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cinq demi

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Messages posté(e)s par cinq demi

  1. On n'a pas le même compte google, non. Donc c'est visiblement la connexion à la maison. Mais ça n'explique pas le coup du Rwanda.

    C'est quand même moyen pour la vie privée cette histoire. La ça va, c'est ma copine et y'a pas vraiment de surprise au niveau des pubs :grin:, mais genre le cas de big bros ou si t'es en colloc, c'est quand même plus emmerdant.

    Faudrait que je fasse tes tests en navigation privée.

  2. il y a 39 minutes, Ekelund a dit :

    si vos 2 ordis sont connectés sur la même adresse IP ça doit jouer je pense... par contre pour les téléphones aucune idée :unsure2:

    on partage le même wifi, est ce que ça veut dire qu'on a forçément la même IP?

    Mais l'occurence le plus récente était hier. Elle est en déplacement au Rwanda, et je suis en weekend à Toulouse. Donc certainement pas le même wifi.

  3. Quelqu'un saurait-il m'expliquer pourquoi je reçois des pubs sur mon ordi ou mon téléphone pour des sites que ma copine consulte avec son ordi et son tel et vice versa? Genre à une époque je cherchais une bagnole, et elle recevait les pubs du site de vente d'occase que je consultais. Pareil pour les annonces immobilières. Elle reçoit des pubs paru vendu, et moi des anonces pour des baraques en italie qu'elle a  consultées dans la journée. On s'envoie bien des liens de temps en temps, mais pas systématiquement. C'est chelou, c'est comme si nos comptes google ou nos appareils étaient liés... On utilise chrome pour surfer, je ne sais pas si ça joue.

  4. Sinon, y'a aussi l'option d'une visite medicale a partir d'un certain age, a repeter tous les ans. Les vieux sont toujours fourres chez le medecin, ca leur changera pas grand chose.

    On a le meme souci avec mes grand parents, tous les deux sourds comme un pot, mon grand peres'endort tres facilement et sa vue baisse dangereusement. Ils sont conscients qu'ils devraient s'arreter de conduire, mais comme rien ne les en empeche, ils continuent. Et on ne peut rien faire.

    Ca va mal finir un jour, et on espere tous que s'ils doivent se planter, ils se plantent tous seuls.

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  5. Le 01/12/2017 à 17:52, Big_Bros a dit :

    J'ai fait l'inverse, le mien était dégueulasse ! Je dois pas être fait pour la boulangerie...

    :grin: lâche pas l'affaire, c'est pas évident au début, mais tu vas vite prendre le coup de main. Mes premiers essais étaient loin d'être concluants ^_^

    Bon, après, c'est sûr que travailler sans gluten ne facilite pas la tâche mais c'est faisable.

  6. Le 25/11/2017 à 06:49, Big_Bros a dit :

    Uniquement au sarrasin, mais je vais compléter au riz en majorité. Merci pour ces tuyaux.

     

    Pour les galettes, je les achète déjà faites par contre :grin: C'est même utile pour faire des samosas.

    J'ai fait un essai sarrazin-riz (2/3-1/3), en partant d'un levain de sarrazin et en y intégrant olives, herbes de provence et tomates séchées.

    Ça n'a pas levé des masses mais je pense que c'est parce que je n'ai pas assez attendu (il était déjà bien tard et je voulais aller me pieuter). Au vu de la pâte mise de côté qui a pris un volume énorme pendant la nuit, le potentiel est là donc pas d'inquiétude.

    Au niveau texture, c'est forcément un peu dense vu que ça a peu levé, mais les proportions sont correctes. C'est pas friable comme les premiers essais que j'avais pu faire il y a quelques années.

    Et enfin, niveau goût, c'est franchement bien. Le sarrazin fermenté a un goût bien moins prononcé que ce que j'aurais pu penser, ou alors le riz adoucit un peu. C'est pas écoeurant.

    Avec juste du beurre ou du fromage, ça passe crème. Par contre, c'est clairment pas idéal avec du sucré. En inversant les proportions ou en y intégrant de la farine de châtaignes et en remplaçant les olives/tomates par des raisins sec et quelques graines de fenouil, il y a moyen d'obtenir un truc plus que correct je pense.

     

  7. Il y a 6 heures, Big_Bros a dit :

    Ca fait des bulles :yaisse: 

    Je l'intégrerai comment dans ma pâte du coup ?

     

    Yes bien joué :) Quelle céréale du coup?

    Pour l'intégration, c'est facile, t'as juste à l'ajouter à plus de farine et plus d'eau, et ça va "contaminer" le tout. C'est assez magique je trouve.

    En général, je pars de mon pot de levain et je l'y ajoute à entre la moitié et les 2/3 de mon volume final de farine. J'y verse de l'eau, mélange vite fait et laisse reposer 24h. Là ça mégabulle et ça peut sentir un peut aigre. N'hésite pas à ce que ce soit un peu liquide, c'est plus facile à mélanger. 

    Ensuite, je complète avec plus de farine et d'eau pour obtenir la consitance juste (c'est cette proportion qui est un peu délicate à trouver- comme je te disais, pâte à gâteau) et le sel. Et là, pétrissage cuiller intense. Et verse dans le moule (pas à ras bord, fais pas cette connerie). Mets de côté une moitié de pot de pâte pour le pain suivant.

    Là je laisse lever 3h en gros, et j'enfourne à 240°, mais si ton four fais plus, te gêne pas. Position basse, cuisson par le bas ou haut et bas, et surtout pas chaleur tournante. Si t'as un lêche frite, mets le sous ta grille et balance y un verre d'eau. La vapeur formera la croute du pain. Sinon direct sur le fond, tu nettoyeras les coulures après.

    Pense à dessiner une croix au couteau dans ta pate juste avant de la mettre au four. Ça évitera que l'air s'échappe par les côtés à la cuisson et te nique visuellement ton pain. Pour une pate très liquide, c'est pas évident. Reprends là quand tu vois qu'un début de croûte se forme après 5-10 min.

    Bon, après ce que je te dis vaut pour du pain avec de la farine de blé ou équivalent. Et pour une version sans pétrissage et formage à la main, qui ferait surement hurler les bons boulangers. Mais qui sera probablement la plus appropriée dans ton cas. Faudra que t'y amènes ta touche perso et fasses tes ajustements en fonction des résultats. J'ai tatonné un bon moment...

    Au pire, si tu sens que ça tourne mal, fais des galettes de sarrazin ou des hoppers srilankais. Succès garanti.

    Je vais tenter une version riz sarrasin cette semaine si j'ai le temps, je te dirai ce que ça donne. 

     

  8. il y a 27 minutes, Big_Bros a dit :

    Ah tu me parles d'eau, dans nos robinets, c'est de l'eau de source qui coule, quasi sans minéraux, ça peut jouer ?

    :ninja: 

    Au contraire je dirais. Moins l'eau est traitée, mieux c'est. Donc si c'est l'eau de ton puits, t'es tranquille.

    Par contre, si c'est ta commune qui capte l'eau pour la distribuer, la chloration est obligatoire. Donc quelle que soit la qualité de l'eau au départ, t'auras du chlore dedans

  9.  

    il y a 22 minutes, Big_Bros a dit :

    Ah vraiment merci pour tout ça ! 

    Je vais faire 200 pompes et je retourne faire du pain :ninja: les petites graines, j'ai fait du stock justement.

     

    Et pour le gluten, c'est 0 possible (enfin, autant que faire ce peux)(j'ai jamais compris cette expression) pendant ses "cures" visant à éliminer les parasites.

    Autant que faire se peut -> autant que peut se faire :P

    J'y repense, mais je sais pas si la levure de boulanger est bien adaptée au riz ou autre (vérifie). Ce qui pourrait expliquer pourquoi ça n'a pas levé.

    Ensuite, vu que t'es du zéro gluten, la résistance sera plus limitée  donc les pompes seront ptêt pas nécessaires :grin:

    Ce que tu peux tester en parallèle, c'est l'auto fermentation de la farine de riz ou de sarrazin. C'est pas super évident, mais c'est faisable et assez ouf. Toujours dans un pot de confiture, mélange eau et farine (l'une ou l'autre), genre un petit quart du pot, et ferme hermétiquement. Reviens après 24-48h et remets un peu de farine et eau et referme. Laisse ça dans le coin le plus chaud de ta baraque (ton lit ?) pour accélérer le phénomène de fermentation. Si au bout de 4-5 jour t'as pas le début d'une ptite bulle, c'est mort. 

    Je réussis pas toujours, mais le riz et le sarrazin en général, fermentent plus facilement que la farine de blé.

    Dernier conseil, tire ton eau 48h avant la préparation du pain si t'y penses. Le chlore résiduel qui n'est pas vraiment l'ami des bactéries devrait disparaitre au contact de l'air. Quand t'as déjà ton levain bien établi et puissant, ça joue moins, mais pour l'auto fermentation, ça doit jouer pas mal.

    Bon courage :P

     

  10. Il y a 2 heures, Big_Bros a dit :

    non je sélectionne mes farines : sarrasin, riz, noisette, fécule. Mme doit se passer de gluten pour éviter de nourrir un parasite, réduire le sucre et l'alcool au strict minimum.

    Je commence même à faire quelques plats végan -_- 

    Ok, c'est mieux que le tout préparé où il y a pas mal de merde pour compenser.

    Du coup, va falloir changer ton fusil d'épaule au niveau technique de préparation et opter pour un pain non travaillé à la main mais à la cuiller en bois, plus liquide et moulé. Sinon tu vas obtenir un truc bien secos, qui lève peu et dégeux. Vise une consistance de pâte à gâteau. C'est pas hyper précis, mais c'est ce que j'ai de mieux pour décrire. Faut que ça résiste quand tu mélange avec une grosse cuiller, mais que ça reste fluide. Si ça te pête l'avant bras, c'est que c'est bon. Incorpore le plus d'air possible en faisant claquer la pâte quand tu la touilles.

    Si t'as le droit à un minimum de gluten, privilégie le seigle, l'ammidonier, le petit épautre, en farine complête. Le riz, c'est l'enfer, ça asséche à mort et c'est friable. Je ne l'utilise plus. Le sarrazin, limite à un tiers si tu peux, sinon t'auras l'impression d'être à la crêperie. Quand je prépare des pains 100% seigle, j'ajoute des graines de tournesol, ça améliore la texture. 

    Sache que les pains au levain, même à base de farine "normale" sont moins aggressifs pour l'intestin que le pain à la levure, vu que les bactéries auront déjà fait le gros du boulot lors de la levée. Et plus longtemps ça lêve, mieux c'est. Ma copine supporte parfaitement mon pain alors que le pain industriel lui fait mal au bide si elle en mange trop. Mais dans ton cas, j'en sais rien.

    Pense à bien beurrer ton moule, y'a rien de plus frustrant que de détruire le pain pour l'en y extraire :grin: Et utilise un moule en métal, c'est mieux pour la cuisson. J'utilise un moule circulaire, mais un moule à cake passe aussi. C'est plus difficile pour cuire à coeur par contre.

  11. il y a 36 minutes, Big_Bros a dit :

    Va trouver du pain sans gluten à 90cts.

    Et avec une petite touche de farine à la noisette -_-

    C'est du sans gluten que tu veux faire ? C'est un mélange tout fait ou t'as sélectionné tes farines ?

  12. Il y a 3 heures, Big_Bros a dit :

    Ah bah j'y avais pas pensé dis donc :ninja: 

    Le fait que la DLUO de la levure est passée depuis plus d'un an, ça a joué tu penses ? :grin:  Sinon, ta levure, tu la dilues avant dans de l'eau tiède ? Tu laisses lever dans un bol inox ou plastique ??

    Si la levure est périmée, ça n'a pas dû aider :grin: Je pense qu'elles perdent un peu de puissance et ont besoin d'un peu plus de temps pour agir, mais n'en utilisant pas, je ne suis pas certain

    En pricipe, les ingrédients doivent tous être à la même température, donc l'eau chaude, ce n'est pas une bonne idée. Remplis plutôt une carafe quelques heures avant et laisse là grimper à température ambiante. 

    Dilue la levure dans l'eau, et ajoute le tout à ta farine.

    Après avoir travaillé ta pâte, si tu veux accélerer le temps de levée, place ton bol dans un pièce chaude (si t'as), genre 22°.  J'utilise un saladier en plastique, je ne sais pas si ça change grand chose. Ça limite peut-être les déperditions de chaleur...

    Ce que je te conseille, c'est de préparer un petit volume de pâte au début, de le laisser lever (ça sera plus rapide, ta concentration en levure étant plus élevée), puis de rajouter farine sel et eau pour atteindre la quantité désirée. Et tu laisses lever à nouveau. 

    Si tu comptes refaire du pain plus souvent, met de coté l'équivalent d'un pot à confiture bonne maman de pâte levée. Ça se garde plus de 15 j au frigo. J'en ai même congelé un bout au cas où. Tu repartiras de ce morceau, et plus besoin de levures vu que t'auras ton premier levain :)

     

     

  13. Il y a 1 heure, Big_Bros a dit :

    Sinon, quelqu'un sait comment faire lever de la pâte à pain ?

    Oui. Il te faut juste des levures ou du levain et du temps.

    Qu'est ce que tu veux savoir au juste ?

  14. il y a 39 minutes, hmg a dit :

    Mouais, le pain degueulasse, je l'ai surtout bouffe chez des potes qui le font eux mêmes... non parce que j'ai jamais trouvé quelqu'un dans mon entourage qui fasse du pain qui arrive ne serait ce qu'a l'ongle de l'orteil de mon boulanger... 

     

    il y a 23 minutes, Piou a dit :

    Je pense qu'il parlait de la merveilleuse baguette à 0,35 € d supermarché -_- 

    Voilà. On trouve aussi des baguettes de merde chez des boulangers moins scrupuleux que le tien -_-.

    Le pain maison, c'est difficile sans four spécialement conçu pour ça, même si on peut s'en tirer correctement avec un four traditionnel. Ça sera jamais aussi bon que le pain d'un bon boulanger à l'ancienne (qui travaille au levain avec des farines anciennes et complêtes), mais avec un peu d'expérience, on arrive à sortir des trucs pas dégueux et autrement meilleurs/sains que la boulange industrielle.

  15. C'est sur, je conçois que c'est pas possible tout le temps et pour tout le monde. Vu le temps que j'y passe pour deux personnes, j'ose pas imaginer ce que ce serait avec des momes affamés :grin:

    En se rabattant sur des trucs simples qui demandent le minimum de préparation tout en étant bons (genre les légumes), y'a quand même moyen de préparer du volume rapidement. Faire cuire la plupart des céréales et des légumes secs, c'est zéro supervision.

    Et dégager les gateaux des placards (et les remplacer par rien du tout au final vu le peu d'énergie qu'ils contiennent), ça demande qu'un effort mental (l'addiction  au sucre passe très vite).

    Un goûter à base de vrain bon pain et pas de la baguette dégueulasse qui empoisonne des générations de français, du fromage/houmous/confiture selon l'envie et la religion culinaire, c'est quand même autrement plus efficace que des ptits écoliers. Et ça demande pas une seconde de préparation.

  16. Intéressant, merci. Après, rien de neuf, les industriels/supermarchés/publicitaires ne sont pas intéressés des masses par notre santé et préfèrent notre porte monnaie, quels que soient les produits.

    Après, c'est pas bien compliqué, pour bien manger, faut tout simplement acheter les matières premières ou celles transformées le moins possible (genre les produits laitiers ou la bière) et les cuisiner.

    A part les pâtes où c'est quand même méga galère de se les palucher, le reste de l'alimentation de base est pas des masses compliqué ou super long à préparer. 

    En suivant le principe de je mange que ce que j'ai préparé moi-même, y'a un paquet de produits "mauvais" pour la santé qui dégagent très vite de l'alimentation quotidienne (genre le sucre et le gras).

    Et les économies faites sur les biscuits, jus de fruits et autre lait d'amande superpackagés, permettent de passer au bio et à la vente directe pour tout le reste sans le moindre effort financier.

    Bon, après faut pas non plus tomber dans des extrêmes et se faire des ptits plaisirs malsains de temps. 

    Un autre film/docu de la même veine sur le sucre et bien hallucinant: that sugar film. Il est trouvable au téléchargement en farfouillant un peu.

  17. Le 19/09/2017 à 18:09, RegAgainstZeMarasme a dit :

    Un texte qui fait frémir, de Giono

     

    Vous ne tarderez pas à comprendre que ces petites choses matérielles sales et basses ont beaucoup plus d’importance pour vous que tout l’esprit supérieur du combat. Brusquement au milieu d’une bataille qui semblait se dérouler pour des besoins spirituels légitimes, vous sentez qu’en réalité on vous a illégalement imposé un simple débat entre vous-même et la douleur, vous-même et la nécessité de vivre, vous-même et le désir de vivre, que tout est là ; que si, simplement vous mourez, il n’y a plus ni bataille, ni patrie, ni droit, ni raison, ni victoire, ni défaite et qu’ainsi on vous fait tout simplement vous efforcer douloureusement vers le néant. Il n’y a pas d’épopée si glorieuse soit-elle qui puisse faire passer le respect de sa gloire avant les nécessités d’un tube digestif. Celui qui a construit l’épopée avec la souffrance de son corps sait que dans ces moments dits de gloire, en vérité, la bassesse occupe le ciel.
    Sous le fer de Verdun les soldats tiennent. Pour un endroit que je connais nous tenons parce que les gendarmes nous empêchent de partir. On en a placé des postes jusqu’en pleine bataille, dans les tranchées de soutien, au-dessus du tunnel de Tavannes. Si on veut sortir de là il faut un ticket de sortie. Idiot mais exact ; non pas idiot, terrible. Au début de la bataille, quand quelques corvées de soupe réussissent encore à passer entre le barrage d’artillerie, arrivées là, elles doivent se fouiller les cartouchières et montrer aux gendarmes le ticket signé du capitaine. L’héroïsme du communiqué officiel, il faut ici qu’on le contrôle soigneusement. Nous pouvons bien dire que si nous restons sur ce champ de bataille, c’est qu’on nous empêche soigneusement de nous en échapper. Enfin, nous y sommes, nous y restons ; alors nous nous battons ? Nous donnons l’impression de farouches attaquants ; en réalité nous fuyons de tous les côtés. Nous sommes entre la batterie de l’hôpital, petit fortin, et le fort de Vaux, qu’il nous faut reconquérir. Cela dure depuis dix jours. Tous les jours, à la batterie de l’hôpital, entre deux rangées de sacs à terre, on exécute sans jugement au revolver ceux qu’on appelle les déserteurs sur place. On ne peut pas sortir du champ de bataille, alors maintenant on s’y cache. On creuse un trou, on s’enterre, on reste là. Si on vous trouve on vous traîne à la batterie et, entre deux rangées de sacs à terre, on vous fait sauter la cervelle. Bientôt il va falloir faire accompagner chaque homme par un gendarme. Le général dit « ils tiennent ». A Paris est un historien qui s’apprête à conjuguer à tous les temps et à toutes les personnes (compris la sienne) le verbe « tenir à Verdun ». Ils tiennent, mais, moi général, je ne me hasarderais pas à supprimer les gendarmes ni à conseiller l’indulgence à ce colonel du 52ème d’infanterie qui est à la batterie de l’hôpital. Cela dure depuis quinze jours.

    Depuis huit jours les corvées de soupe ne reviennent plus. Elles partent le soir à la nuit noire et c’est fini, elles se fondent comme du sucre dans du café. Pas un homme n’est retourné. Ils ont tous été tués, absolument tous, chaque fois, tous les jours sans aucune exception. On n’y va plus. On a faim. On a soif. On voit là-bas un mort couché par terre, pourri et plein de mouches mais encore ceinturé de bidons et des boules de pain passées dans un fil de fer. On attend. que le bombardement se calme. On rampe jusqu’à lui. On détache de son corps les boules de pain. On prend les bidons pleins. D’autres bidons ont été troués par les balles. Le pain est mou. Il faut seulement couper le morceau qui touchait le corps. Voilà ce qu’on fait tout le jour. Cela dure depuis vingt-cinq jours. Depuis longtemps il n’y a plus de ces cadavres garde-manger. On mange n’importe quoi. Je mâche une courroie de bidon. Vers le soir, un copain est arrivé avec un rat. Une fois écorché, la chair est blanche comme du papier. Mais, avec mon morceau à la main j’attends malgré tout la nuit noire avant de manger. On a une occasion pour demain : une mitrailleuse qui arrivait tout à l’heure en renfort a été écrabouillée avec ses quatre servants à vingt mètres en arrière de nous. Tout à l’heure on ira chercher les musettes de ces quatre hommes. Ils arrivaient de la batterie. Ils doivent avoir emporté à manger pour eux. Mais il ne faudrait pas que ceux qui sont à notre droite n’y aillent avant nous. Ils doivent guetter aussi de dedans leur trou. Nous guettons. L’important c’est que les quatre soient morts. Ils le sont. Tant mieux. Cela dure depuis trente jours.

    C’est la grande bataille de Verdun. Le monde entier a les yeux fixés sur nous. Nous avons de terribles soucis. Vaincre? résister? tenir? faire notre devoir? Non. Faire nos besoins. Dehors, c’est un déluge de fer. C’est très simple : il tombe un obus de chaque calibre par minute et par mètre carré. Nous sommes neuf survivants dans un trou. Ce n’est pas un abri, mais les quarante centimètres de terre et de rondins sur notre tête sont devant nos yeux une sorte de visière contre l’horreur. Plus rien au monde ne nous fera sortir de là. Mais ce que nous avons mangé, ce que nous mangeons se réveille plusieurs fois par jour dans notre ventre. Il faut que nous fassions nos besoins. Le premier de nous que ça a pris est sorti ; depuis deux jours il est là, à trois mètres devant nous, mort déculotté. Nous faisons dans du papier et nous le jetons là devant. Nous avons fait dans de vieilles lettres que nous gardions. Nous sommes neuf dans un espace où normalement on pourrait tenir à peine trois serrés. Nous sommes un peu plus serrés. Nos jambes et nos bras sont emmêlés. Quand on veut seulement plier son genou, nous sommes tous obligés de faire les gestes qui le lui permettront. La terre de notre abri tremble autour de nous sans cesse. Sans cesse les graviers, la poussière et les éclats soufflent dans ce côté qui est ouvert vers le dehors. Celui qui est près de cette sorte de porte a le visage et les mains écorchés de mille petites égratignures. Nous n’entendons plus à la longue les éclatements des obus ; nous n’entendons que le coup de masse d’arrivée. C’est un martèlement ininterrompu. Il y a cinq jours que nous sommes là-dedans sans bouger. Nous n’avons plus de papier ni les uns ni les autres. Nous faisons dans nos musettes et nous les jetons dehors. Il faut démêler ses bras des autres bras, et se déculotter, et faire dans une musette qui est appuyée sur le ventre d’un copain. Quand on a fini on passe la saleté à celui de devant, qui la passe à l’autre qui la jette dehors. Septième jour. La bataille de Verdun continue. De plus en plus héros. Nous ne sortons toujours pas de notre trou. Nous ne sommes plus que huit. Celui qui était devant la porte a été tué par un gros éclat qui est arrivé en plein dedans, lui a coupé la gorge et l’a saigné. Nous avons essayé de boucher la porte avec son corps. Nous avons bien fait. Une sorte de tir rasant qui s’est spécialisé depuis quelques heures sur ce morceau de secteur fait pleuvoir sur nous des éclats de recul. Nous les entendons frapper dans le corps qui bouche la porte. Malgré qu’il ait été saigné comme un porc avec la carotide ouverte, il saigne encore-à chacune des ces blessures qu’il reçoit après sa mort. J’ai oublié de dire que depuis plus de dix jours aucun de nous n’a de fusil, ni de cartouches, ni de couteau, ni de baïonnette. Mais nous avons de plus en plus ce terrible besoin qui ne cesse pas, qui nous déchire. Surtout depuis que nous avons essayé d’avaler de petites boulettes de terre pour calmer la faim, et aussi parce que cette nuit il a plu et, et comme nous n’avions pas bu depuis quatre jours, nous avons léché l’eau de la pluie qui ruisselait à travers les rondins et aussi celle qui venait de dehors et qui coulait chez nous par-dessous le cadavre qui bouche la porte. Nous faisons dans notre main. C’est une dysenterie qui coule entre nos doigts. On ne peut même pas arriver à jeter ça dehors. Ceux qui sont au fond essuient leurs mains dans la terre à côté d’eux. Les trois qui sont près de la porte s’essuient dans les vêtements du mort. C’est de cette façon que nous nous apercevons que nous faisons du sang. Du sang épais mais absolument vermeil. Beau. Celui-là a cru que c’était le mort sur lequel il s’essuyait qui saignait. Mais la beauté du sang l’a fait réfléchir.

    Il y a maintenant quatre jours que ce cadavre bouche la porte et nous sommes le 9 août, et nous voyons bien qu’il se pourrit. Celui-là avait fait dans sa main droite ; il a passé sa main gauche à son derrière ; il l’a tirée pleine de ce sang frais. Dans le courant de ce jour-là nous nous apercevons tous à tour de rôle que nous faisons du sang. Alors, nous faisons carrément sur place, là, sous nous. J’ai dit que nous n’avons plus d’armes depuis longtemps ; mais, nous avons tous notre quart passé dans une courroie de notre équipement car nous sommes à tous moments dévorés par une soif de feu,et de temps en temps nous buvons notre urine. C’est l’admirable bataille de Verdun.

    Deux ans plus tard, au Chemin des Dames, nous nous révolterons (à ce moment-là je survivais seul de ces huit derniers) pour de semblables ignominies. Pas du tout pour de grands motifs, pas du tout contre la guerre, pas du tout pour donner la paix à la terre, pas du tout pour de grands mots d’ordre, simplement parce que nous en avons assez de faire dans notre main et de boire notre urine. Simplement parce qu’au fond de l’armée, l’individu a touché l’immonde.

    Comment est enseignée la première guerre mondiale aujourd'hui (niveau collège-lycée)? Je me rappelle vaguement du terme de "génération sacrifiée" ou encore que Verdun avait été une boucherie, mais pas plus que ça au final, et sans analyse très poussée. Une critique du rôle des décideurs de l'époque (quel que soit le côté de la ligne de front) dans la poursuite de ces batailles inutiles ou tout simplement de la guerre est-elle faite ? Ou l'aspect glorieux de la guerre et de la défense de la patrie (qui ne transparait pas franchement dans ce poignant témoignage) est-il encore d'actualité ?

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