De retour du concert,
quand la lumière de la salle s'est baissée pour faire place à celles de la scène qui descendent sur les musiciens, on a bien senti dans la salle l'attente de voir l'artiste, diminué, amaigri, moribond.
Il s'est avancé, une redingote grise sur un pantalon sombre et des bottes de la même couleur, des lunettes noires, et un chapeau mou pour cacher, pour masquer, pour à la fois faire oublier mais aussi penser à la maladie, tapie, irrémédiablement présente.
Et puis il a commencé à chanter, assis sur un tabouret, une chanson du dernier album, une des plus calme, et puis l'artiste a enchainé, les anciens succès, les nouveaux morceaux, Bob Dylan, Macadam cowboy...., le tabouret s'est éclipsé, l'harmonica est apparu et on a plus pensé à l'homme malade. Il semblait bien parfois flotter au raz du sol, le geste lent, mesuré..., la voix néanmoins sûre et posée, était ce un effet de style?.....
Il est revenu au rappel, il a chanté, puis quand il est parti, définitivement, apres 1h30 de scène et une vingtaine de chansons, quittant la lumière, la démarche lente, teintée d'élégance mais aussi de fragilité, on n'a pu être qu'ému de se dire que l'on voyait peut être ,cette artiste, à la fois amoindri mais déterminé, pour la dernière fois.
Bashung is still alive