Bon ba puisqu'Asha est en vacances, je vais tâcher de produire un compte-rendu aussi enthousiaste que les siens. Mais va falloir qu'il revienne vite, parce que je me suis bien fait engueulé par mon fils qui préfèrerait que l'on regarde Wall-e à la place
Jamais je n'aurais cru que l'on vivrait un aussi beau retour en L1. Presque tout était parfait en ce beau dimanche d'aout : le public toulousain qui répond présent, les Indians qui réalisent un tifo massif et original, l'équipe qui produit du beau football pendant quasiment toute la partie, et le milieu du foot qui nous regarde avec intérêt pour la première fois depuis des lustres. Même les textos reçus des copains non-Toulousains suivant le foot félicitent ce TFC au lieu de s'en moquer. Ça change. Au final, je crois que j'ai préféré ce 7 août 2022 au 2 août 2003. À l'époque, pourtant, j'étais saoul et heureux dans les travées du Stadium. Ce TFC, moins pitchoun et plus mâture, est quand même autrement plus enthousiasmant sur le terrain celui des Cardy et des Braizat.
Côté terrain justement, l'équipe fait preuve d'application dès le coup d'envoi de l'OGYM. En 1 minute à peine, sans forcer, nos joueurs récupèrent la balle sans laisser la possibilité aux Niçois de se montrer. Ce TFC prouve qu'il va falloir compter sur lui pour un jeu de possession auxquels les promus ne nous ont jamais trop habitués. Malgré une grosse occasion de Gouiri, nos onze titulaires nous offrent 25 minutes de régal dans la prise d'espace. Le côté droit réussit à bien combiner, avec un Desler en progrès par rapport aux matchs de préparation. Ngoumou, lui, est déjà bien en canne. Bard n'arrive pas à le contenir. Sur l'autre flanc, Sylla fait le taf. Ratao retrouve son rythme de début de saison dernière, avec pas mal de pertes de balles dommageables. Défensivement, en revanche, rien de brésilien chez lui. Je l'ai trouvé bien appliqué. Entre les deux ailes, Spierings et VdB offrent un festival de transversales réussies, tandis que Chaïbi prouve avoir le niveau grâce à d'appréciables efforts offensifs et défensifs. Finalement, après 2 hors-jeu et une frappe sur le poteau suite à une ouverture magnifique de Rouault, Dallinga réussit à mettre au fond un centre parfait de VdB. On sent le garçon pas gêné dans les déplacements et la finition malgré des joueurs comme Todibo et Dante en face. Dommage qu'il manque le doublé quelques minutes plus tard sur le centre de Ngoumou. À noter qu'avec un poil plus d'expérience, celui-ci aurait pu faire exclure Bulka sur sa sortie. Le rythme retombe, Nice se procure 3 occasions dont une barre de Stings, mais Toulouse domine la bataille du milieu et la paire de centraux ne commet aucune erreur. Si notre équipe a peut-être manqué de vice pour aller chercher ce deuxième but ou un rouge pour Bulka, elle a en revanche fait preuve d'une fraîcheur qui fera parler cette année.
Deuxième mi-temps plus difficile, avec un dernier temps-fort jusqu'à la 52ème. Ensuite, Nice va profiter de la baisse de forme pour remettre progressivement le pied sur le ballon et nous poser de gros problèmes. Plus grand-chose à se mettre sous la dent jusqu'à la bataille de coaching que vont se livrer Faivre et Montanier. Un Aboukhlal brouillon remplace Ratao, tandis que les fantômes de Genreau et de Healey rentrent à la place d'un Chabï et d'un Dallinga cramés. Face au choix gagnants de Faivre et à la richesse de banc niçoise, les changement opérés par notre staff sont assez peu probants. Même quand Montanier tente des coups, Faivre s'adapte : alors que Keben est rentre pour bloquer l'entrant Brahimi, Faivre le fait changer d'aile. Résultat, c'est sa percée entre un Sylla dépassé et un duo de bataves apathiques qui permet à Nice d'égaliser. Rideau sur la volonté de jouer. Le peu d'énergie restant dans les guiboles sera majoritairement utilisé pour lancer sans succès le trio d'attaquant en contre. La paire Rouault-Nicolaisen, bien aidée par Dupé, permet à notre équipe de garder le point du match nul malgré la domination totale de Nice sur les 20 dernières minutes.
Le résultat, frustrant, ne fait pas oublier toutes les satisfactions : le public toulousain montre qu'il est bien présent, comme le 11 de titulaire. Dupé, immobile sur le but de Ramsey, réalise une bonne sortie dans les jambes de Gouiri et repousse proprement une tête cadrée à la 92ème. Desler et Sylla ont été au niveau, tout comme la paire Rouault - Nicolaisen que l'on a senti à l'aise balle au pied. VdB et Spierings ont fait un gros match pendant 60 minutes, avant de disparaître. Ngoumou a dévoré Bard, tandis que Dallinga a montré qu'il avait assez de vista pour exister en L1. Dommage que Ratao n'y étais pas tout à fait, que le banc ne soit pas aussi prêt pour la L1 que le 11 de titulaire, et que l'excellent travail de Montanier sur la tactique soit gâché par un coaching assez moyen. Il manque aussi quelques profils à cette équipe dont l'ossature est elle bien dessinée. Tout cela reste majoritairement positif : on peut regarder les prochains matchs contre Troyes et Lorient avec sérénité, mais sans zèle ni excès de confiance. En y réfléchissant, j'ai l'impression qu'il en est de même pour la saison. S'il est difficile de dire quel sera notre classement final au 3 juin, on peut déjà être sûr que cette équipe va faire parler d'elle ces prochains mois et qu'elle nous rendra tous fiers et fières d'êtres ses supporteurs.