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Le fils de José Anigo, directeur sportif de l'OM, abattu
Le lieu du crime © REUTERS/Jean-Paul Pelissier
Le 05 septembre 2013 | Mise à jour le 05 septembre 2013
Clément Mathieu (avec Reuters)
Adrien Anigo, le fils de José Anigo, directeur sportif de l'OM, a été tué jeudi par balles dans un quartier du nord de Marseille.
«La rue a aspiré mon fils, mais ça ne concerne que la justice», disait José Anigo en décembre 2011. Elle l’aura finalement emporté. Adrien Anigo, fils du directeur sportif du club de football de l'Olympique de Marseille, a été tué jeudi par balles dans un quartier du nord de Marseille, selon l’agence Reuters qui cite des sources policières. Le jeune homme avait 30 ans.
Les faits sont survenus peu avant 16H00, avenue Jean-Paul Sartre, près de la station de métro Frais Vallon, dans le XIIIe arrondissement de la cité phocéenne. Selon «Le Parisien» qui a révélé l’information, Adrien Anigo a été abattu alors qu’il se trouvait à bord d'une Twingo par deux individus circulant sur une moto ou un scooter de grosse cylindrée. Les tueurs auraient tiré à bout portant à travers la vitre de son véhicule avec des pistolets automatiques de calibre 9 mm, touchant la victime à la tête et à la carotide. Les deux motards ont pris la fuite.
Adrien Anigo était connu de la justice
José Anigo en 2012 REUTERS/Philippe Laurenson
Adrien Anigo avait été arrêté en 2007, soupçonné de faire partie du «gang des bijoutiers » responsable de 13 attaques de bijouteries en 2006-2007 pour un butin estimé à plus de 1,5 millions d'euros. Les braqueurs présumés avaient été confondus par la plaque d'immatriculation d'un véhicule utilisé lors de l'attaque d'un bureau de poste, qui s'est révélé être une voiture louée par Adrien Anigo pour le compte de l'OM. Le fils de José Anigo avait été finalement remis en liberté en février 2010 en raison d'un vice de procédure soulevé par son avocat.
Figure majeure du club, ancien joueur et entraîneur, aujourd’hui directeur sportif, José Anigo s’était confié sur le sort de son fils Adrien, qu’il considérait comme un «échec personnel», dans une interview en décembre 2011 au «Journal du Dimanche». «La rue a aspiré mon fils, mais ça ne concerne que la justice. Aujourd’hui, ça intéresse qui de dire qu’il a un magasin de sport, une femme et deux enfants?», avait dit l’homme de l’OM au «JDD». Pour sa part, José Anigo ne s’est jamais caché d’avoir parmi ses amis d’enfance «quelques relations douteuses», mais s’est toujours vigoureusement défendu d’être en lien avec le «milieu».
Nouvelle journée de violence dans la région
La journée a été violente dans la région. Plus tôt dans la matinée, c'est un homme de 24 ans qui a été abattu à la Ciotat, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Il a été atteint par une dizaine de balles devant l'entrée de la société Urbaser Environnement au moment où il allait prendre son service. Connu des services de police pour des «faits mineurs», il était décrit comme un «salarié sans histoire» de cette société spécialisée dans la gestion des déchets.
Au total, 15 personnes ont été tuées dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l'année, dont 11 à Marseille. En 2012, 24 règlements de comptes mortels ont eu lieu dans le département, dont 18 à Marseille, la plupart sur fond de rivalités autour du trafic de stupéfiants. Marseille compte une quarantaine de cités sensibles qui généreraient chacune des bénéfices de l'ordre de 40 000 euros par jour, essentiellement à travers le trafic de drogue.
Au moment où les armes ont une nouvelle fois retenti dans les quartiers nord de Marseille, la police a mené une opération de grande envergure dans une cité du sud de la ville. Près de 200 hommes ont investi la cité de la Cayolle, dans le IXe arrondissement de Marseille. Cette opération s'inscrit dans le cadre de celles déjà été menées dans une vingtaine de cités du périmètre des deux zones de sécurité prioritaire (ZSP)qui ont été mises en place au nord et au sud de la ville.