Toulouse a perdu sa casquette...
Elie Baup ne sera plus à la tête du TFC la saison prochaine. Alors qu'il pleut sur la ville et que les Bleus jouent à la balle sur la pelouse du Stadium, Elie pleure. En silence, après avoir reçu des coups tout au long de sa saison, il compte ses bleus.
Vendredi 30 mai, Toulouse. Un matin ordinaire dans la Ville rose, baigné par le soleil. Le temps est à la fête, comme rarement ces derniers jours. Pourtant, une triste nouvelle vient d'assombrir l'horizon d'un monument de la région. Elie Baup, "l'entraîneur à la casquette" et du Toulouse Football Club, vient d'être démis de ses fonctions. Viré, comme un malpropre. Enfant du département haut-garonnais, Elie est donc chassé de ses terres après seulement deux saisons à la tête de son club de coeur, le TéFéCé...
La raison de cet adieu forcé à la ville qui l'a vu grandir puise ses sources à différents endroits. Baup a déçu son président cette saison. L'équipe violette a terminé à son plus mauvais classement depuis qu'elle a retrouvé l'élite, il y a cinq ans. Si l'entraîneur n'est pas le seul fautif en cas de mauvais résultats, comme cela arrive souvent, il est le fusible qui saute en premier. Et pour Elie, cela n'aura pas tardé. Après une excellente cuvée sur le banc de touche toulousain la saison passée, conclue par une surprenante 3ème place, il aura payé le manque flagrant, sinon d'ambitions, de moyens de son club. Mais lui n'était pas habitué à pareille lutte.
En effet, Elie n'a jamais connu ce combat âpre pour le maintien si familier aux Toulousains. De Bordeaux, où il a commencé sa carrière d'entraîneur en 1997, à Saint-Etienne, d'où il a été viré en 2006, Elie a toujours flirté avec les sommets. Et avec les sommets européens. Car s'il y a bien une chose dont l'entraîneur Saint-Gaudinois peut être fier, c'est d'avoir ramené la cité gasconne en Coupe d'Europe. Et avec un ballon rond, histoire de tenter d'exister aux côtés du voisin oval. Certes, l'épopée des Violets en Ligue des Champions aura été courte et cinglante (défaites contre Liverpool, 1-0 et 4-0), mais aura eu le mérite d'exister, près de vingt ans après la dernière campagne européenne des Domergue, Santini, Rocheteau, Lacombe ou Marcico. Rien que pour cela, l'homme à la casquette mérite bien qu'on lui tire notre chapeau.
L'histoire était cependant trop belle pour durer, dans un club plus habitué aux joutes de bas de tableau qu'aux batailles exacerbées pour le podium. Elie Baup, malgré de nombreux faits d'arme, aura donc succombé aux nouvelles exigences de son président. Il est clair que les résultats sportifs, même s'ils furent souvent pathétiques, n'expliquent pas à eux seuls l'éviction de l'entraîneur. Les relations tendues entre les deux hommes seraient les raisons principales de sa sortie. Un peu comme lors de ses deux précédents limogeages, finalement. Elie Baup est un entraîneur compétent, mais comme tous ses collègues qui ont des atouts à faire valoir, il se heurte au courroux de présidents désireux de reprendre le contrôle. Faute de totale liberté sur son équipe, Baup a donc payé ses écarts, ses mauvais choix, sa mauvaise entente. Il a été mis de côté après avoir été habilement montré du doigt par ses dirigeants.
Seulement, Baup aime cette ville. Il nous le dit comme il la quitte, il y reviendra forcément. En attendant de nouveaux exploits au poste délicat de meneur d'hommes, l'ancien gardien de but de l'US Toulouse a une idée en tête. Avec son grand ami Fabien Barthez, que le président Sadran n'avait pas voulu voir porter le maillot de son club, Elie veut fonder une "Académie des gardiens de but" dans leur région. Histoire de faire perdurer son savoir faire et de se rattraper, aux yeux de ceux qui l'avaient condamné trop tôt. Ainsi, Elie Baup ravira tous ceux qui l'aimaient pour l'homme sympathique et attachant qu'il était, et il se rappellera aux bons souvenirs de tous les autres. Si peu nombreux...
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