EXCLUSIF - Olivier Sadran : "Je suis heureux et comblé"
Olivier Sadran, ancien président du Toulouse Football Club, était l'invité exceptionnel de l'émission 100% Club ce lundi soir sur France Bleu Occitanie. Elections à la FFF, le TFC version Comolli... Entretien.
Olivier Sadran a cédé 85% du Toulouse Football Club l'été dernier au fonds américain RedBird Capital Partners. Après une moitié d'exercice version US, l'ancien président du TFC se livre sur France Bleu Occitanie. Il évoque également son possible retour au football, puisqu'il est présent sur la liste de Frédéric Thiriez, candidat à la présidence de la FFF.
Vous êtes présent sur la liste de Frédéric Thiriez, candidat à la présidence de la FFF. Pourquoi ?
"Frédéric me l'a demandé. J'ai fait de nombreuses années à ses côtés lorsqu'il était président de la Ligue et que moi-même j'étais au conseil d'administration. La seconde RAISON c'est que c'est quelqu'un de très sérieux. Un homme de droit, aguerri à tout ce qu'il va falloir mettre en place dans le football pour arriver à sortir de cette crise du Covid qui laisse beaucoup de traces. Le dernier point c'est que je trouve que le football amateur et le football professionnel sont en grand danger. Pas uniquement à cause de la crise du Covid mais aussi, ces dernières années, à cause d'un management légèrement autoritaire de la part de Noël Le Graët. Cela a affaibli les instances de la Fédération. Il y a énormément de problèmes en interne. Cela a aussi affaibli les instances de la LFP et du monde professionnel, ce qui a abouti en partie à la situation que l'on connait aujourd'hui."
C'est-à-dire ?
"L'appel d'offres de Mediapro a été excessivement mal géré sur un plan juridique. Je faisais partie des gens qui demandaient des cautions bancaires et des garanties un peu plus solides que du rêve. A force d'affaiblir les instances, FFF ou LFP, on arrive à une situation qui met le football français en grand danger. Amateur ou professionnel. Les deux sont profondément liés."
L'été dernier, vous disiez vouloir vous éloigner un peu du monde du foot. C'est le contexte actuel qui fait que vous voulez vous investir de nouveau ?
"Oui, un petit peu. Et aussi parce que, en toute modestie, tout ce qui arrive aujourd'hui à travers Mediapro étaient des choses prévisibles. En France, il y a toujours des gens qui disent "je vous l'avais dit". Mais pour le coup, je l'avais prédit. J'ai une expérience dans le monde du travail et du business qui est assez forte. Si Frédéric était élu, je serais ravi de l'épauler en tant que trésorier."
Vous estimez qu'il y a urgence à renouveler la tête de la FFF ?
"On ne peut pas diriger de façon autocratique comme cela. Il y a une mainmise sur l'ensemble des instances. La situation est dramatique et la pandémie n'en est pas la seule raison. Il convient, dans l'intérêt de toutes les parties, de passer la main."
L'affaire Luzenac a marqué le mandat de Frédéric Thiriez à la LFP. Cela ne change rien pour vous ?
"Je pense que c'est une erreur d’interprétation à l'époque. On ne peut pas qualifier Frédéric Thiriez d'adversaire de Luzenac, bien au contraire. Il y avait des positions bien arrêtées au niveau de la Fédération."
Sadran : "J'étais convaincu que Comolli était très performant"
Le TFC va très bien depuis quelques mois. Quel regard vous portez sur le club ?
"Je suis heureux et comblé. Je vis tous les matches avec beaucoup de satisfaction. J'étais convaincu que RedBird était un actionnaire très sérieux, j'étais convaincu que Damien Comolli était quelqu'un de très performant. Il fallait renouveler les choses, repartir de zéro. Changer les dynamiques parce qu'elles s'étaient complètement essoufflées. C'est fait et j'en suis ravi. Sincèrement, je trouve que le travail qui est fait au niveau de l'équipe première et du reste et de très très haute qualité."
Quels liens avez-vous avec le président Damien Comolli ?
"Damien sait que je suis à son entière disposition. Quand il a besoin de moi, quand il veut savoir quelque chose, il m'appelle. Cela nous arrive de temps en temps quand c'est nécessaire mais de mon côté je n'ai pas à m'immiscer dans sa gestion."
Avec un peu de recul, il fallait cette vente du TFC ?
"C'était indispensable. Le recul que j'avais pris depuis quatre ou cinq ans a été mal fait de ma part. Les relais n'avaient pas été pris et le club était arrivé à bout de souffle. Il avait besoin d'une nouvelle dynamique."
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