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Droits TV 2020-2024


Doberman

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Je viens de voir que les versements sont soumis à condition, sans doute pour éviter de donner de l'argent à des clubs en faillite. Se pourrait-il que l'on récupère l'argent de Bordeaux ?

Des versements soumis à conditions

Mais pour les deuxième et troisième versements, il faudra prouver que son club est sain et que l'argent est bien utilisé. « Pour chaque demande d'aide, les clubs devront déposer auprès d'une commission spécialement dédiée un plan d'utilisation des fonds, précise le procès-verbal du conseil d'administration de la LFP du 4 mai. Cette commission d'octroi des aides aura pour mission de recevoir les plans d'utilisation des fonds élaborés par les clubs, de les analyser au regard des critères d'éligibilité et d'utilisation des fonds, et de prendre la décision d'octroi ou de refus d'octroi. Chaque club devra présenter à cette commission un plan d'utilisation des fonds en les affectant à différentes catégories de projets, notamment les infrastructures, la formation [...], le développement de la marque, l'international, la sécurité dans les stades, le renforcement du niveau sportif et la conservation ou l'arrivée de talents, ou autre projet en lien avec les objectifs du projet CVC. »

https://www.lequipe.fr/Football/Article/Les-millions-promis-aux-clubs-de-ligue-1-par-cvc-vont-bientot-arriver/1343589

Modifié par Vistule
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  • 2 semaines plus tard...
  • 10 mois plus tard...

https://www.lequipe.fr/Football/Article/Vincent-labrune-on-vise-aux-alentours-du-milliard-d-euros/1400961

J'ai pas accès à l'article complet, mais au-delà de l'attente hilarante du milliard d'euros, j'ai été choqué par cette tournure de phrase du journaliste :

Vincent Labrune s'est plutôt imposé à la tête du secteur professionnel, avec notamment à son crédit d'avoir convaincu le fonds d'investissement CVC de verser 1,5 milliard d'euros aux clubs dans le cadre d'une filiale commerciale.

 

On est d'accord que l'accord avec le CVC, c'est l'hypothèque et l'amputation A VIE de quelque chose comme 12% de tous les droits TV futurs négociés par la LFP, n'est-ce-pas ?

Cette mise en bière, ce serait à mettre "à son crédit", alors que ce n'est rien d'autre que l'amputation définitive d'une partie des revenus des clubs français ?! Je suis assez choqué de cette absence de sens critique, il doit donc me manquer quelque info, ça peut pas être si gros! Et en passant, oui le milliard il y arrivera si il vend encore quelques % des droits TV futurs. Quel beau bilan il aurait , que de milliards courts termes pour une espérance de vie raccourcie.

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Citation

 

Vincent Labrune : « On vise aux alentours du milliard d'euros »

Vincent Labrune, le président de la LFP, annonce à L'Équipe les objectifs du secteur professionnel pour les droits audiovisuels (domestiques et internationaux) de la L1. L'appel d'offres va être lancé en septembre. Il fait aussi le bilan de la saison et revient sur les derniers incidents.Vincent Labrune, président de la LFP. (Alice Etienne/Wonderland Studio)

 

Président de la LFP depuis bientôt trois ans (il a été élu le 10 septembre 2020), Vincent Labrune s'est plutôt imposé à la tête du secteur professionnel, avec notamment à son crédit d'avoir convaincu le fonds d'investissement CVC de verser 1,5 milliard d'euros aux clubs dans le cadre d'une filiale commerciale. Mais l'ancien boss de l'OM sait très bien qu'il va maintenant être attendu sur les résultats de l'appel d'offres des droits de la Ligue 1 qui va être lancé à l'automne. Et au vu de la situation économique actuelle, rien n'est évidemment garanti. En attendant, à la veille de l'assemblée générale de la LFP, il dresse le bilan « d'une très belle saison » selon lui, indécise et animée. Et met tout son poids pour soutenir Philippe Diallo, le président de la FFF, qui va solliciter un nouveau bail jusqu'à fin 2024 à la tête de l'instance fédérale.

 
 

Le bilan de la saison

 

« On a eu un spectacle de bonne qualité »

« La saison s'achève avec des troubles, en Ligue 1 et en Ligue 2, lors du dernier week-end de compétition.
À 48 heures près, j'étais très enthousiaste. Mais je ne vous cache pas que j'ai été assez chagriné, c'est le moins que l'on puisse dire, par les actes irresponsables et imbéciles que l'on a pu voir à Bordeaux, avec l'intrusion de ce supporter venu bousculer le joueur de Rodez, et à Ajaccio avec ces individus qui sont venus molester ce pauvre Kenzo (un enfant malade de 8 ans, invité avec sa famille et vêtu d'un maillot de l'OM). On est sur des sujets de bêtise humaine. Je ne sais pas comment on va les régler, mais on va essayer de le faire. Pour autant, sur 380 matches de Ligue 1 et c'est la même chose en Ligue 2, on a fait une très belle saison et on est sur le bon chemin.

De l'avis général, on a eu un spectacle de bonne qualité, un nombre de buts très satisfaisant (plus de 2,8 par rencontre en L1), un record d'affluence et du suspense à tous les étages dans les deux divisions. On n'a eu aucun acte de racisme ou de violence majeur, au bémol près de ceux de ce week-end. Quand on voit d'où l'on vient, avec une vingtaine de faits majeurs la saison précédente... On a pris le taureau par les cornes. Cette politique agressive contre la violence commence à porter ses fruits. Notre combat contre le racisme, la violence ou toute forme de discrimination est un axe majeur de notre projet.

 
 
 

Le maillot arc-en-ciel

 

« La saison prochaine, on sera intransigeants. Rien n'est négociable sur ce sujet »

Cette saison, des joueurs n'ont pas voulu porter le maillot arc-en-ciel, symbole de la lutte contre les discriminations.
On veut être une ligue moderne, vivante et ouverte d'esprit. Pour nous, l'opération "homos, hétéros, on porte tous le même maillot" a été un succès majeur malgré les polémiques. Il y a moins de 1 % des joueurs qui ont refusé de le porter. La saison prochaine, on sera intransigeants sur cette opération. Il ne s'agit pas de politique ou de religion mais de non-discrimination. Rien n'est négociable sur ce sujet.

Les clubs français en Coupe d'Europe et la multipropriété

 

« J'ai croisé les dirigeants du TFC la semaine dernière. Ils n'ont aucun doute sur leur participation à la Coupe d'Europe. J'ai envie de les écouter et de les croire »

 

Qu'est-ce qui vous a tout de même déplu dans cette saison que vous estimez réussie ?
La performance européenne de nos clubs. On a fait une mauvaise saison mais, malgré tout, on a conservé notre cinquième place essentielle pour le développement de notre projet. L'année où on passe à 18 clubs, on en aura sept en Coupe d'Europe.

 

Parmi ces sept clubs, il doit normalement y avoir Toulouse en Ligue Europa. Mais le TFC pourrait être privé de Coupe d'Europe car son propriétaire est aussi celui de l'AC Milan.
Toulouse a fait du très bon boulot. Ils ont bâti une équipe compétitive. J'ai croisé les dirigeants toulousains la semaine dernière. Ils n'ont aucun doute sur leur participation à la Coupe d'Europe. J'ai envie de les écouter et de les croire. Après, on peut débattre sur la multipropriété des clubs, dont je ne suis pas un grand fan. Aujourd'hui, c'est autorisé. Il faut faire avec.

 

 

Cette multipropriété ne peut-elle pas se faire au détriment de clubs français qui deviendraient de simples filiales de grands groupes européens et leurs variables d'ajustement ?

Il y a un risque. Si, demain, tous les clubs de L1 devenaient des filiales de clubs anglais, cela poserait des problèmes en matière de compétitivité, de spectacle et de performances européennes. Si chaque club filial ne peut pas participer aux Coupes d'Europe... C'est un sujet que l'on doit mettre sur le tapis au sein des instances internationales. En France, on a Lorient avec Bournemouth, Toulouse avec RedBird, Troyes avec Manchester City, peut-être Strasbourg demain avec les actionnaires de Chelsea... Il ne faut pas que cela se développe plus que ça. Nous, on cherche des investisseurs puissants attirés par nos quatre places en Ligue des champions (trois directes, plus une par les barrages) et la future hausse de nos droits audiovisuels.

Les droits audiovisuels

 

« On a une marge de progression importante sur l'international »

Un appel d'offres arrive à la rentrée...
Avec CVC, on travaille depuis septembre dernier sur l'appel d'offres qui sera lancé cet automne, vraisemblablement en septembre. On est relativement sereins. Notre objectif est 1,6 milliard d'euros de revenus annuels en 2027. Le vrai objectif pour la L1 est celui-là.

Mais qu'en est-il du prochain appel d'offres, lancé à la rentrée, pour des droits qui démarrent à partir de 2024 ?
Pour celui-là, on s'en tient au plan d'affaires élaboré en compagnie de CVC avec des revenus audiovisuels globaux (domestiques et internationaux) aux alentours du milliard d'euros. On vise aux alentours du milliard d'euros, même si le contexte macro-économique et financier est délicat. C'est peut-être un peu optimiste mais on a une marge de progression importante sur l'international. En France, c'est un peu plus compliqué, surtout quand l'acteur majeur, Canal+, ne souhaite pas participer. Mais on travaille, on voit des gens...

Les moyens des clubs français

 

« On n'a rien à envier aux Pays-Bas et au Portugal, nos principaux adversaires à l'indice UEFA »

Le déficit des clubs (590 millions d'euros) est toujours très important...
On a eu trois tsunamis et demi : le Covid, l'arrêt du Championnat, la défaillance de Mediapro et la baisse du trading, alors que l'on vend traditionnellement beaucoup de joueurs. Du jour au lendemain, on a été au bord de la faillite. C'est pour cela que l'on a lancé la société commerciale avec CVC. Les actionnaires des clubs ont fait de très gros efforts les deux premières années. Maintenant, c'est nous qui en faisons. On est en situation, cette saison et la prochaine, de distribuer aux clubs plus d'un milliard d'euros. Il faut que cet argent soit bien utilisé. Aujourd'hui, nos clubs ont des moyens. On n'a rien à envier aux Pays-Bas et au Portugal, nos principaux adversaires à l'indice UEFA.

Il manque des investisseurs de grande envergure qui permettraient de concurrencer le PSG.
Cette saison, ça s'est joué à un point (avec Lens). Et il y a deux ans, Lille était champion. On manquait d'atouts jusqu'à aujourd'hui pour attirer de très gros investisseurs, notamment en raison de notre fiscalité. On en a plus aujourd'hui avec quatre places en Ligue des champions. Et on distribue les droits internationaux à 100 % au bénéfice des clubs européens. On a donc des raisons d'espérer.

 

Le Trophée des champions

 

« On est en train de travailler sur trois options, toutes à l'étranger »

Le Trophée des champions n'aura pas lieu à Bangkok, en Thaïlande, le 5 août...
En effet, il n'aura pas lieu cet été en Thaïlande pour des raisons complètement indépendantes de la volonté de la Ligue. Mais c'est finalement un mal pour un bien. Cela va nous permettre de le déplacer à une date plus favorable, début janvier. Pour le lieu, on est en train de travailler sur trois options, toutes à l'étranger.

La FFF

 

« Les premiers pas de Philippe Diallo à la tête de la FFF sont plutôt réussis »

Le football professionnel soutient-il Philippe Diallo pour la présidence de la FFF ?
On a eu une année très compliquée concernant la gestion fédérale. Je voudrais avoir un mot sur Noël Le Graët, quelqu'un que j'ai appris à connaître. Quand il était en fonction, on ne pouvait que se satisfaire de la collaboration entre la Ligue et la Fédération. Il a un bilan sportif et financier remarquable à la tête de la FFF. Effectivement, il y a eu des écarts de communication a minima, de comportements peut-être, qui ont fait que sa position n'était plus tenable. Dans ce contexte, le football professionnel considère que Philippe Diallo est le candidat idoine pour assurer la transition. On soutient Philippe, qui est un homme discret, compétent, qui sait faire le consensus. Le binôme qu'il forme maintenant avec Jean-François Vilotte (devenu directeur général de la FFF en remplacement de Florence Hardouin) est celui qu'il fallait jusqu'à fin 2024 pour permettre à la FFF d'avancer dans un cadre plus serein.

Vous êtes membre du comex de la FFF. La gestion de Diallo vous a convaincu ?
Plutôt. Les premiers dossiers gérés par Philippe - l'équipe de France féminine avec l'arrivée d'Hervé Renard, le projet de Ligue féminine, le recrutement rapide d'un très bon directeur général, la façon de faire de sorte que la baisse des droits de la Coupe de France perturbe le moins possible le football amateur - ont été bien menés. Les choses avancent de façon sérieuse. Ses premiers pas à la tête de la FFF sont plutôt réussis.

Concernant la Coupe de France, qui va voir ses dotations baisser, les clubs pros peuvent-ils faire un effort en direction du monde amateur ?
Je n'en ai pas encore parlé avec eux. Mais je pense que les clubs pros de Ligue 1 peuvent faire un petit effort supplémentaire pour aider le foot amateur. »

La LFP respire un peu
Dans le cadre de la proposition de loi relative « à la réforme de l'audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle », le sénateur Laurent Lafon (Val-de-Marne, groupe Union centriste) a imaginé un article (10) qui a mis en émoi la LFP. Ce texte « vise à s'assurer que les diffuseurs extérieurs à l'Union européenne ne pourront pas s'approprier plus des deux tiers des droits de diffusion lors d'un appel d'offres lancé par une ligue professionnelle pour attribuer les droits de diffusion d'une compétition ». Ce qui gênerait la commercialisation des droits de la L1 et favoriserait Canal +. Les sénateurs avaient jusqu'à lundi pour déposer des amendements. Le sénateur Jean-Raymond Hugonet (Essonne, Les Républicains), rapporteur de ce texte, en a déposé un qui propose une réécriture complète de l'article 10 et la suppression de la référence aux modalités de commercialisation des droits audiovisuels par la LFP. Il n'est donc plus prévu qu'elle soit empêchée de vendre plus des deux tiers des droits en direct à un candidat dont le siège social serait en dehors de l'UE. De son côté, un autre sénateur, Bernard Fialaire (Rhône, Rassemblement démocratique et social européen), propose, lui, la suppression pure et simple de cette disposition. Reste à connaître le texte définitif qui sortira mercredi des travaux de la commission de la culture. Mais ces amendements sont positifs pour la Ligue dans sa préparation d'appel d'offres. E. M.

 

 
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Ah non, de ce que je comprends, CVC a 13% de la société commerciale créé, et le % qu'ils vont prendre sur les droits TV ne sont pas connus. Sur la Liga ils prennent 8,5% des droits TV pour 50 années pour 2 milliards injectés. J'imagine que chez nous ça doit être quelque chose de l'ordre de 10 ou 15% sur la même durée... Si c'est à vie, c'est vraiment un truc de fossoyeur, et même là, 50 années punaise faut vraiment aimer hypothéquer un avenir qui n'est pas le sien et être serein pour faire payer les successeurs pour son propre appétit débordant. Bref, " à son crédit ", c'est délirant et symptomatique du mal de grandeur actuel.

 

Édit : merci marco ! Assez lunaire son intervention pour rester courtois.

Modifié par Alexis
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Il y a 10 heures, GG a dit :

La dernière fois ils ont gardé MBappé jusqu'au bout et ont réussi à le faire prolonger. Rien ne dit qu'ils referont le même coup, mais rien ne dit non plus qu'ils ne le referont pas.

Ok Rolland Courbis 

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Il y a 12 heures, marco a dit :

Le montant des prochains Droits TV, ça va piquer sans Mbappe, Messi et Neymar :ph34r:.... quelque chose me dit que le modèle souhaité par Comolli de ne pas dépendre principalement de cette manne sera bientôt primordial.

Labrune vise le milliard -_-

Peut être l'hypothèque de 15 nouveaux % des futurs droits TV sur 50 ans. A répéter encore 5 fois, comme ça dans 15 ans les clubs auront 30 années de vaches maigres devant eux sans un euro de droits TV. Gestion saine pour s'assurer une carrière personnelle en montrant les chiffres qui l'arrangeront.

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  • 4 mois plus tard...

C'est fou comme c'est devenu un sujet brûlant. Il y a un autre article dans L'Équipe du jour :
https://www.lequipe.fr/Medias/Article/Alors-que-la-lfp-se-lance-dans-du-gre-a-gre-sur-les-droits-tv-la-l1-est-en-plein-brouillard/1426123

Alors que la LFP se lance dans du gré à gré sur les droits TV, la L1 est en plein brouillard

Etienne Moatti et Sacha Nokovitch
7–9 minutes

Le mirage du milliard d'euros par saison semble définitivement disparaître. Après l'échec, mardi, de l'appel d'offres sur les droits de diffusion domestiques de la Ligue 1, la LFP entame les négociations de gré à gré, en direct, avec l'ensemble des diffuseurs pour en tirer le meilleur prix... et s'approcher des 825 M€ espérés pour le Championnat de France. Le 28 juillet, Jean-Marc Mickeler, le patron de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), assurait dans nos colonnes que le futur contrat de diffusion était vital pour la santé financière de la Ligue 1 qui a perdu environ 300 M€ la saison dernière et 581 M€ en 2021-2022. « Même si d'autres revenus progressent, les recettes télévisées restent très importantes. Avoir autour du milliard d'euros (droits nationaux et internationaux) par an est un élément fondamental pour beaucoup de clubs. »

Si Vincent Labrune, le président de la Ligue et de la société commerciale LFP Médias, est réputé habile et plus à l'aise dans des négociations directes et discrètes avec ses interlocuteurs, une question demeure : quelle est la valeur de ces droits aujourd'hui ?

« La LFP a été piégée par son propre appel d'offres »
Jean-Louis Dutaret, ancien responsable des acquisitions de droits pour Canal+

Pour Nicolas Rotkoff, ex-responsable des acquisitions de droits sportifs pour TPS puis Altice et aujourd'hui consultant, le principal handicap de la Ligue se situe dans le flou régnant à l'entame de ces négociations. « En termes d'organisation, cet appel d'offres est un camouflet. Toute cette procédure, toutes ces personnes mobilisées pour, au final, aller négocier en tête-à-tête... Surtout, comme il fallait s'aligner sur le prix de réserve pour commencer à miser, personne n'a participé et aujourd'hui, personne ne sait combien les chaînes étaient prêtes à mettre sur les lots. La Ligue commence le gré à gré à l'aveugle. Les diffuseurs sont en position de force. »

Jean-Louis Dutaret, le responsable des acquisitions de droits pour Canal+ entre 2006 et 2012, estime que le gré à gré pourrait au moins permettre de « tirer les vers du nez des diffuseurs grâce à un bon jeu de poker menteur ». Mais il reconnaît que la LFP « n'arrive pas dans une position de force. Elle a été piégée par son propre appel d'offres. Les diffuseurs n'achètent pas pour te faire plaisir. Ils interpréteront l'infructuosité comme un aveu de faiblesse. »

« La négociation de gré à gré, certes, n'est pas inintéressante, mais tout le monde va regarder comment Canal réagit. Et si Canal n'y va pas, les prix risquent d'être assez bas »
Xavier Couture, ancien président de Canal+

Xavier Couture, qui a participé à des consultations sur les droits de la L1 pour le compte de Canal+, dont il a été le président, et Orange, en convient : « Les acteurs vont s'observer. Il y a une forte probabilité que ce ne soit pas le vendeur qui fasse le prix, mais l'acheteur ou les acheteurs. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la Ligue. La négociation de gré à gré, certes, n'est pas inintéressante, mais tout le monde va regarder comment Canal réagit. Et si Canal n'y va pas, les prix risquent d'être assez bas. »

Xavier Couture, en discussion avec Pape Diouf, en 2008, a été le président de Canal +. (P. Rondeau/L'Équipe)

Xavier Couture, en discussion avec Pape Diouf, en 2008, a été le président de Canal +. (P. Rondeau/L'Équipe)

Si la chaîne cryptée n'a pas participé à l'appel d'offres, comme son président Maxime Saada l'avait écrit à Vincent Labrune le 25 septembre, rien ne l'empêche de s'ouvrir à nouveau à la Ligue. Mais rien n'est garanti. « Quand Canal dit s'être désintoxiquée de la Ligue 1, on commence vraiment à le constater, indique Philippe Bailly, président fondateur de NPA Conseil. On a récemment publié une étude sur les droits qu'ils possèdent et ceux qu'ils distribuent à leurs abonnés Canal+ Sport (via beIN Sports, Eurosport et désormais DAZN). Entre 2018 et 2023, douze compétitions se sont ajoutées dans leur offre, de plus en plus variée. Et dans l'un de nos baromètres trimestriels avec Harris, il y a un an, on avait posé la question sur les motivations principales d'abonnement à Canal+ en listant les droits sportifs majeurs. Les Coupes d'Europe étaient légèrement devant la Ligue 1. Cela se jouait à peu, mais ce n'était pas le cas par le passé... La chaîne le constatait aussi dans ses données. »

Canal+ est progressivement devenue moins dépendante de la L1

En se muant, ces dernières années, en puissante plate-forme de distribution (Neftlix, beIN Sports, Disney +, Paramount +, AppleTV +...) et en renouvelant des droits majeurs sur le long terme (Top 14, Premier League, Coupes d'Europe de foot, Formule 1 et MotoGP), Canal+ est en effet devenue moins dépendante de la L1 mais a aussi dépensé beaucoup d'argent.

« Par son rôle de diffuseur et de distributeur, Canal a beaucoup de cartes en main pour faire le prix. Ce ne sera pas simple pour la ­Ligue, juge Xavier Couture. Quand je regarde le portefeuille d'abonnés de Canal et sa situation financière, bonne sans être florissante, je la vois mal casser sa tirelire pour le foot français. Les ­autres acteurs intéressés par la L1 ont la même analyse. Finalement, cela vaut grosso modo le prix ­d'aujourd'hui, avec une légère inflation de l'ordre de 5 %. Sur le milliard ­attendu par la Ligue (en France et à l'étranger), je pense qu'il va y avoir une décote de 25 % minimum. »

« 600 M€ semble être déjà une valeur haute pour les droits nationaux »
Nicolas Rotkoff, ex-responsable des acquisitions de droits sportifs pour TPS puis Altice

« Aujourd'hui, les droits nationaux de la Ligue 1 se situent autour de 600 M€, avec Canal+ et Amazon pour les matches en direct, rappelle Nicolas Rotkoff. On ne connaît pas la position du premier sur le gré à gré, et il est très lié à beIN Sports et DAZN comme distributeur. La plate-forme américaine est là mais n'est pas vraiment un acteur du sport. Elle voit plutôt sa diffusion comme une opportunité marketing. Donc, elle peut y aller mais pas au-delà d'une certaine limite. La concurrence, elle s'arrête là et n'est pas vraiment intense. Donc, 600 M€ semble être déjà une valeur haute pour les droits nationaux. » Jean-Louis Dutaret n'apparaît pas plus optimiste : « La tendance sera de ne pas donner plus qu'aujourd'hui et peut-être moins. À l'arrivée, les dirigeants de la Ligue seront peut-être heureux de maintenir le tarif. »

Jean-Louis Dutaret, ici en 2011, a été le responsable des acquisitions de droits pour Canal+ entre 2006 et 2012. (P. Lahalle/L'Équipe)

Jean-Louis Dutaret, ici en 2011, a été le responsable des acquisitions de droits pour Canal+ entre 2006 et 2012. (P. Lahalle/L'Équipe)

On peut en douter. Un tel scénario impliquerait alors de réaliser une immense plus-value sur la vente des droits internationaux qui ont rapporté, la saison dernière, autour de 90 M€. Dans ses estimations, la LFP en espère autour de 200 M€ pour son futur proche. En maintenant une Ligue 2 à 30 M€ par an, la LFP cumulerait alors 830 M€. Une fois la taxe Buffet et les 2,5 % revenant à la Fédération française de football réglés, il faudra alors retrancher les 13 % à reverser au fonds d'investissement CVC. Et commencer à économiser.

publié le 19 octobre 2023 à 00h05 mis à jour le 19 octobre 2023 à 00h05

Modifié par Vistule
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il y a 40 minutes, jerome69 a dit :

et en plus Labrune a vendu 13% des droits de la ligue ( tous droits confondus TV et autres) à vie au fond   dont je ne me rappelle plus le nom exacte  CVC ? manque à gagne estimé à  150 millions par an

Non seulement CVC récupère 13% des droits, mais en plus, sur la prochaine année, il est prévu qu'ils récupèrent ce qu'ils n'ont pas ponctionné sur les deux dernières années de contrat ; soit 236 M€. C'est dans le premier article posté par marco :

« En revanche, dans l'accord initial, il est prévu, à la lumière du business plan échafaudé sur dix ans, que CVC se rattrape lors de la troisième année et perçoive donc lors du prochain exercice 13 % au titre de 2024-2025 plus 9,58 % au titre de 2023-2024 et 5,75 % pour 2022-2023. Ce cumul doit être réglé dans un an sauf si les deux parties s'accordent pour en différer une partie, ce qui ne peut être exclu.

Concrètement au titre de la saison 2022-2023, CVC devrait prélever 38 M€ (660 M€ de résultat net retraité x 5,75 %) et 67 M€ (703 M€ x 9,58 %) pour 2023-2024. Ce total de 105 M€ s'ajoutera aux 131 M€ dus en 2024-2025 soit 236 M€ qui échapperont aux clubs. Les 131 M€ correspondent à 13 % de 1,011 milliard d'euros espérés la saison prochaine. »

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Il y a 3 heures, Vistule a dit :

Non seulement CVC récupère 13% des droits, mais en plus, sur la prochaine année, il est prévu qu'ils récupèrent ce qu'ils n'ont pas ponctionné sur les deux dernières années de contrat ; soit 236 M€. C'est dans le premier article posté par marco :

« En revanche, dans l'accord initial, il est prévu, à la lumière du business plan échafaudé sur dix ans, que CVC se rattrape lors de la troisième année et perçoive donc lors du prochain exercice 13 % au titre de 2024-2025 plus 9,58 % au titre de 2023-2024 et 5,75 % pour 2022-2023. Ce cumul doit être réglé dans un an sauf si les deux parties s'accordent pour en différer une partie, ce qui ne peut être exclu.

Concrètement au titre de la saison 2022-2023, CVC devrait prélever 38 M€ (660 M€ de résultat net retraité x 5,75 %) et 67 M€ (703 M€ x 9,58 %) pour 2023-2024. Ce total de 105 M€ s'ajoutera aux 131 M€ dus en 2024-2025 soit 236 M€ qui échapperont aux clubs. Les 131 M€ correspondent à 13 % de 1,011 milliard d'euros espérés la saison prochaine. »

vue la tournure que cela prend,  sans être vraiment une surprise , les masses salariales des clubs vont être sous pression

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