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Je crois que j'avais compris . Mais c'est vrai que ça commence à faire de sacrés pavés. Heureusement, là, ça devrait aller vite : 1. Je ne sais pas bien à quoi sert l'argument "t'as pas expérimenté les minima sociaux" . Tu veux dire qu'il y a des pauvres et qu'ils en chient grave ? Le but de notre conversation, c'est de faire la causette Cosette ou d'essayer de comprendre pourquoi il y a des pauvres, que faire quand c'est le cas, etc. ? Moi, mon propos, c'est d'expliquer que plus un Etat "fige" la société dans un mode de fonctionnement qui dépend de son bon vouloir, plus la pauvreté est enkystée. Mais ta phrase en gras montre que de toute façon, je cause à un mur. Comment peut-on dire qu'un Etat qui redistribue plus de la moitié de la richesse nationale (dépenses publiques = 56% PIB) a "cessé d'être socialiste" ? 2. je prends note de ton scepticisme à l'endroit des familles ainsi que des structures "palliatives" de prise en charge. Et après ? Tu as une solution miracle ? 3. Le rapport entre brevets et nationalisme ? Réponse : le protectionnisme. Les accords de libre échange rendent le protectionnisme tarifaire aujourd'hui caduque. Mais les états demeurent très fortement impliqués dans le pilotage de leur économie et ils continuent d'aider leurs "champions" à tirer leur épingle du jeu dans la compétition économique mondiale (les champions en question font bien entendu du lobbying en ce sens). Les USA, par exemple, subventionnent leur agriculture car l'état US y voit une arme de guerre économique (à des fins de pression politique). Etendre le domaine d'application des brevets, c'est donner une "prime" à l'avance technologique des pays occidentaux. Cela permet de protéger leur économie (autant que faire se peut) de la concurrence "prix" des émergents. Idem pour les normes d'environnement ou les normes sociales dont l'édiction permet de contrarier les importations de ces mêmes émergents. Les brevets sont l'une des armes mobilisables par les pays développés pour consolider leur avantage concurrentiel. Cela permet de "reléguer" les pays émergents à la production de biens standardisés, à faible valeur ajoutée. Non que certains brevets n'aient pas une justification authentiquement économique à faire valoir mais enfin, l'arrière plan politique n'est jamais loin. Ah, la "responsabilité sociale de l'entreprise" . Une manière subtile de transformer l'entreprise capitaliste en "organisation sans but lucratif". C'est une impasse économique mais passons, je n'ai pas le temps d'entamer un nouveau débat, ce sera pour une autre fois..
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Je crois que la réponse est dans la question : PSA a fait ce que la sacro sainte doctrine du "patriotisme économique" requérait d'elle. Le résultat est celui que l'on voit aujourd'hui. Mais bon. Un jour, peut-être, on finira par comprendre . Pas forcément : il le fait notamment si l'Etat l'exproprie et le somme de se transformer en ouvrier agricole ; parfois, il le fait parce que ses champs ne rapportent plus rien. Là encore, le rapport avec les multinationales me semble elliptique mais bon... Tu es plus moderne que Marco, dans ta critique d'inspiration gauchisante. Dans les années 1950-1970, le grand Satan de l'économie mondiale, c'étaient les multinationales : plus puissantes que les états, néo-colonialistes, exploitant les richesses du tiers monde, etc. Critiques non dénuées de fondement dans un monde bipolaire qui était bien plus "politique" qu'il ne l'est aujourd'hui et au sein duquel les multinationales bénéficiaient du haut patronage (et de l'action diplomatique) de leur état de constitution. Mais critiques "idéologiques" faisant peu de cas des réalités de terrain que les ONG, notamment, se chargèrent de mettre au jour. L'antienne du "pouvoir" des multinationales, qui m'a été ressortie ici (ce qui m'a rajeuni), s'est dissipée avec la montée en puissance des marchés financiers et la mondialisation. Concurrence accrue, actionnariat changeant, produits renouvelés voire changement d'activités, les sociétés géantes que l'on croyait protégées de l'économie réelle l'ont (re)découverte, parfois (souvent) à leurs dépens. Les marchés financiers et l'actionnariat sont alors devenus les nouveaux démons de l'économie mondiale. Dans ce que tu dis, vu que c'est très général, il y a sans doute du vrai. Mais le financement par actions a aussi permis de réinstaurer de la concurrence (parce que la vraie concurrence, c'est la concurrence entre capitaux : une "entreprise", en soi, ce n'est pas une personne mais un agrégat d'hommes et de capitaux), de rationaliser des pratiques de production, de développer des entreprises dans les pays émergents. Et puis, si pas de "financement par les actionnaires", quoi ? De l'emprunt bancaire ? Des subventions d'Etat ? Enfin, faire comme si "l'économie" était un truc "à part" de la condition humaine en général, ça ne tient pas la route.
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Bon, je reprends par acquit de conscience mais je vais écrémer car je n'ai pas que ça à faire (toi non plus, présume-je). Tes arguments sont très convenus (disons qu'ils font partie de la liturgie anti colonialiste, colonialisme que tu confonds avec le libéralisme parce que tu t'obstines à ne penser qu'en termes politiques mais tant pis...) même si tout n'est pas à jeter : 1. L'Afrique "perturbée" dans son mode de fonctionnement par l'intervention des pays colonisateurs et découpée en Etats qui ne sont pas des nations, oui, oui, on sait. C'est juste. Ceci dit, il n'y a pas de fatalité à ce que des ethnies passent leur temps à se foutre sur la gueule : disons qu'il y a là, vraisemblablement et comme je crois tu le reconnais, un héritage du passé qui a très largement résisté à l'influence coloniale (en France, par exemple, je n'ai pas récemment entendu parler de projet de guerre civile entre Bretons et Normands...). D'ailleurs, si au lieu de guerres civiles, les Etats africains se combattaient les uns les autres au nom d'un "pan ethnicisme" quelconque, cela ne les aiderait pas plus à prendre le chemin du développement économique. C'est dire qu'on en fait beaucoup avec cette histoire de frontières. Le vrai problème de l'Afrique, c'est la prédation politique. Une prédation qui n'est bornée par aucun "état de droit". 2. Quant au deuxième paragraphe, je note avec amusement que tu considères que les états qui "tirent leur épingle du jeu" ont "maté les rebellions ethniques de façon plus ou moins sanglante". Tu as une manière toute personnelle de défendre un bilan politique . Afsud mise à part, tes exemples de "réussite" me laissent un peu perplexe mais passons... 3. Les phrases en gras relèvent de ce que j'appelle la liturgie tiers mondiste : les méchants Blancs sont venus piquer les richesses des gentils Noirs. Les écueils de ce "raisonnement" sont si nombreux que je ne pourrai les développer. Le fait de laisser penser que l'ivoire, le charbon (en Afrique, le charbon, je suis pas trop sûr mais passons, ya plein d'autres choses à exploiter...) etc. sont des "richesses" appartenant à des "peuples" relève d'une sorte d'économie de bande dessinée. La vérité est toute autre : les "richesses" de l'Afrique ne sont devenues "richesses" que parce que les consommateurs européens les convoitaient. Les colonisateurs en ont donc fait leur miel ; mais l'on sait aujourd'hui que la colonisation a coûté beaucoup plus cher (en frais de développement et d'occupation) qu'elle n'a rapporté aux colonisateurs. Aujourd'hui, les royalties des concessions minières sont, pour les pays concédants, une source appréciable de revenus. Que ces revenus ne soient pas affectés au développement économique (mais plutôt aux comptes bancaires des potentats locaux) relève d'un problème général de "démocratie" dont il faudra songer, un jour, à affranchir la sacro sainte "empreinte coloniale". Parce que ça fait un petit moment que les colonisateurs ont lâché l'affaire, quand même (quand bien même soutiennent-ils les dictateurs locaux : la fameuse Françafrique). 4. La gestion des ressources par les "peuples" est une chimère absolue. Les peuples, ça n'existe que dans la fantasmagorie des intellectuels. Dès qu'on met le pied dans la vraie vie, il n'y a plus que des individus aux intérêts antagoniques. Mais bon... Il y a une question de principe avec laquelle je suis d'accord avec toi : les colons ont en effet exproprié et asservi. Puisqu'on parlait de la Mongolie et de ses matières premières, j'ai d'emblée fait remarquer que les nomades mongols risquaient de ne pas voir le débarquement des multinationales d'un très bon oeil. Et cela pose un problème fondamental de "droit de propriété" dont les états colonisateurs ont historiquement fait peu de cas, pour euphémiser. Il est donc absolument clair que des pays "convertis" à l'idée de liberté individuelle (relative) chez eux l'ont bafouée "ailleurs". Mais il se trouve que même "à l'intérieur", la liberté est une conquête contre la politique. L'expression d'état libéral est finalement un oxymore. Le libéralisme, c'est l'idéal selon lequel la liberté aurait plus de pouvoir que le pouvoir. Et ça, tu as beaucoup de mal à le comprendre ou à l'admettre... Tu sais que si on vivait dans un régime libéral, tu pourrais proposer ce que tu fumes, en vente libre, à tous les amateurs de paradis artificiels ? Tu gagnerais plein d'argent -parce que ton truc a l'air de bonne qualité...- et comme tu n'es pas un capitaliste avide, tu pourrais le reverser à tel mouvement de libération nationale, tel parti politique progressiste ou alors à tel club de football dans le besoin. Bon, ton attitude porte un nom : le négationnisme. Ce n'est pas grave, ça arrive à plein de gens très bien . ça change que quand "une" multinationale veut "verrouiller" un marché, elle n'y parvient pas parce que la concurrence qu'elle subit est trop rude. C'était ça, le débat. Pour le reste, ce ne sont pas les entreprises qui font la loi. C'est la loi qui permet (ou inhibe...) le développement des entreprises. C'est ce que sous entend le post d'Elmo et au vrai, toute une littérature militante sur le sujet. Sauf bien entendu à utiliser des mots comme "manipulation" ou "conditionnement" et refuser de tirer les conclusions de ce qu'ils signifient. Un type "conditionné", c'est un type dont le comportement est déterminé. Donc, les consommateurs devraient consommer parce que la pub leur dit de le faire. Or, comme il y a manifestement de la concurrence entre agences de pub, que certaines pubs ne fonctionnent pas, que certains budgets marketing sont réduits, c'est que ça ne doit pas être aussi simple . C'est marrant cette tendance des gauchos à penser que leur monde est peuplé d'abrutis dont eux-mêmes, comme par miracle, parviennent à s'extraire (parce qu'évidemment, les gens conditionnés, ce sont toujours "les autres" ). Le but de la pub ? (1) Informer des qualités d'un produit (notamment un nouveau produit) de manière à le lancer et créer une "image de marque". (2) Séduire. Or, Elmo mettait en parallèle le "pouvoir" de la pub et celui des politiciens. En campagne électorale, les politiciens sont dans une démarche de pub : ils essaient de nous séduire. Ensuite, ils nous la mettent profond parce que quand ils sont aux manettes, ils font peu ou prou ce qu'ils veulent. En revanche, quand un produit déçoit, curieusement, les consommateurs ne le rachètent plus. L'action commerciale n'opère donc pas sur le même registre que l'action politique (puisque c'était l'analogie initiale d'Elmo).
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Je ne sais pas exactement dans quel monde tu vis : les multinationales européennes de l'électronique ont été laminées par la concurrence asiatique. IBM a vendu ses ordinateurs à une entreprise chinoise. Quantité de grandes sociétés pharmaceutiques ou agro alimentaires sont pilonnées par les concurrents des pays émergents. Les mêmes évolutions se retrouvent dans quantité d'industries grand public. Alors évidemment, si tu décris les "multinationales" comme un aéropage de consortiums amis se partageant gaiment le monde des affaires en bonne intelligence politique, tu as raison . Mais ce n'est pas exactement ce monde là que décrivent les délocalisations, OPA, raids d'investisseurs ou changements dans les parts de marché des uns et des autres. Une multinationale française bien connue, PSA, est actuellement en train d'en faire les frais .
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Entre "servir à" et "conditionner la population", vois tu un chouia de ce qui pourrait ressembler à une nuance ? Sinon, il existe une abondante recherche en marketing qui pourrait éventuellement t'éclairer. Maintenant, si tu ne peux pas mater une pub pour une machine à laver sans immédiatement courir l'acheter, j'espère pour toi que tu as une grande cave !!! A moins que tu zappes pour te prémunir, bien entendu . D'ailleurs, c'est ce que je fais : parce que parfois, ya même des pubs pour les partis politiques et je ne voudrais pas être conditionné au point de prendre ma carte chez n'importe qui . tu fais bien de me le rappeler . et après ? (oui, j'ai vu le film).
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Je veux bien croire que tu n'es pas plus stalinien que tu le prétends. Mais tout de même... . Tes arguments sont parfois d'une mauvaise foi si confondante que j'ai peine à la mettre sur le compte de la simple ignorance. A moins que ne m'expliques que les ONG sont des armes de propagande à la solde du Grand Satan américain, elles ont, dans les années 1970-1980, documenté ce que l'humanité devait au communisme. Il y a 13 ans (je crois), est sorti un livre dont tu ne peux évidemment ignorer la parution, écrit par des historiens sur la base d'archives et intitulé "le livre noir du communisme". Quant à la Corée, comme tu le sais, le pays est interdit d'accès, hors "visite guidée". C'est un bon argument d'avancer que, puisqu'un régime interdit aux journalistes de venir fouiner sur son territoire, on ne sait pas pas ce qu'il s'y passe. Nul n'a pu compter les morts en Corée. Pas plus qu'en Chine sous Mao. Et alors, c'est important ? Tu veux dire que la famine en Corée est un canular made in CNN ? Tu t'obstines à mettre sur le même plan un régime -si tu veux le défendre, appelle le "expérience"- qui a déprimé sa démographie à force de prélèvements violents sur sa population et un autre -beaucoup moins exclusivement politique, d'ailleurs (le "capitalisme")- qui a enrichi l'humanité. C'est pour le moins curieux : à moins que tu ne m'expliques que tous les accidentés de la route sont des "victimes du capitalisme" et qu'étant morts en Angleterre, en Allemagne ou aux USA, il convient de les mettre en rapport avec les victimes du communisme, ton argumentation est aberrante. Elle passe en outre sous silence que dans un pays communiste, la société est toute entière prise en main par l'Etat (qu'on appelle "totalitaire") alors que ce n'est pas le cas dans un pays dit "capitaliste". Bref, tu commets une faute de raisonnement (et de perspective) si énorme que j'ai peine à ne pas y voir un parti pris manifeste. D'ailleurs, tu joues volontiers les candides mais je trouve tous tes arguments très proches de ce que je sais de l'extrême gauche orthodoxe. Il ne m'étonnerait d'ailleurs pas que tu aies ta carte à la LCR. C'est ton droit, bien entendu : mais je trouve vraiment étrange cette espèce de "posture d'objectivité" que tu sembles vouloir te donner.
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Je renumérote. (d'ailleurs, il vaut mieux roter nu dans la mer que péter habillé dans un lac ) : 1. Un enfant dépend de son papa et de sa maman pour vivre : en contrepartie de cette bienveillante protection, s'il ne veut pas prendre son bain ni se coucher à 21h, papa fronce les sourcils et il obéit. Et bien c'est exactement ce que fait un régime socialiste mais... avec des adultes. L'Etat nounou donne tout plein d'argent de poche à tout plein de gens dans le besoin sinon qu'au lieu de le gagner avec ses petites mains, il le prend à d'autres adultes sur le travail desquels il prélève des impôts. A l'égard des gens qui bénéficient de ses largesses, il fronce parfois les sourcils et n'oublie jamais de se répandre en leçons de morale républicaine (car il faut nous éduquer, nous autres, citoyens récalcitrants) ; mais au fond, c'est une nounou plutôt laxiste (et dépensière). En revanche, avec les contribuables, il est plutôt sévère... Il est, en quelque sorte, le papa et la maman dans un seul être (une caractéristique qu'il partage éventuellement avec notre coiffeure mais c'est un autre sujet ). Rien à voir, vraiment, avec les sociétés commerciales et leur "publicité". Croire qu'à la simple vue d'un spot publicitaire, la horde des consommateurs zombies se précipite au supermarché pour acheter ce dont elle n'a nul besoin, c'est vraiment prendre les gens pour moins que les pires des abrutis. Or, c'est un postulat plus ou moins explicite du socialisme : les gens sont bêtes et méchants. Il faut donc les éduquer, les redresser, les éclairer. Dans sa forme extrême, ça donne le fantasme de "l'homme nouveau", avec son cortège d'atrocités. 2. Tu crois que les gamins élevés par la DDASS ou dans des orphelinats publics sont plus heureux que quand ils le sont par une congrégation religieuse ? Cela ne tombe pas sous le sens. On en revient à ce qu'on évoquait dans de précédents posts (l'imperfection de la condition humaine) : quand tu vis dans une famille déglinguée, de toute façon, t'es beaucoup bien moins parti que quand tu es élevé par des adultes responsables et aimants. Maintenant, ton scepticisme à l'endroit des familles est curieux : jusqu'à nouvel ordre, la plupart des gens sont élevés dans cette matrice-là et elle fonctionne à peu près (en tout cas, on n'a pas trouvé mieux : la collectivisation de la petite enfance, comme en Roumanie du temps de Ceaucescu, n'a pas donné que de bons résultats ). 3. Sur la brevetabilité du vivant, je te ferais volontiers des concessions. On l'avait déjà évoqué avec NP. Disons que les brevets, comme bien d'autres dispositions de politique publique, sont une arme de guerre économique que l'on doit (partiellement) imputer au nationalisme des Etats et non au libéralisme (qui est internationaliste). Or et là encore, on impute trop souvent au libéralisme les nombreuses protections dont bénéficient les sociétés commerciales géantes alors que l'idéologie libérale défend l'exact contraire. Mais bon, curieusement, on continue de voir du libéralisme partout alors que comme je l'ai précisé maintes fois, jamais les Etats occidentaux n'ont été aussi interventionnistes (et puissants) que depuis une soixantaine d'années... Historiquement, d'ailleurs, les multinationales coïncident avec l'Etat interventionniste (et les politiques keynésiennes -donc plutôt "de gauche"- leur profitent pour ainsi dire mécaniquement...). 4. Tu es libre de vivre en autarcie : d'ailleurs et en toute franchise, c'est même une liberté qui n'est pas assez respectée. Historiquement, cela est dû à l'impôt : les Etats européens modernes (à partir du XVIIIème, donc) ont vu l'autarcie d'un fort mauvais oeil parce que ce n'est pas productif et quasiment impossible à imposer. Le fait de devoir payer ses impôts en monnaie a beaucoup fait contre la viabilité de l'autarcie paysanne (curieusement et ce serait intéressant à développer, c'est sans doute moins le cas aujourd'hui, avec l'impôt progressif...). Enfin, oui, le sauvetage de Goldman Sachs ou de General Motors me pose problème. C'est un des rares sujets économiques sur lesquels je suis en accord avec une fraction de la gauche (plutôt extrême, en plus) : les banques faillitaires auraient dû... être mises en faillite. La loi du marché l'exige. Et la morale aussi car elles sont indissociables. Mais je l'ai dit : de nos jours, les grandes entreprises sont une arme de guerre (donc de politique) économique. Alors, il est normal que, puisque les banques et les états sont en collusion (ils l'ont toujours été...), les contribuables paient pour leurs aberrations. Notamment les épargnants. Quant au profit, enfin, on peut être moralement contre, chacun son truc. Mais un profit est un excédent de ressources. Sans lui, il n'est pas de progrès matériel concevable. Ta détestation est cependant en phase avec ton appétence pour le mode de vie du néolithique, âge d'or de l'économie paysanne quasi autarcique .
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Tiens, en ayant lu le premier paragraphe, je me suis dit "c'est pas possible, il va être d'accord avec moi" . Sinon et incidemment, comme exemple de pays africain marchant relativement bien, il y a le Botswana, aussi. L'antienne anti multinationales est le marronnier qui, dans l'histoire idéologique de l'extrême gauche, a précédé l'hystérie anti marchés financiers. J'en ai bouffé au lycée . Cette ritournelle tiers mondiste relève d'une sorte de "racisme compassionnel" considérant au fond que, décidément, ces Noirs sont bien trop cons pour ne pas être pieds et poings liés par le pouvoir occulte des multinationales occidentales (lesquelles eussent cependant été moins puissantes si, en Europe et surtout aux USA, elles n'avaient bénéficié de la politique publique de leur état de résidence, y compris la politique sociale... Car "redistribuer" du revenu, cela permet de gratifier les sociétés géantes de marchés captifs. Mais passons). De nombreuses ONG ont mis au jour que les problèmes des pays d'Afrique étaient d'abord... afro-africains. Et les exemples de famine auxquels je faisais allusion n'ont évidemment rien -mais alors "rien" ...- à voir avec les multinationales (ça relève d'une espèce de réflexe pavlovien que d'accoler le terme "multinationale" à la moindre des calamités africaines mais je pensais que depuis 30 ans, la mode était passée ). Ethiopie 1984-85, c'est une guerre civile aggravée par la politique de déportation massive menée par le dictateur (communiste et pro russe) de l'époque, Mengistu. Zimbabwé des années 2000, c'est la politique anti blancs du président Mugabe. Somalie, l'état d'anarchie et les guerres inter claniques qui s'en sont suivies. Le tout étant naturellement aggravé par les conditions climatiques. Pas une catastrophe survenue en Afrique ces 30 dernières années (il y en a plusieurs : Libéria, Sierra Leone, Rwanda, etc.) n'a l'impérialisme des multinationales pour source. Les multinationales se contentent de faire la danse du ventre pour obtenir des concessions minières d'Etats qui ne se privent pas de les mettre en concurrence : elles ne sont nullement en position de force dans le deal. De là se nouent des relations politiques car les multinationales sont effectivement soutenues par leurs états de résidence (on appelle ça de la politique...). Bien sûr, pour accéder aux gisements, les multinationales paient : elles engraissent donc des gouvernements (ou des milices) pour le moins peu recommandables. Les ONG ou l'ONU aussi, l'aide publique au développement idem. Bref, si le fait de ne pas boycotter des gouvernements pourris revient à attribuer la pourriture à cette absence de boycott alors tout, dans notre monde, est irrémédiablement pourri. Là où Marco a raison, en revanche, c'est que l'absence d'Etat stable respectueux des droits fondamentaux de ses administrés est un facteur décisif de sous développement avec ce que ça implique. Mais enfin, arrêtons d'imputer à l'Occident tout puissant l'alpha et l'oméga de tous les maux du monde... Vu qu'on vit dans un monde d'à peu près libre échange depuis trente ans, les multinationales jadis toutes puissantes sont tenues de surveiller leurs arrières car elles sont soumises à ce qu'on appelle la concurrence des pays émergents ; les multinationales US ont joué leur partition durant la guerre froide et leur collusion avec l'Etat US relève de l'évidence. Mais aujourd'hui, elles sont tenues de (re)découvrir leur vocation d'entreprise parce qu'elles ont des marchés à sauvegarder (ou à conquérir). Moralité : plus il y a de concurrence inter entreprises, moins il y a de politique. Et plus de gens voient leur niveau de vie augmenter . Sinon, comme exemple récent de famine puisqu'on parlait de ça à la base, il y a la Corée du Nord, aussi. Encore un coup des multinationales et du libre échange .
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1. Tu as raison de pointer que le système libéral s'adresse principalement aux adultes autonomes. C'est d'ailleurs pourquoi le socialisme repose sur l'infantilisation des adultes que nous sommes. Mais la liberté individuelle est aussi celle d'être solidaire. Pour ce qui concerne les enfants, il existe une structure de prise en charge qui a fait ses preuves et qu'on appelle la famille. Pour ce qui concerne les vieux ou les handicapés, il y a quantité de structures associatives pour s'occuper de leur prise en charge et quantité de dispositifs de financement privés pour pourvoir aux sous que ça coûte (il y a aussi des vieux qui peuvent se payer ce dont ils ont besoin, via l'épargne en particulier). D'ailleurs, il ne faut pas se tromper : l'Etat Providence n'a pas inventé la solidarité institutionnelle. Il a "copié" et institutionnalisé ce que le secteur privé avait inventé avant lui. On a fréquemment dans l'idée qu'une économie libre est et n'est qu'une économie de "production". Mais il existe un secteur privé sans but lucratif qui prend en charge d'importantes fonctions de redistribution/solidarité. Ce secteur compte par exemple pour environ 10% du PIB des USA et crois moi, ça fait du pognon. 2. Non, je ne fais pas abstraction du côté écolo : d'abord, les premiers engrais étaient naturels (fumier). Ensuite, tu ne satures pas d'engrais un sol dont tu es propriétaire parce que sinon, il ne produit plus rien. Et posséder un truc qui ne produit rien, c'est débile (les gens sont rarement débiles avec ce qui leur rapporte du pognon...). Par contre, tu peux saturer d'engrais ou épuiser les nappes phréatiques et bien d'autres choses encore quand tu es financièrement incité à le faire : par exemple, quand tu touches des subventions de l'Etat. Les agricultures européenne et américaine étant largement subventionnées, ce cas de figure peut en effet se produire (d'ailleurs, il y a de quoi être choqué par les tonnes de bouffe que nos agricultures subventionnées gaspillent chaque année...). 3. J'imagine que ton paragraphe suivant fait allusion à Monsanto. J'ai lu tout et son contraire sur cette firme et ce qu'elle produit. Mais comme tu le dis, dans un système libéral, nul ne peut forcer quiconque à acheter ou produire quoi que ce soit. Il faudrait donc préciser ce que tu entends par "forcer". Maintenant, que dans certains pays pas libéraux du tout, des multinationales aient été de mèche avec des pouvoirs pourris pour exploiter une petite paysannerie vulnérable, non seulement je ne l'exclus pas mais hélas, c'est probable. C'est que les commerçants ne sont pas des anges : ils font même des affaires avec des régimes de merde, souvent encouragés d'ailleurs, par leur propre état. Dans un pays libéral, il y a au moins des gens pour dénoncer ces pratiques. Ailleurs, non . 4. Tiens, ton dernier argument est une resucée de la "rente ricardienne" (au cas où des experts nous lisent...). Oui, tu as raison : le fermier dont le champ est moins productif que les autres est mal barré : soit il doit trouver le moyen de le rendre productif (en cultivant autre chose ?), soit lui trouver un usage non agricole (faire un parc d'attractions ?), soit accepter un profit moindre, soit le vendre. Il peut aussi choisir de fonctionner en mode autarcique c'est à dire bouffer le blé qu'il produit. Sinon ? Il n'y a qu'une solution : le subventionner. La concurrence ne fait pas que des heureux, à court terme : voilà qui est évident. Mais notre fermier malheureux verra autour de lui une économie se développer, qui lui donnera l'occasion de changer de métier ou de vocation. Enfin, un ingénieur social, c'est un type qui croit que la société est une machine capable d'atteindre certains buts consciemment posés dès lors qu'on la saoule d'impôts, de réglementations, de dépenses publiques et de création monétaire . De manière générale, tu as raison de soulever des objections : aucun système n'évoluerait ni ne progresserait si on devait l'accepter sans la moindre réserve (ce sont les régimes totalitaires qui exigent la béatitude de leurs sujets...). La liberté d'expression et d'association fait partie intégrante d'un système libéral et mieux, elle permet la circulation des idées, de l'innovation, elle ouvre de nouveaux marchés. Mais la rigueur commande toujours de se demander, une fois un problème identifié, si la solution qu'on propose (plus d'Etat, de réglementation, etc) est une solution meilleure. Et là commencent les ennuis conceptuels... Ah oui, j'ai oublié un truc, la famine en Afrique : les grandes famines africaines contemporaines (Somalie, Ethiopie, Zimbabwé, etc.) sont toutes dues à une oppression politique. Tous les experts s'accordent à dire que la "sécheresse" fréquemment invoquée pour expliquer ces famines est un facteur notoirement insuffisant. La destruction des circuits de distribution alimentaire, les rapines, razzias et autres tueries dont sont (ou ont été) victimes les paysans dans maints pays d'Afrique sont, hélas, bien plus prégnants. Quant au prix des denrées alimentaires, cause des émeutes de la faim, là encore, il serait intéressant d'analyser ses causes. De manière générale, cependant, il faut prendre l'argument écologique au sérieux : d'un point de vue économique, cet argument indique que notre alimentation et notre énergie vont devenir plus chers. Raison de plus pour exiger des systèmes économiques plus efficaces (et au fond, plus justes parce que les deux vont de pair).
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Sur ce dernier principe, tu as absolument raison : et c'est effectivement un principe "droitier". Par définition, tu n'améliores ton sort qu'en te "bougeant le cul", comme tu dis. C'est qu'hélas, il s'agit d'une donnée de base de la condition humaine : en dépit de nos très généreux systèmes de redistribution sociale, ceux qui n'ont que ça pour vivre le font dans des conditions qui relèvent d'une sorte de "survie de luxe", pas plus (à l'exception des retraités aisés puisque la retraite est presque entièrement collectivisée chez nous). Moi, j'aimerais bien qu'on invente un système dans lequel chacun vive "bien", soit heureux tout en faisant ce qu'il veut de sa vie. Je signe tout de suite . Mais manifestement, personne n'a encore trouvé le truc. Pour vivre, l'humain doit bosser. C'est chiant mais faut s'y faire . Le meilleur moyen d'enrichir les pauvres, c'est donc de leur donner l'opportunité de trouver un emploi ou de monter une entreprise. Et la liberté d'entreprendre y pourvoit, de par ses effets systémiques. Un fermier trouve le moyen de doubler sa production de blé (en utilisant des engrais, en labourant plus profond, en exploitant des terres inutilisées, etc.). Pourquoi le fait-il ? Parce qu'un nouveau système économique (libéral) lui garantit qu'il pourra garder pour lui le produit de la vente de son blé au lieu de le refiler au seigneur ou à l'Etat. Qu'advient-il, alors ? Le prix du blé sera divisé par deux (bon, en supposant qq autres conditions requises mais je passe, elles ne changent pas les choses quant au fond). Donc, plus de gens peuvent se nourrir. Comme ils peuvent mieux se nourrir, il leur est plus facile de travailler et la productivité de ces travailleurs pauvres augmente. Ils peuvent mieux s'employer et gagner plus d'argent. De son côté, le producteur de blé a accru son profit en vendant son blé supplémentaire. Que faire de ce profit ? Il doit l'investir. Il va donc cultiver de nouveaux champs ou, peut-être, acquérir un moulin ou tout ce que tu veux dans ce genre. Il va donc créer de nouveaux emplois et augmenter la production, ce qui fera encore baisser les prix. De proche en proche, la liberté d'entreprendre est bien le meilleur moyen de répandre la richesse. Je ne connais pas d'exemple historique de famine au sein d'une économie de marché, du moins une économie de marché mature. Alors que des cas de famine sont répertoriés dans tous les systèmes économiques alternatifs, notamment ceux qui ont été les plus dirigés et les plus apparemment "redistributifs" (le communisme). L'un des menus problèmes avec lesquels doivent composer les anti libéraux, c'est que l'histoire économique va complètement dans le sens de ce que je dis. Liberté d'entreprendre et développement économique sont étroitement -voire incroyablement- corrélés. Pourquoi tant de scepticisme, alors ? En partie à cause d'une manière très répandue de voir les choses, dans l'opinion : nous avons beaucoup de peine, nous autres humains, à concevoir un processus social qui ne serait pas consciemment dirigé par une "force" suprême. Pour certains théologiens, c'est Dieu qui ordonne les choses de ce monde. Et pour les intellectuels socialistes, ce ne peut être que l'Etat. Nous pensons systématiquement en termes de "contrainte", "hiérarchie", "organisation". Cela semble "nous" rassurer intellectuellement. Nous pensons la société en des termes qui sont mécaniques au lieu d'être "biologiques". Or, aucune société humaine ne fait ce que les ingénieurs sociaux attendent d'elle. Les gens font fondamentalement ce qu'ils veulent. Le bon système est donc celui qui leur garantit cette liberté, avec la responsabilité qui va avec. C'est sûr que quand tu aspires à diriger le monde, opprimer et contraindre autrui -bref, quand ce que tu "veux", c'est le "pouvoir"- ce système n'est pas pour toi... Et c'est là, d'ailleurs, sa grande faiblesse...
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Non, pas sous la main : j'ai un chapitre d'ouvrage en anglais (ds ma bibliothèque), je ne suis pas sûr que ça t'aide beaucoup. Mais qu'entends-tu par "indicateurs macro-économiques en baisse depuis 30-40 ans" ??? Oui mais pas trop parce que ça prendrait 3 pages. Remarque, je crois n'avoir jamais fait un post de trois pages, ce serait peut-être l'occasion . Au fond, c'est assez simple : la règle fondamentale de l'ordre juridique s'appelle "liberté individuelle". Chacun est libre d'être ce qu'il est est, de posséder ce que son travail lui rapporte, d'agir pour améliorer son sort. La loi doit faire respecter ce principe qui interdit, au fond, qu'on use de violence à l'endroit d'un individu qui n'a finalement cherché qu'à augmenter son niveau de vie sans nuire au même droit reconnu à autrui. Cela s'appelle l'égalité des droits. En pratique, cette règle passe par l'établissement de droits de propriété et aussi, un droit des contrats : ce qui peut être complexe, d'un point de vue technique (notamment sur les biens "communs", par exemple, un cours d'eau). Et puis, même quand ces droits de propriété sont établis, les conflits abondent : l'essentiel de l'activité des tribunaux porte par exemple sur les conflits de voisinage. Mais un droit qui se limite à régler les conflits entre les gens est un droit "sûr" et "stable" quant à ses règles fondamentales. A partir de là, les gens peuvent s'appuyer sur cette sécurité juridique pour entreprendre. Car cette règle libérale a historiquement un but : protéger les individus contre la prédation de l'agent le plus prompt à les dépouiller, les spolier et les exproprier : l'Etat. Les principes de 1789 visent d'ailleurs largement ce but même s'ils ont été rapidement dévoyés ensuite (car entre les principes et l'exercice du pouvoir, il y a toujours un écart). On observe que les grandes périodes de développement de l'Europe (et des pays occidentaux) coïncident avec une libéralisation de leur droit et de leurs institutions. En gros, quand les gens peuvent tirer les fruits de leur travail sans être la victime de rapines ou d'impôts, quand ils sont autorisés à commercer, à prêter, à créer des entreprises, ils inventent des solutions pour améliorer le rendement de leurs terres, de leurs usines, de leurs chantiers, de leurs bureaux... Et ils créent de la richesse qui bénéficie progressivement à tous, y compris et surtout aux plus pauvres. Pour une raison simple : quand l'innovation permet d'augmenter les quantités de denrées essentielles, le prix de ces denrées baisse. C'est ainsi que, progressivement, tout un tas d'interdits ou de restrictions ont volé en éclat et favorisé le développement. Les états européens se sont d'ailleurs progressivement rendus compte qu'ils y avaient intérêt. Cela conduit peu ou prou à ce que nous sommes "aujourd'hui".
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Et bien je te corrige, assez simplement : le raisonnement que tu tiens dans ce que j'ai surligné en gras est... libéral pur jus. Aucun libéral n'ira prescrire à quiconque ce qu'il doit bouffer !! La propagande pour une alimentation équilibrée -il ne s'agit d'ailleurs que de publicité, pas (encore) d'une injonction- est plutôt à mettre sur le compte d'une assurance maladie collectivisée qui essaie d'induire des comportements vertueux de la part des gens. Quant aux règles et infrastructures qui permettent que chacun mange à sa faim, elles sont simples : une règle juridique libérale, un système judiciaire qui fait respecter cette règle. A partir de là, les entrepreneurs produisent, les consommateurs consomment. Ce qui est coercitif et oppressif, c'est le système basé sur la contrainte (par définition arbitraire) qu'impose l'Etat à l'individu. Je l'appelle "socialisme" mais j'ai du socialisme une acception assez large (le nationalisme est, pour moi, un socialisme). Les libéraux les plus dogmatiques voudraient d'ailleurs... supprimer l'Etat (ils se qualifient d'anarcho-capitalistes...). Pour le dire simplement, là, pour le coup, ils rêvent. Pour répondre à l'une de tes questions, je crois pouvoir dire que presque tous les libéraux reconnaissent que les fonctions de police/défense incombent à l'Etat ; beaucoup lui reconnaissent aussi la prérogative judiciaire (mais c'est moins unanime) ; en revanche, je n'ai jamais vu de libéral défendant le principe de l'éducation publique. Les libéraux ont une vision plutôt stricte -minimaliste- de ce qu'on appelle les fonctions régaliennes. Je réponds à cette deuxième partie. Deux choses : 1. Tu as en effet ce qu'on appelle une "conception normative" des besoins humains. C'est déjà bien de le reconnaître et ma foi, ce n'est pas une tare. Je ne connais pas de courant idéologique -libéralisme mis à part.- qui ne cultive telle ou telle conception de ce type au nom d'un "intérêt général" qui est d'ailleurs rigoureusement indéfinissable. C'est au nom de telles conceptions que l'Etat interdit certains biens/services ou en favorise d'autres. Moi, je pars du principe que les gens sont assez grands pour savoir ce qui leur convient... Je trouve dans l'absolu très bien qu'on veuille aider son prochain et augmenter son niveau de vie. Mais à condition que cela repose sur le consentement et non sur la contrainte. 2. D'un point de vue plus technique, j'avais bien compris ce que tu disais sur les télécoms : en revanche, ton désir de redistribution n'implique absolument pas que l'Etat produise lui-même le service de télécommunications. Il lui suffit, bien plus efficacement, de laisser le marché produire la quantité de télécoms que veulent (et peuvent s'acheter) les consommateurs payants puis de prélever un impôt sur le revenu des uns et des autres (ou sur n'importe quelle autre assiette) pour en refiler le produit à ceux qui ne peuvent pas se payer l'abonnement. Il peut aussi pratiquer "l'abonnement universel", si tu veux (payer un abonnement à chaque Français) mais ça n'implique toujours pas qu'il produise le service télécoms... C'est la tendance d'ailleurs observée en Occident depuis 30-40 ans : globalement, beaucoup moins d'Etat producteur. Et plus d'Etat redistributeur. D'un point de vue économique, c'est plus efficace.
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Je ne serai (évidemment ) pas d'accord avec ce raisonnement mais dont acte : d'abord, tu opères une distinction pour le moins abusive entre ce qui profiterait à la collectivité et ce qui ne lui profiterait pas. Quand je me sens bien parce que je viens de manger un bon steack frites, je serai plus détendu et plus amène avec mes congénères ; les économistes appellent ça "externalités positives". La collectivité en profitera. Or, il n'y a aucune raison pour que ce qui profite à la "collectivité" soit géré "par la collectivité" (le mot de collectivité étant en l'espèce usurpé mais passons). Les économies de marché, privées par nature, ont participé à l'épanouissement de giga collectivités humaines plus que tout système alternatif. Tandis que les économies collectivisées les ont déprimées. Je peux comprendre qu'on désire une "redistribution" permettant aux "pauvres" de jouir des services essentiels mais pour le reste, une communication téléphonique reste une affaire privée. Les biens publics "purs" -que doit produire l'Etat- sont en fait très rares (les manuels citent presque tout le temps la défense nationale...). Mais bon, on peut toujours trouver toutes sortes de justifications ad hoc à la collectivisation de tel ou tel secteur économique : je te trouve même plutôt raisonnable, en l'espèce .
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Ce que tu objectes n'est pas radicalement différent de ce que m'objecte NP ; je suis au demeurant d'accord avec ce que tu dis sur l'oligopole concurrentiel. L'avantage de ta première critique, cependant, est qu'elle permet de beaucoup mieux définir la "concurrence" de ce qu'en disent les (vieux) manuels d'économie. Et cela rejoint ce que je dis dans mes posts d'hier : un secteur économique peut parfaitement être concurrentiel alors qu'il ne comporte... qu'un acteur (un soi-disant "monopole"). Car pour qu'une industrie soit concurrentielle il suffit que le marché sur lequel évoluent les entreprises soit "contestable", c'est à dire qu'il n'y ait pas de "barrière à l'entrée". Problème : à l'analyse, les barrières à l'entrée les moins franchissables sont toujours d'origine réglementaire. Quand la loi t'interdit de concurrencer une activité donnée, tu dois renoncer à ton projet sous peine d'aller en prison (ou de payer des amendes de ouf...). Comme le disait NP, si tu dois me mettre un pistolet sur la tempe, je préfère qu'il soit allégorique plutôt que réel . Quand il n'y a pas d'impossibilité réglementaire, il n'y a que des "difficultés". Et comme je le disais hier, (1) il n'est pas anormal que les producteurs en place se protègent contre de nouveaux entrants pour exploiter leurs investissements (après tout, on peut considérer qu'un secret de fabrication est une barrière à l'entrée "privée" : si oui, il y en a toujours eu). Et (2) certaines industries exigent des investissements colossaux, qu'il est très difficile de venir concurrencer. Mais cette difficulté n'est jamais insurmontable tant que tu peux mobiliser des capitaux (et des compétences) pour ce faire. Quand j'étais jeune, mes manuels d'économie expliquaient par exemple que les producteurs d'électricité jouissaient d'un "monopole naturel" à cause du gigantisme des centrales. 30 ans après, on peut manifestement décentraliser la production d'électricité et même en fabriquer à partir de son toit !! Il n'est donc pas rigoureux de mettre sur un même plan "monopole public" (ou barrière à l'entrée d'origine réglementaire) et "monopole privé" (ou barrière à l'entrée d'origine technologique ou managériale). Les premières sont des forteresses ; les deuxièmes ne sont que des obstacles. Ton exemple de forclusion verticale a l'inconvénient de tout raisonnement "statique", dont la théorie économique est (hélas) si friande : tu aurais tout aussi bien pu me dire que A rachète C et B. C'est peut-être moins coûteux que de démolir B et cela revient à ta même situation de "monopole". Supposons que ton A ait les capitaux pour racheter B et C à l'échelle mondiale : faut déjà être blindé de pognon mais admettons. Dans ce cas, rien n'existe, dans le monde, en dehors de cette firme géante qui a "intégré" son aval (ses clients : je ne vois pas bien la différence entre forclusion et intégration verticale mais passons). Au passage, très vraisemblablement, ta firme géante encourra des "coûts bureaucratiques" (des coûts de gestion de son organisation) qui obèreront sûrement sa profitabilité : c'est arrivé à plein de monopoles dans un passé récent... Et après ? Tu as neutralisé B en le démolissant ou plus probablement en le rachetant. Fort bien. De toute façon, par hypothèse, les distributeurs dépendent d'un seul fournisseur. Le problème concurrentiel se situe donc au niveau de ce dernier, lequel peut faire ce qu'il veut tant que ses produits se vendent. Mais pourquoi A ne verrait-il pas un nouveau concurrent surgir de nulle part ? D'autant que la concurrence ne se fait pas stricto sensu sur un produit donné : elle se fait sur un besoin donné (je veux dire qu'un producteur de glaces est concurrencé par un autre producteur de glaces mais aussi par un producteur de chocolat et... un producteur de biscuits diététiques ou de recettes de régime !). Faut-il faire une liste des industries que l'on disait "monopolistiques" et qui ont vu surgir de nouveaux concurrents issus des pays émergents, ont été révolutionnées par de nouveaux procédés, de nouvelles méthodes commerciales, etc. ? Si A est sur un marché profitable, il va susciter l'appétit des capitalistes qui n'ont pas le bonheur d'être ses actionnaires. Comme les firmes existantes sont réticentes à l'augmentation de leur capital, la création d'une entreprise concurrente est généralement une bonne manière, pour ces capitalistes avides, de faire jouer le processus concurrentiel. Or, la concurrence se joue d'abord sur l'accès aux capitaux. La question clé est là, pas sur la soi-disant "barrière" que constitue tel ou tel verrouillage technologique ou commercial toujours provisoire. D'un strict point de vue "économiste", les services publics produisent des "biens publics" c'est à dire des biens que pour diverses raisons d'ordre technologique ou commercial, le marché serait incapable de produire (les libéraux contestent cette idée, bien sûr, mais passons). Bien entendu, la pratique de la "collectivisation" est allée beaucoup plus loin que ce que préconise la théorie économique. Il est tout à fait possible de "faire du fric" avec des hôpitaux, des écoles ou des maisons de retraite, tout en dispensant par ailleurs un excellent service. C'est évidemment beaucoup plus compliqué quand on envisage les fonctions régaliennes ou certaines infrastructures. Mais aussi manger, dormir, se loger et pourquoi pas se divertir. Il faut donc nationaliser l'agroalimentaire, l'ameublement, le secteur de la construction et tout ce qui relève des industries culturelles. En plus des transports, des communications, de l'éducation et de la santé. Voyons, que resterait-il de privé dans un "monde" gouverné par la théorie des "biens essentiels" ? Rien. Remarque qu'il y a une autre manière de faire, qu'ont plutôt privilégiée nos "états" et à tout prendre, c'est préférable : laisser le marché produire et opérer une "redistribution des revenus" pour que les gens démunis puissent se payer ce qu'il met à disposition des consommateurs. Coca et Pepsi ne sont en effet pas les seuls acteurs du marché des sodas, tant s'en faut, surtout si l'on considère qu'ils opèrent sur le marché de la "boisson" qui est par nature hyper concurrentiel : Cadbury, Nestlé, Unilever, les concurrents des deux géants US sont légion (j'en oublie, bien sûr). Pour le reste, ton exemple du téléphone ne me rajeunit pas mais tu as ô combien raison de le rappeler. Que serait notre niveau de vie, aujourd'hui, si nous dépendions encore des monopoles publics de la téléphonie ou de l'aérien ??? Je ne sais pas si existent des études calculant ce que notre pouvoir d'achat doit au processus concurrentiel induit par la mondialisation (j'imagine que si) mais ce doit être colossal... Ah, je n'avais pas vu ça : quand je parlais d'un boycott à titre d'option commerciale, je voulais dire "abstraction faite de la réglementation". Or, tu m'objectes que la réglementation interdit cette pratique . Certes, la réglementation peut toujours tout interdire mais il faut justement distinguer ce qui est "naturellement impossible" (par exemple, espérer produire des voitures en claquant des doigts ; même avec beaucoup de talent entrepreneurial, c'est technologiquement peu réaliste ) de ce qui est "légalement impossible". Merci pour ta coopération . Je crois savoir que tu aimes bien ce Van Noc mais cet article est un monument d'escroquerie intellectuelle. C'est même terrible, quand on se dit économiste, d'en venir à s'abaisser à de tels mensonges -ou de telles circonvolutions- au nom de son étiquette politique. De toute façon, notre gouvernement est entré dans le dur, dans le très dur. Tiens, un article alternatif qui me semble autrement plus intéressant : http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0202251128318-le-ps-et-le-culte-du-vieil-etat-359537.php
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C'est parce qu'on a interdit la voile à l'école .
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Et bé . Le forum est avide de réflexion économique en cette rentrée !!! Bon, j'ai tout lu et je te dirais, cher Bondurant... que j'ai parfois un peu de mal à piger ce que tu racontes . Si tu pouvais faire un petit effort sur la syntaxe, ça m'aiderait parce que par ailleurs, ce que tu dis ne manque pas de fond. Même si tu as parfois une conception peut-être un peu "scolaire" de l'économie réelle (tu sais, les courbes de coût, de demande et tout ça, c'est intéressant et vaut mieux les connaître mais ça reste une vue de l'esprit).
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Je me trouve très posteur, depuis hier, au contraire . Bon, sinon, sur l'appréciation "coca moins sucré et plus gazeux que pepsi", pas d'avis ??? Faut peut-être que j'aille poster sur le topic oenologie .
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ça fait partie des deux syndromes que j'ai peine à comprendre, sur ce forum, même si je les trouve divertissants : 1. Lire un truc dont tu dis ensuite que de toute façon, ça te fait chier. 2. Ne pas lire un truc et dire ensuite que tu l'as pas lu parce que ça te fait chier. En fait, ce doit être le syndrome "télé réalité" : certains aiment manifestement qu'on sache qu'ils sont en train de chier . On a tous nos petits problèmes .
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J'entends en effet qu'il faut faire attention à ne pas abuser de l'eau minérale ; ça donnerait des calculs rénaux, contiendrait des molécules de plastique, etc. Bof, personnellement, j'aime bien ça. Surtout le lendemain d'une soirée copieusement avinée. Je mourrai bien de quelque chose, de toute façon. Je ne saurais pas définir le goût du coca d'autant que je n'en ai pas bu depuis longtemps et qu'à une certaine époque, je le mélangeais au whisky. Mais c'est un goût singulier que de nombreux colas imitent sans jamais parvenir à le répliquer. Une différence entre canette et bouteille ? Ma foi, c'est possible. Là, pour le coup, il faudrait un blind test... C'est à peu près ça : les stock options sont des actions qu'on te donne (ou qu'on te vend à prix bradé). Si tu les revends, ta plus-value est un "gain en capital". Idem pour les revenus de livrets et autres placements financiers. Disons que quand on n'utilise pas une phraséologie marxiste, on appelle ça les revenus de l'épargne. Après lecture de l'article de l'Expansion, on peut dire que le seuil d'imposition à 75% fait très largement pschittttt. Qq PDG passeront probablement à la caisse mais comme tu le supputes, ya des chances qu'ils échangent très vite leur rémunération salariale contre un paiement en actions. Je me demandais comment notre président se dépatouillerait de cette promesse absurde. Réponse : en limitant son impact à un millier de foyers fiscaux. Ibrahimovic va pouvoir dormir tranquille .
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Elle n'a pas son pareil pour mener les élèves en bateau .
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Chez toi, rien n'a jamais à voir avec quoi que ce soit. On ne comprend pas ce que tu as voulu dire (remarque, c'est vrai, je ne comprends pas toujours tout ), tu fais les questions et les réponses, instruis les procès d'intention et fixe arbitrairement les termes du débat. Je comprends que tu sois précautionneux, note bien, c'est ta seule chance d'avoir raison. En revanche, je te remercie pour ce lien : Elmo se souviendra peut-être que je lui avais dit, à l'époque, qu'un truc de ce genre serait bricolé par le gouvernement pour éviter d'avoir à taxer les sportifs et les artistes ; ça fait un peu "république des copains" mais c'est de bonne guerre.
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C'est gentil mais tu sais, démasquer l'imposture socialiste est un jeu d'enfants. Surtout en économie. Songe quand même que tu aurais pu avoir Nathalie Arthaud comme prof . Le coiffeure a raison : ça calme .
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Possible. Pourtant, ils n'ont vraiment pas le même goût ! Enfin, faudrait que je passe le blind test. Mais dans mon souvenir, le pepsi est plus sucré et moins gazeux Je n'avais pas lu ça. Bon, le quasi monopole, on a déjà largement disserté. Le exemples de quasi monopoles qui ont dû céder leur activité sont légion. Et comme par hasard, ça se passe dans le cadre d'une économie monde non soumise à réglementations protectionnistes... Quand le contexte légal y est favorable, le processus concurrentiel donne sa pleine mesure. Sur les brevets, tu te trompes : j'ai un préjugé défavorable mais je t'ai dit que c'était une question complexe. La notion de "droit de propriété intellectuelle" l'est de toute façon (et tout ce qui est "droit de propriété" questionne le libéralisme au fond). J'incline à penser qu'on en a fait un usage trop extensif et qu'en plus, ce n'est pas forcément nécessaire à la protection d'une innovation. Mais ma religion n'est pas arrêtée, sur ce point. Ah bon . Remarque, si tu fais les réponses et les questions, ça m'arrange aussi . C'est reposant de causer avec toi, on peut pas te l'enlever .
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"Moyenne" ? Mais que nous vaut ce soudain accès d'indulgence ? On se met à discuter du libéralisme en posant des questions sérieuses ? Le coiffeure concède à ses congénères autre chose que de l'indigence ? Mais que s'est-il passé, cet été ? Il faut déterrer le topic "ce forum est en danger"... Quant à être enseignant, tu devrais savoir que la fonction publique recrute absolument n'importe qui . Peut-être mais on surestime le pouvoir de la publicité. Je crois plutôt que les gens préfèrent le goût du coca. C'était mon cas mais je ne bois plus que de l'eau minérale. Et du vin. Séparément, surtout quand je cause politique .