Dernière ligne droite pour le rachat des Girondins de Bordeaux
Alors que leurs offres sont attendues par la banque Rothschild au plus tard le 14 juin, les potentiels repreneurs des Girondins de Bordeaux devraient être fixés très vite, peut-être même dès le lendemain. Un candidat ne se serait toujours pas dévoilé.
Plus de 2 000 supporters des Girondins s'étaient rassemblés en juin 2020 devant la mairie de Bordeaux pour « crier leur colère » contre la direction et l'actionnaire de leur club. (S. Mantey/L'Équipe)
Dans l'intérêt des Girondins, il vaudrait mieux qu'une fumée blanche s'échappe de la banque Rothschild dans la semaine qui suivra le dépôt d'offres de rachat du club : cela signifierait que l'un des potentiels repreneurs toujours en lice se trouve dans la dernière ligne droite du processus de vente et qu'il est entré en négociations exclusives avec l'actuel propriétaire King Street.
Comme évoqué dans nos colonnes (L'Équipe du 8 juin), les offres de l'ex-directeur général exécutif de la Ligue Didier Quillot, de l'homme d'affaires Nicolas Hoang et de l'attelage Pascal Rigo - John Williams sont attendues au plus tard lundi 14 juin. L'ancien propriétaire du LOSC Gérard Lopez, lui, a déjà fait la sienne. Il resterait un candidat mystère qui ne se serait pas encore dévoilé...
À moins que la banque d'affaires et le club ne décident finalement de s'accorder un délai de réflexion supplémentaire, il est prévu que tout ce beau monde soit fixé très vite, peut-être même dès mardi prochain. Et si personne ne fait l'affaire ? Le principal créancier du club, Fortress, aura la possibilité d'en prendre le contrôle, ce qui n'a pour l'instant jamais été dans ses intentions.
L'échelonnement du montant de la dette qui lui est due (38 M€ plus les intérêts annuels estimés à 3,705 M€ à rembourser d'ici l'automne 2022) a été un enjeu majeur de la négociation au même titre que la possibilité, pour le fonds d'investissement, d'en abandonner une partie. Compte tenu des projections guère réjouissantes pour les trois saisons à venir, la solvabilité du futur repreneur est également un point crucial pour que l'avenir du club ne se règle pas devant le tribunal de commerce.
Fournir des garanties à la Métropole concernant la location du stade
En cas de dénouement positif, il restera deux étapes jusqu'au closing : l'apport de garanties auprès de la Métropole concernant la location du Matmut-Atlantique (4,9 M€/an) puis le passage devant la DNCG. Une simple formalité ? Le gendarme financier du football français peut émettre un avis défavorable sur le profil et le business plan du futur repreneur mais « à moins que le vendeur n'ait inscrit l'approbation de la DNCG comme condition suspensive de la vente, ce n'est qu'un avis », souligne un avocat spécialisé dans ce type d'affaires.
Lors de la précédente cession du club, entre M6 et GACP, les réserves émises par la DNCG avaient malgré tout incité l'ancien maire de Bordeaux Alain Juppé à reporter de deux semaines le vote des élus de la Métropole, préalable à la cession...
Lopez a eu recours à un fonds prêteur américain
Aux dernières nouvelles, tous les candidats identifiés semblent partis pour emboîter le pas à Lopez et formuler une offre de rachat. On y voit (un peu) plus clair concernant les soutiens dont ils disposent : Lopez a eu recours à un fonds prêteur américain sur le même modèle qu'à Lille lorsqu'il avait acheté le club en s'endettant auprès d'Elliott. Sa présumée puissance financière fait figure d'épouvantail. Derrière l'attelage Rigo-Williams se trouvent au moins une franchise de MLS ainsi qu'une société d'entertainment.
Quant à Quillot, il est soutenu par des entrepreneurs anglais et français ainsi que par un fonds français. Ils ont tous les trois discuté ces derniers jours avec « le club scapulaire » qui regroupe des entrepreneurs bordelais : ils faisaient initialement partie du projet de Bruno Fievet - dont le dossier n'a pas été retenu par Rothschild - et pèseraient plusieurs millions d'euros. Pour Quillot comme pour Lopez, ils apporteraient une crédibilité locale non négligeable à leur projet.
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