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Topic du ban(c)


bibeyolo

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Je dédie ce topic à Yoda, Psycho, Don diego, et à la rue Alsace. Pas sûr qu'ils comprennent pourquoi sauf pour Zorro.

Bonjour, c'est moi le banc blanc du coin de la rue, que certains ignorent et que d'autres adorent. Ah, j'en ai vu passer des gens. Des amoureux, bien plus prudes que ne le dit la chanson. D'autres, moins honnêtes, qui attendent la rue déserte pour s'asseoir et abuser de moi. Des polis, qui demandent à la vieille dame s'ils peuvent prendre place. D'autres qui la prennent sans demander, obligeant parfois à se mettre sur mon coin. D'ailleurs, pourquoi je dis mon coin? Je devrais en avoir quatre comme tout rectangle qui se respecte. Mais je n'en ai qu'un ou deux, c'est selon, tout comme mon copain rond du bout de la rue. Oui, parce que les disques n'ont pas de coin, sauf quand ils sont bancs.

Mais revenons à mes moutons. Il y a les bavards futiles mais utiles, qui se racontent le monde et me le racontent. Il y a les fatigués qui s'affalent et m'enlacent. Il y a les noctambules, bien plus énergiques, mais pas très clairs, qui sautent du haut de mon mètre dix en s'imaginant au bord d'une falaise. Il y a les gourmands qui ne peuvent attendre d'être chez eux pour avaler leur viennoiserie. Il y a les jeunes enfants qui se niquent les dents sur les mistrals gagnants.

Et puis, il y a mes amis qui, eux, rêvent devant la boulangerie. Autrefois une petite fille aux allumettes, aujourd'hui de grands gaillards à la cigarette, je suis pour eux plus qu'un simple siège. Je sers tour à tour de maison, de lit, de confident, de canne. Personne ne me respecte comme eux.

Mais tout ça est lourd et à un moment, je ne tiens plus, je craque, et je joue avec mon mal, ou plutôt mal avec mes mots. Je suis tour à tour

Un banc d'âge certain, qu'on a soigné avec un peigne et qu'on a repeint avec soin.

Un banc d'euro, pour le trompettiste qui l'a ouvert et fermé, le ban.

Un banc cale pour les vieux en cannes, enfin pas trop.

Un banc d'Anna. Elle est belle Anna avec son bandeau clair dans les cheveux, ban d'eau qu'elle laisse à un clodo qui se rafistole avec de l'alcool.

Un banc d'i, tous droits avec des poings sur leur tête pour se protéger des grands ailes du mot liiiiiiiliiiiiiii, la petite fille que sa maman appelle car il est tard et qu'elle doit rentrer.

Et moi je reste seul, abandonné. Et comme le dit le proverbe, à banc donner c'est donner, reprendre c'est voler. Et les gens m'en donnent des choses, ou plutôt les laissent pour les fêtards du soir, bienheureux de trouver quelque chose, eux qui ont perdus leur mémoire. Eh ! mais c'est du vol! Mais ils sont déjà partis. Ah ! ce que j'aimerais voler comme le petit oiseau qui se pose sur l'aile de mon blanc. Oui, ma couleur, parce que le Mont Blanc je n'en verrai jamais la sienne de couleur. Et ce petit oiseau fait avec moi le point du jour. Il attend le vieux monsieur et son pain. Ils repartiront chacun de leur côté, l'un au frais avec du pain dur, l'autre dans le dur avec du pain frais. Et moi, je resterai seul à vous observer. Alors si vous me croisez un jour, asseyez-vous, amusez-vous, sautez sur moi, faites ce que vous voulez, mais délicatement, parce qu'il m'arrive d'être fragile.

Bibe mauv&

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Je dédie ce topic à Yoda, Psycho, et à la rue Alsace. Pas sûr qu'ils comprennent pourquoi.

Bonjour, c'est moi le banc blanc du coin de la rue, que certains ignorent et que d'autres adorent. Ah, j'en ai vu passer des gens. Des amoureux, bien plus prudes que ne le dit la chanson. D'autres, moins honnêtes, qui attendent la rue déserte pour s'asseoir et abuser de moi. Des polis, qui demandent à la vieille dame s'ils peuvent prendre place. D'autres qui la prennent sans demander, obligeant parfois à se mettre sur mon coin. D'ailleurs, pourquoi je dis mon coin? Je devrais en avoir quatre comme tout rectangle qui se respecte. Mais je n'en ai qu'un ou deux, c'est selon, tout comme mon copain rond du bout de la rue. Oui, parce que les disques n'ont pas de coin, sauf quand ils sont bancs.

Mais revenons à mes moutons. Il y a les bavards futiles mais utiles, qui se racontent le monde et me le racontent. Il y a les fatigués qui s'affalent et m'enlacent. Il y a les noctambules, bien plus énergiques, mais pas très clairs, qui sautent du haut de mon mètre dix en s'imaginant au bord d'une falaise. Il y a les gourmands qui ne peuvent attendre d'être chez eux pour avaler leur viennoiserie. Il y a les jeunes enfants qui se niquent les dents sur les mistrals gagnants.

Et puis, il y a mes amis qui, eux, rêvent devant la boulangerie. Autrefois une petite fille aux allumettes, aujourd'hui de grands gaillards à la cigarette, je suis pour eux plus qu'un simple siège. Je sers tour à tour de maison, de lit, de confident, de canne. Personne ne me respecte comme eux.

Mais tout ça est lourd et à un moment, je ne tiens plus, je craque, et je joue avec mon mal, ou plutôt mal avec mes mots. Je suis tour à tour

Un banc d'âge certain, qu'on a soigné avec un peigne et qu'on a repeint avec soin.

Un banc d'euro, pour le trompettiste qui l'a ouvert et fermé, le ban.

Un banc cale pour les vieux en cannes, enfin pas trop.

Un banc d'Anna. Elle est belle Anna avec son bandeau clair dans les cheveux, ban d'eau qu'elle laisse à un clodo qui se rafistole avec de l'alcool.

Un banc d'i, tous droits avec des poings sur leur tête pour se protéger des grands ailes du mot liiiiiiiliiiiiiii, la petite fille que sa maman appelle car il est tard et qu'elle doit rentrer.

Et moi je reste seul, abandonné. Et comme le dit le proverbe, à banc donner c'est donner, reprendre c'est voler. Et les gens m'en donnent des choses, ou plutôt les laissent pour les fêtards du soir, bienheureux de trouver quelque chose, eux qui ont perdus leur mémoire. Eh ! mais c'est du vol! Mais ils sont déjà partis. Ah ! ce que j'aimerais voler comme le petit oiseau qui se pose sur l'aile de mon blanc. Oui, ma couleur, parce que le Mont Blanc je n'en verrai jamais la sienne de couleur. Et ce petit oiseau fait avec moi le point du jour. Il attend le vieux monsieur et son pain. Ils repartiront chacun de leur côté, l'un au frais avec du pain dur, l'autre dans le dur avec du pain frais. Et moi, je resterai seul à vous observer. Alors si vous me croisez un jour, asseyez-vous, amusez-vous, sautez sur moi, faites ce que vous voulez, mais délicatement, parce qu'il m'arrive d'être fragile.

Bibe mauv&

Dondiego n'est même pas cité :mellow:

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