s’enivre au son des flûtes, demain il se contente de boire de l’eau et se laisse maigrir ; un jour il s’entraîne au gymnase, le lendemain il est lascif et indifférent à tout, et parfois on le voit même donner son temps à ce qu’il croit être la philosophie. Souvent il s’engage dans la vie politique et, se levant sur un coup de tête, il dit et fait ce que le hasard lui dicte. S’il lui arrive d’envier les gens de guerre, le voilà qui s’y implique ; s’agit-il des commerçants, il se précipite dans les affaires. Sa vie ne répond à aucun principe d’ordonnancement, à aucune nécessité ; au contraire, l’existence qu’il mène lui semble mériter le qualificatif d’agréable, libre, bienheureuse, et il vit de cette manière en toute circonstance. 

Mais grave ! :o

:ninaj:

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Il y a 5 heures, elkjaer a dit :

Salut les djeuns,

Salut l'Australopithecus bahrelghazali,

Les hommes d'actions manquent ordinairement de l'activité supérieure : je veux dire l'individuelle. Ils agissent à titre de fonctionnaires, de marchands, d'érudits, autrement dit de représentants d'une espèce, mais non à titre d'hommes déterminés, isolés et uniques, à cet égard ils sont paresseux.

C'est le malheur des gens d'action que leur activité est toujours un peu irraisonnée. On ne peut, par exemple, demander au banquier qui amasse de l'argent le but de son incessante activité, elle est irraisonnée.

Les gens d'action roulent comme roule la pierre, suivant la loi brute de la mécanique.

Tous les hommes se divisent, et en tout temps et de nos jours, en esclaves et libres.

Car celui qui n'a pas deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu'il soit d'ailleurs ce qu'il veut : politique, marchand, fonctionnaire, savant.

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Il y a 6 heures, elkjaer a dit :

Salut les jeunes,

 

Le jeune homme confie toujours le commandement de son âme au plaisir qui surgit soudainement, comme s’il était soumis au destin, jusqu’à ce qu’il en soit rassasié, puis il s’abandonne à un autre, et cela sans en mépriser aucun, mais en les nourrissant de manière égale. (…) Si on se risque à lui dire que certains plaisirs découlent de désirs nobles et bons, alors que d’autres naissent de désirs mauvais, et qu’il faut cultiver et valoriser les premiers, réprimer et dompter les seconds, dans toutes ces circonstances il hoche la tête en signe de dédain. Pour lui, selon ce qu’il prétend, ils sont tous pareils et doivent être considérés de valeur égale. (…) Il passe ses journées à satisfaire sur cette lancée le désir qui fait irruption : aujourd’hui il s’enivre au son des flûtes, demain il se contente de boire de l’eau et se laisse maigrir ; un jour il s’entraîne au gymnase, le lendemain il est lascif et indifférent à tout, et parfois on le voit même donner son temps à ce qu’il croit être la philosophie. Souvent il s’engage dans la vie politique et, se levant sur un coup de tête, il dit et fait ce que le hasard lui dicte. S’il lui arrive d’envier les gens de guerre, le voilà qui s’y implique ; s’agit-il des commerçants, il se précipite dans les affaires. Sa vie ne répond à aucun principe d’ordonnancement, à aucune nécessité ; au contraire, l’existence qu’il mène lui semble mériter le qualificatif d’agréable, libre, bienheureuse, et il vit de cette manière en toute circonstance. 

 On dirait la description de Baroque et de Vix traits pour traits.:o

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Salut les rbj,

 Déjà, en considérant la nature brute, nous avons reconnu pour son essence intime l'effort, un effort continu, sans but, sans repos ; mais chez la bête et chez l'homme, la même vérité éclate bien plus évidemment. Vouloir, s'efforcer, voilà tout leur être ; c'est comme une soif inextinguible. Or tout vouloir a pour principe un besoin, un manque, donc une douleur ; c'est par nature, nécessairement, qu'ils doivent devenir la proie de la douleur. Mais que la volonté vienne à manquer d'objet, qu'une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer, et les voilà tombés dans un vide épouvantable, dans l'ennui; leur nature, leur existence, leur pèse d'un poids intolérable. La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui ; ce sont là les deux éléments dont elle est faite, en somme. De là ce fait bien significatif par son étrangeté même : les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l'enfer, pour remplir le ciel n'ont plus trouvé que l'ennui.

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Salut les blasés du forum, qui sont au nombre de trois: Elkjaer, ToujoursPlus et Ek 

Si la plupart donnent ainsi à l'ennui un sens restreint et incomplet, quelques rares esprits lui prêtent une signification qui, d'une certaine façon le transcende, c'est le cas lorsqu'on appelle ennui ce dégoût intime et tout spirituel qu'inspirent la diversité et l'incertitude du monde.

Ce qui nous fait bailler et qui est la lassitude, ce qui nous fait changer de position et qui est le malaise, ce qui nous empêche de bouger et qui est la fatigue; rien de tout cela n'est vraiment l'ennui, mais ce n'est pas non plus le sens profond de la vacuité de toute chose grâce auquel se libère l'aspiration frustrée, se révèle le désir déçu et se forme dans l'âme le germe d'où naîtra le mystique ou le Saint.

 

Je regarde le ciel clair et profond, où des choses vagues et rosées, telles des ombres de nuages, sont le duvet impalpable d'une vie ailée et lointaine.

Je baisse les yeux vers le fleuve, où l'eau, seulement parcourue d'un léger frémissement, semble refléter un bleu venu d'un ciel plus profond.

Je lève de nouveau les yeux vers le ciel, où flotte déjà, parmi les teintes vagues qui s'effilochent sans former de lambeaux dans l'air invisible, un ton endolori de blanc éteint, comme si quelque chose aussi dans les choses, là ou elles sont plus hautes et plus frustres, connaissait un ennui propre, matériel, une impossibilité d'être ce qu'elles sont, un corps impondérable d'angoisse et de détresse.

Quoi donc ? Qu'y a-t-il d'autre, dans l'air profond, que l'air profond lui-même, qui n'est rien ? 

Qu'y a-t-il d'autre dans le ciel qu'une teinte qui ne lui appartient pas ?

Qu'y a-t-il dans ces traînées vagues, moins que des nuages et dont je doute déjà, qu'y a-t-il de plus que les reflets lumineux, matériellement incidents, d'un soleil déjà déclinant ?

Dans tout cela qu'y a-t-il d'autre que moi ?

Ah mais l'ennui c'est cela, simplement cela.

C'est que dans tout ce qui existe - ciel, terre, univers - dans tout cela, il n'y ait que moi.

 

 

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Salut les opinions tranchées,

Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’ai reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne saurait être que fort douteux et incertain; et dès lors j’ai bien jugé qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois dans ma vie de me défaire de toutes les opinions que j’avais reçues auparavant en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Mais cette entreprise me semblant être fort grande, j’ai attendu que j’eusse atteint un âge qui fût si mûr que je n’en pusse espérer d’autre après lui auquel je fusse plus propre à l’exécuter; ce qui m’a fait différer si longtemps que désormais je croirais commettre une faute, si j’employais encore à délibérer le temps qui me reste pour agir. Aujourd’hui donc que, fort à propos pour ce dessein, j’ai délivré mon esprit de toutes sortes de soins, que par bonheur je ne me sens agité d’aucunes passions, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions. Or, pour cet effet, il ne sera pas nécessaire que je montre qu’elles sont toutes fausses, de quoi peut-être je ne viendrais jamais à bout. Mais, d’autant que la raison me persuade déjà que je ne dois pas moins soigneusement m’empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables qu’à celles qui me paraissent manifestement être fausses, ce me sera assez pour les rejeter toutes, si je puis trouver en chacune quelque raison de douter. Et pour cela il ne sera pas aussi besoin que je les examine chacune en particulier, ce qui serait d’un travail infini; mais, parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l’édifice, je m’attaquerai d’abord aux principes sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées.

 

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Salut les rêveurs assis et le rêveur debout piti Stivinin,

Si nous rêvions toutes les nuits la même chose elle nous affecterait autant que les objets que nous voyons tous les jours.

Et si un artisan était sûr de rêver toutes les nuits douze heures durant qu'il est roi, je crois qu'il serait presque aussi heureux qu'un roi qui rêverait toutes les nuits douze heures durant qu'il serait artisan.

Si nous rêvions toutes les nuits que nous sommes poursuivis par des ennemis et agités par ces fantômes pénibles, et qu'on passât tous les jours en diverses occupations comme quand on fait voyage on souffrirait presque autant que si cela était véritable et on appréhenderait le dormir comme on appréhende le réveil, quand on craint d'entrer dans de tels malheurs en effet. Et en effet il ferait à peu près les mêmes maux que la réalité.

Mais parce que les songes sont tous différents et que l'un même se diversifie, ce qu'on y voit affecte bien moins que ce qu'on voit en veillant, à cause de la continuité qui n'est pourtant pas si continue et égale qu'elle ne change aussi, mais moins brusquement, si ce n'est rarement comme quand on voyage et alors on dit : il me semble que je rêve, car la vie est un songe un peu moins inconstant.

 

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Il y a 13 heures, elkjaer a dit :

Salut les opinions tranchées,

Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’ai reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne saurait être que fort douteux et incertain; et dès lors j’ai bien jugé qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois dans ma vie de me défaire de toutes les opinions que j’avais reçues auparavant en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Mais cette entreprise me semblant être fort grande, j’ai attendu que j’eusse atteint un âge qui fût si mûr que je n’en pusse espérer d’autre après lui auquel je fusse plus propre à l’exécuter; ce qui m’a fait différer si longtemps que désormais je croirais commettre une faute, si j’employais encore à délibérer le temps qui me reste pour agir. Aujourd’hui donc que, fort à propos pour ce dessein, j’ai délivré mon esprit de toutes sortes de soins, que par bonheur je ne me sens agité d’aucunes passions, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions. Or, pour cet effet, il ne sera pas nécessaire que je montre qu’elles sont toutes fausses, de quoi peut-être je ne viendrais jamais à bout. Mais, d’autant que la raison me persuade déjà que je ne dois pas moins soigneusement m’empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables qu’à celles qui me paraissent manifestement être fausses, ce me sera assez pour les rejeter toutes, si je puis trouver en chacune quelque raison de douter. Et pour cela il ne sera pas aussi besoin que je les examine chacune en particulier, ce qui serait d’un travail infini; mais, parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l’édifice, je m’attaquerai d’abord aux principes sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées.

 

En gros, tu étais physicien et tu es devenu mathématicien. Pas la peine de faire un si long discours...

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