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connemara

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il y a 43 minutes, Louvin a dit :

c'est à peu près la même chose que si du jour au lendemain, un délégataire arrêtait les transports publics dans une ville au motif que l'essence est trop chère.

Bah justement, ça me choquerait pas non plus ça non plus, même si je considère que les TEC sont quand même nettement plus indispensables que la piscine.

Quand l'essence a pris quasi x2 cette année, t'as fait certainement plus attention à tes trajets, t'as ptet limité ou annulé des déplacements. Logique. Si demain edf te dit que ton kwh passe de 20c à 1€ sans que t'aies ton mot à dire, tu vas arrêter de chauffer là où c'est pas essentiel et réduire la voilure ailleurs sous peine de banqueroute.

Comment reprocher à un opérateur privé de faire pareil et de bien gérer ses sous et de ne pas fonctionner à crédit ?

Chez nous, y'a des tp routiers qui ont arrêté les travaux quand le pétrole a explosé au début de la guerre car ils bossaient à perte. Les mairies n'ont pas compris. Pourtant, c'est quand même pas bien compliqué à piger.

Mais continuons à penser qu'on peut continuer à vivre comme avant, subventionnons à tout va l'énergie et la consommation et tout ira bien :)

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La question n'est pas de savoir si on peut vivre ou non comme avant (manifestement non, même si personne ne semble vraiment savoir vraiment ce que cela veut dire) mais si on peut se permettre d'arrêter brutalement le service qu'on vous a confié  (on ne réduit même pas, on arrête tout) - et cela je pense que non.

Si démarches de sobrieté il doit y avoir, elles doivent être progressives et expliquées. Si on arrete tout du jour au lendemain en disant aux usagers "voilà c'est comme ça maintenant soyez sobres et arretez d'aller nager dans une eau à 27 degrés", cela ne marchera pas...

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il y a 12 minutes, cinq demi a dit :

Evidemment, c'est toujours mieux si c'est progressif et expliqué. Mais est-ce possible vu l'urgence ?

Enfin, on dérive un peu et j'ai pas trop le temps de débattre sur ce vaste sujet :grin:

Ça ne me dérange pas tant qu'on arrête les piscines, même si je trouve problématique qu'une délégation de service puisse se faire sans concertation avec les mairies. Je suis un peu triste, mais pas effaré.

Le problème que ça pose, c'est la possibilité d'utiliser les eaux des villes.

À Paris, ça fait plusieurs années que des collectifs militent pour le droit à la baignade en ville. Après tout, pourquoi doit-on aller dans des piscines alors qu'on a des cours d'eau ? Parce qu'elle est sont polluées ? Ben alors, mettons de l'argent dans leur dépollution et dans des infrastructures permettant leur utilisation, ce sera sans doute plus efficace et plus utile à la planète.

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il y a 15 minutes, PaG a dit :

Le fait de savoir nager fait parti du programme de l'éducation nationale -_- 

Tant pis ils iront dans des lacs, ca leur fera la bite! 

n'est pas Olivier Sadran qui veut :(

il y a une heure, Louvin a dit :

 

Si démarches de sobrieté il doit y avoir, elles doivent être progressives et expliquées. Si on arrete tout du jour au lendemain en disant aux usagers "voilà c'est comme ça maintenant soyez sobres et arretez d'aller nager dans une eau à 27 degrés", cela ne marchera pas...

et il n'y a pas que les usagers lambdas, si je dis pas de conneries les piscines municipales sont aussi utilisées par les clubs de natation de la localité (voire des localités alentours). donc on dit à tout ce petit monde d'arrêter la pratique de ce sport ? :grin:  ou alors on la chauffe uniquement pour eux mais du coup c'est encore plus con :ninja: 

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Il y a 5 heures, Ekelund a dit :

ouais mais au collège ils vont dans les piscines municipales (je connais pas de collège qui ait sa propre piscine :ninja: )

Je connais un lycée en Creuse qui a sa piscine, sa salle de cinéma, citystade... :grin: bon c'est un lycée pro avec internat tout au sud du département :ninja:

  • Bave 1
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Il y a 4 heures, Ekelund a dit :

et il n'y a pas que les usagers lambdas, si je dis pas de conneries les piscines municipales sont aussi utilisées par les clubs de natation de la localité (voire des localités alentours). donc on dit à tout ce petit monde d'arrêter la pratique de ce sport ? :grin:  ou alors on la chauffe uniquement pour eux mais du coup c'est encore plus con :ninja: 

Mon père a réalisé les plans de la piscine de Blagnac. L'eau était puisé à 60m de profondeur pour ne pas qu'elle ait à être chauffé, puis était filtrée par des galets pour se passer du chlore.  Je ne sais pas si c'était encore le cas, mais pendant un temps, ça fonctionnait ainsi. Le pire étant que mon père s'en contre-foutait de l'écologie, c'était juste un ingénieur formé par les soviet' qui aimait faire les choses différemment des autres.

Il y a toujours des alternatives aux problèmes, suffit de se creuser le tête et d'accepter de penser en dehors de la boîte.

Modifié par Vistule
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Il y a 8 heures, cinq demi a dit :

On peut plus se permettre de vivre dans tout ce confort, the game is over, mais personne ne veut l'entendre.

Il y a quelques années, on a eu les gilets jaunes qui manifestaient car ils n'avaient pas assez de confort.
Je te laisse aller leur expliquer qu'ils vont devoir réduire leur niveau de vie :grin:

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il y a 4 minutes, Planino a dit :

Il y a quelques années, on a eu les gilets jaunes qui manifestaient car ils n'avaient pas assez de confort.
Je te laisse aller leur expliquer qu'ils vont devoir réduire leur niveau de vie :grin:

Les gilets jaunes ont manifesté car c'était des personnes qui n'arrivaient pas à joindre les deux bouts.

Je pense qu'une partie, difficile à quantifier mais existante, serait ravie de sortir du modèle de la voiture thermique dont ils sont prisonniers.

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il y a 13 minutes, Vistule a dit :

Les gilets jaunes ont manifesté car c'était des personnes qui n'arrivaient pas à joindre les deux bouts.

Oui mais joindre les 2 bouts pour une bonne partie ça voulait dire pouvoir se payer une bagnole, de l'essence, de l'électricité pour chauffer l'hiver, un smartphone, du nutella, du coca, un abonnement netflix, une console, un abonnement à la piscine etc...
Bref tout ce dont on parle aujourd'hui comme l'ancien monde qu'on doit abandonner.

Je ne lance pas la pierre aux gilets jaunes hein, je souligne juste le fait que ce sera très compliqué de faire passer toutes ces mesures sans avoir une révolution.

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Il y a 6 heures, Vistule a dit :

Ça ne me dérange pas tant qu'on arrête les piscines, même si je trouve problématique qu'une délégation de service puisse se faire sans concertation avec les mairies. Je suis un peu triste, mais pas effaré.

Le problème que ça pose, c'est la possibilité d'utiliser les eaux des villes.

À Paris, ça fait plusieurs années que des collectifs militent pour le droit à la baignade en ville. Après tout, pourquoi doit-on aller dans des piscines alors qu'on a des cours d'eau ? Parce qu'elle est sont polluées ? Ben alors, mettons de l'argent dans leur dépollution et dans des infrastructures permettant leur utilisation, ce sera sans doute plus efficace et plus utile à la planète.

bon courage pour convaincre la FNSEA -_- 

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Petit thread Twitter d’un journaliste de Frustration magazine pour l’histoire des fermetures de piscines qui montre que la presse n’a pas fait son boulot d’investigation et que la réalité est probablement tout autre que ce que les pôvres dirigeants de Vert Marine veulent nous faire croire  https://twitter.com/NicolasFramont/status/1567422825832620032

Modifié par Nens
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dans le cadre des contrats de délégation de services publics (une belle merde au passage, on est d'accord) je suis quand même vachement étonné qu'il n'y ait (apparemment) pas de clause stipulant qu'en cas de décision unilatérale du délégataire de cesser l'activité, ce dernier doive verser une compensation financière (ce qui permettrait par exemple dans le cas présent soit de dissuader le délégataire d'arrêter l'activité, soit au délégant de reprendre l'activité et de la financer via cette compensation)

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il y a 43 minutes, Nens a dit :

Petit thread Twitter d’un journaliste de Frustration magazine pour l’histoire des fermetures de piscines qui montre que la presse n’a pas fait son boulot d’investigation et que la réalité est probablement tout autre que ce que les pôvres dirigeants de Vert Marine veulent nous faire croire  https://twitter.com/NicolasFramont/status/1567422825832620032

La réalité est peut-être tout autre, peut-être pas. Le thread n’est pas clair à ce sujet. 
Le “journaliste” questionne à juste titre le travail de la presse mais ne donne pas d’éléments concrets prouvant que l’entreprise ment. 
 

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il y a une heure, Nens a dit :

Petit thread Twitter d’un journaliste de Frustration magazine pour l’histoire des fermetures de piscines qui montre que la presse n’a pas fait son boulot d’investigation et que la réalité est probablement tout autre que ce que les pôvres dirigeants de Vert Marine veulent nous faire croire  https://twitter.com/NicolasFramont/status/1567422825832620032

À la lecture du thread, il est évident que cette entreprise aux manières douteuses a profité de l'effet d'aubaine autour de la question climatique pour demander plus de subventions aux municipalités. Le tout avec la complicité aveugle des journalistes de préfecture, et plus généralement de la droite toujours prête à sauter sur tout et n'importe quoi pour orienter la girouette dans le sens où elle souhaiter voir le vent souffler.

Je me permets de C/C l'article du Monde Diplo :

 

 

Des piscines municipales aux mégacentres aquatiques

Apprendre à nager n’est plus donné à tout le monde

La France possède le plus grand parc de piscines familiales privées d’Europe, mais beaucoup de ses enfants ne savent pas nager. L’école ne peut pas toujours remplir sa mission, d’autant que les stades nautiques publics font place à des espaces de loisir coûteux, de moins en moins conçus pour l’apprentissage. Résultat : on compte encore environ mille décès par noyade chaque année.

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Gil Rigoulet. – Piscine d’Évreux, 1984
© Gil Rigoulet

Une échelle posée depuis les jardins ouvriers sur la clôture métallique qui les sépare du chantier du futur centre aquatique d’Aubervilliers permettait d’avoir un aperçu de l’avancée des travaux en février 2022. Les quatre mille mètres carrés qui furent naguère des allées de légumes et d’arbres fruitiers sont devenus un champ dénudé et terrassé où s’activent des ouvriers autour d’une foreuse et d’une énorme bétonneuse. « Nous nous sommes enchaînés à cet engin la semaine dernière pour retarder le bétonnage des parcelles que nous défendions et dont nous avons été expulsés. Nous les appelions le JAD, le “jardin à défendre”, en référence à la “zone à défendre” de Notre-Dame-des-Landes », explique Mme Dolores Mijatovic, l’une des jardinières du lieu.

Dès le choix de la France pour organiser les Jeux olympiques de 2024, la mairie d’Aubervilliers a souhaité accueillir le complexe aquatique des épreuves. C’est finalement la ville de Saint-Denis qui a été retenue. Mme Meriem Derkaoui, l’ancienne maire communiste d’Aubervilliers, a juste pu prétendre à la création d’un complexe sportif destiné à l’entraînement des compétiteurs. Ce projet de 33 millions d’euros, financé pour un tiers par la Société de livraison des ouvrages olympiques (l’établissement public Solideo), a été repris par Mme Karine Franclet, la nouvelle maire Union des démocrates et indépendants (UDI). Il est constitué d’un bassin de cinquante mètres, homologué pour les compétitions, d’un bassin de vingt-cinq mètres, accessible à tous les nageurs, ainsi que d’une halle de loisirs avec saunas, hammam, salle de gymnastique et solarium. La mairie envisage de déléguer la gestion à l’un des grands groupes privés du secteur.

« Nous nous opposons à la création du solarium prévu sur une partie des potagers ouvriers. Ceux-ci existent depuis un siècle, sont riches en biodiversité et permettent à de nombreuses familles de s’alimenter, explique M. Arthur Mondésir, du collectif de défense des jardins ouvriers d’Aubervilliers. Nous ne nous attaquons pas aux bassins qui, eux, seront construits sur un ancien parking. Certains habitants les attendent avec impatience. Pour les convaincre, la mairie affirme que le centre aquatique permettra de faciliter l’apprentissage de la natation. Mais, à la place de cette mégastructure, il aurait mieux valu multiplier la construction de piscines correspondant plus aux besoins des quartiers. »

Le projet avait, semble-t-il, une autre mission. Selon le rapport de l’Observatoire des inégalités publié en novembre 2020, 45 % des habitants de la ville vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le futur centre aquatique sert ainsi de faire-valoir au projet d’écoquartier du Fort d’Aubervilliers et au projet immobilier autour de la future station de métro, destinés à attirer de nouvelles populations plus aisées. Les ambitions de la mairie risquent toutefois d’être revues à la baisse. Les procédures engagées par les opposants au centre aquatique ont fini par aboutir : le 9 mars, la cour administrative d’appel de Paris retoquait le plan local d’urbanisme intercommunal établi par la communauté de communes, dont dépend le projet, et ordonnait l’arrêt des travaux. Le plan ne respectait pas la préservation de la biodiversité. La maire d’Aubervilliers, Mme Franclet, et le président de Plaine commune, M. Mathieu Hanotin, s’engageaient à ne conserver que ce qui est en lien avec le bassin olympique et abandonnaient le solarium.

Service d’intérêt public

La lutte des jardiniers d’Aubervilliers a fait des émules. Un autre projet d’établissement destiné aux entraînements des nageurs olympiques porté par la communauté d’agglomération Val Parisis, dans le Val-d’Oise, est lui aussi contesté. Ses opposants dénoncent la démesure du budget de 45 millions d’euros, son éloignement des établissements scolaires et l’artificialisation des terres. D’un coût de 180 millions d’euros, le complexe olympique de Saint-Denis suscite lui aussi des critiques, dans un département fortement sous-équipé et un pays où l’accès à la natation témoigne d’une fracture sociale et territoriale.

Les premières piscines collectives sont apparues en France à la fin du XIXe siècle, en parallèle avec les bains-douches et une attention portée à la propreté corporelle. Inaugurée en 1884, celle de Château-Landon fut la première piscine couverte à Paris, bénéficiant d’une eau chauffée par les usines de la Villette, proposant la pratique de la natation dans un bassin de quarante mètres, ainsi que des bains-douches. Plusieurs furent construites dans un esprit paternaliste par de grands patrons d’usines ou par des compagnies industrielles au sein des cités ouvrières (1). L’un de ces précurseurs fut Jean-Baptiste André Godin, qui créa en 1870, à Guise (Aisne), à proximité de son usine de poêles en fonte, un familistère composé de logements confortables, de magasins coopératifs et d’une piscine avant-gardiste, avec plancher mobile en caillebotis, chauffée par l’usine et destinée à apprendre à nager aux ouvriers et à leurs familles. Au début du XXe siècle, des urbanistes porteurs d’une vision hygiéniste intégraient des piscines dans des ensembles de logements sociaux. La piscine de la cité-jardin de la Butte-Rouge (Châtenay-Malabry) fut ainsi construite par l’office public d’habitations à bon marché du département de la Seine, proposant une vie saine et disciplinée à ses habitants (2). Mais la natation n’était pas une priorité pour l’État français. Avant les Jeux olympiques de 1924, la France comptait seulement 20 piscines, dont 7 à Paris, quand l’Allemagne en possédait 1 362 et l’Angleterre 806. Pour l’événement, Paris se dota de piscines homologuées et utilisables en toute saison, comme celle de la Butte-aux-Cailles, « usine à nager » selon son architecte, ou la piscine Georges-Vallerey et son bassin de cinquante mètres. Plusieurs villes créèrent leur piscine pour développer la natation sportive, comme Rennes (piscine Saint-Georges) ou Lyon (piscine Garibaldi).

Le Front populaire élu en 1936 amorce une démocratisation du sport et des loisirs, mais le développement d’équipements de proximité est interrompu par la seconde guerre mondiale. De 1945 à 1960, le nombre de constructions de piscines demeure restreint, et elles sont dues à des initiatives locales. Les baignades ont surtout lieu dans les rivières, les lacs et sur le littoral. « Les noyades étaient devenues la première cause de décès en temps de paix, explique M. Axel Lamotte, fondateur du Syndicat national professionnel des maîtres-nageurs sauveteurs (SNPMNS). Des nageurs anciens résistants, comme André Blaty, ont voulu lutter contre cela et ont œuvré pour l’adoption de la loi du 24 mai 1951 qui impose la surveillance des baignades d’accès payant et crée le diplôme de maître-nageur sauveteur (MNS). Il était question d’assurer la surveillance, mais aussi de favoriser l’apprentissage de la natation. »

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Gil Rigoulet. – Molitor, 1985
© Gil Rigoulet

À partir de 1960, les piscines sont perçues comme un service d’intérêt public pour permettre aux écoliers d’avoir accès à cette formation. L’État subventionne leur construction, mais beaucoup de projets ne peuvent voir le jour dans les grands ensembles faute de budget. Plusieurs événements rendent urgentes les mesures à prendre : les mauvaises performances des nageurs français aux Jeux de Mexico de 1968 ou, durant l’été 1969, la noyade de dix-neuf enfants d’une colonie de vacances dans la Loire et le naufrage d’un bateau sur le lac Léman, à Thonon-les-Bains, qui fait vingt-quatre victimes, dont quatorze fillettes. L’année suivante, le secrétariat d’État chargé de la jeunesse et des sports lance le projet « Mille piscines », visant à doter rapidement l’ensemble du territoire de bassins produits en série à moindre coût et largement subventionnés par l’État. Jusqu’au début des années 1980 fleurissent un peu partout en France les piscines Tournesol, Caneton, Iris et Plein Ciel, composées de bassins de nage rectangulaires de vingt-cinq mètres et de bassins d’apprentissage de quinze mètres, avec des toitures ouvrantes pour permettre leur utilisation toute l’année.

« Au final, 822 piscines ont ainsi été construites, commente Fabien Camporelli, enseignant à la faculté des sciences du sport et de l’éducation physique de Lille. Mais les collectivités vont très vite se rendre compte qu’une piscine est un équipement complexe à gérer. Avec les deux chocs pétroliers, les élus locaux doivent réduire les coûts de fonctionnement et cherchent à rentabiliser les équipements. Pour cela on envisage un nouveau concept : les centres aquatiques sports et loisirs. » En 1989, Jacques Chirac, maire de Paris, inaugure ce qui est alors le plus grand parc aquatique d’Europe : l’Aquaboulevard situé porte de Versailles. Réalisé par la société Forest Hill avec le soutien de la Ville de Paris, le site propose toboggans géants, cascades, canons à eau, radeaux pneumatiques, bassins pour cours d’aquagym ou d’aquacycle, salles de remise en forme et de musculation… pour un coût estimé à 450 millions d’euros. « Ce n’est plus de la natation éducative ni de la natation sportive, ajoute Fabien Camporelli, mais du loisir plus ludique que sportif. » Le monde des piscines ne sera plus le même. Depuis, les centres aquatiques publics orientés vers le loisir, le sport santé et le bien-être se multiplient.

Dans son rapport public annuel de 2018, la Cour des comptes qualifie la situation des piscines publiques en France de « modèle obsolète », car plus de 50 % des établissements ont été construits avant 1977 et, devenus vétustes, ils nécessitent d’importantes réhabilitations (3). Le déficit de fonctionnement — d’un niveau moyen de 640 000 euros par établissement, selon la Cour des comptes — étant trop lourd pour une simple commune, de plus en plus de centres aquatiques sont créés par des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Les collectivités territoriales assurent maîtrise d’ouvrage, exploitation et financement, l’État ayant réduit considérablement ses subventions. Ce rapport souligne que l’offre de piscines en France dépasse celle de pays voisins comme le Royaume-Uni, mais relève que celle-ci est très inégale selon les territoires : les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont largement délaissés, avec un taux d’établissements aquatiques par habitant inférieur de 40 % à la moyenne nationale. La Cour des comptes estime que l’offre de piscines est inadaptée pour répondre aux nouvelles attentes du public et encourage ainsi les collectivités à développer des centres aquatiques avec des offres d’activités diversifiées (pratique de la natation, loisir, détente…), tout en proposant de supprimer le soutien de l’État au financement de leur construction.

« Je n’utilise plus le terme “usagers” »

Monsieur Thierry Brézillon, formateur aux métiers de la piscine et ex-directeur du centre aquatique de Malbentre, à Pujols (Lot-et-Garonne), constate : « Les directeurs de piscine publique ont longtemps été d’anciens maîtres-nageurs ayant suivi tout un parcours de formation et qui avaient pour soucis principaux la sécurité, l’hygiène et l’apprentissage de la natation. On leur demande aujourd’hui d’être des manageurs et des commerciaux. Pour cela, ils sont de plus en plus recrutés dans les filières universitaires, marketing ou commerciales, ou même dans la grande distribution. » Durant les années 1990 et 2000, les élus locaux ne se souciaient guère du budget de leur piscine, au déficit considéré comme normal et souvent dilué dans les coûts généraux de la collectivité. Désormais, ils le regardent à la loupe. « Les dépenses d’énergie et de gestion des fluides ont été considérablement réduites ces dernières années grâce à une gestion rigoureuse et des bâtiments moins énergivores. En 2022, les piscines coûtent moins cher à la collectivité. Mais cela ne suffit pas, commente M. Brézillon. Les élus veulent diminuer encore plus les coûts d’exploitation. Pour cela, ils n’hésitent pas à s’attaquer aux dépenses en personnel, à diminuer les services et à supprimer les créneaux horaires avec peu de public. Ils font payer les associations. Certains envisagent même de diminuer les créneaux d’apprentissage de la natation. La tendance est de remplir les piscines avec des clients payants — je n’utilise plus le terme “usagers” — et à multiplier les offres annexes comme les cours d’aquagym, aquacycle, aquaboxe, ou les balnéos et les saunas qui permettent de varier les tarifications. On est dans le public, mais de plus en plus avec une logique du privé. » Depuis 1996, la communauté d’agglomération, devenue en 2015 la métropole de Montpellier Méditerranée, s’enorgueillit de sa piscine olympique Antigone, qui comprend plusieurs bassins dont un de compétition avec neuf lignes de cinquante mètres et de trois mètres de profondeur, ouverte quasi en permanence, alors que beaucoup de piscines publiques n’offrent que des créneaux limités. Mais elle a décidé fin 2020 qu’elle s’appellerait dorénavant « Angelotti », nom d’une entreprise de promotion immobilière qui verse à la collectivité 120 000 euros par an pendant six ans pour que le centre aquatique porte le nom de son fondateur à des fins publicitaires.

De nombreuses collectivités confient désormais la gestion à des groupes privés spécialisés dans la délégation de service public (DSP), comme Vert Marine, Récréa, Equalia ou le groupe associatif et commercial UCPA. Selon la Cour des comptes, 30 % des établissements mis en service depuis 2005 le seraient avec ce mode de gestion, soit 15 % de l’ensemble des 4 135 piscines répertoriées en France. Pour M. Cyril Cloup, directeur général de l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes), « une collectivité délègue la gestion de son centre aquatique quand elle n’a pas les compétences en interne pour des raisons liées à la capacité de ses services, la maîtrise des coûts de fonctionnement ou la définition du modèle d’exploitation ». La collectivité passe un contrat de cinq ans renouvelable avec le délégataire fixant des critères pour la place réservée aux scolaires, à certaines associations ou clubs sportifs et les tarifs d’entrée — car l’entrée reste payante, contrairement à ce qui est proposé dans d’autres pays. Le délégataire a la liberté de multiplier les prestations annexes de loisir, bien-être, sport santé, animations festives ou artistiques, restauration ou boutiques. « Ces grands groupes privés ont importé dans les piscines publiques leur savoir-faire acquis souvent dans les salles de remise en forme. Ils y reproduisent avec efficacité le système d’abonnement, la démultiplication des activités, le ciblage des publics », constate Fabien Camporelli. Mais la recherche de la rentabilité a un revers. M. Brézillon confie : « On a quelques exemples d’élus qui ont demandé un audit de leur centre aquatique géré en DSP qui a fait apparaître de graves négligences au niveau de l’entretien technique. Ces collectivités ont été obligées de dépenser beaucoup d’argent pour remettre en état leur équipement. Certaines sont revenues à une gestion directe. »

Pour assurer l’enseignement de la natation aux enfants des écoles, des collèges et des lycées, les groupes privés reçoivent de la part des collectivités une compensation financière annuelle pour obligation de service public. Toutefois, la Cour des comptes constate que les clauses des contrats sont souvent déséquilibrées au profit des délégataires. Certains reçoivent de la part de la collectivité une participation financière, à la nature et au montant mal définis, qui s’apparente plutôt à une subvention d’équilibre plus avantageuse que la compensation en question, seule autorisée.

Un autre avantage, et non des moindres, d’une DSP concerne la gestion du personnel. La réglementation des emplois dans la fonction publique territoriale « pose une difficulté que la DSP permet de contourner (4)  », affirme M. Thierry Prat, chef du service des piscines de la ville de Rennes. Lors du passage en DSP, les agents territoriaux de la piscine sont soit mis en disponibilité, soit détachés. Ceux qui acceptent les nouvelles conditions de travail sont intégrés dans les équipes. Les autres salariés demeurent contractuels avec des conventions collectives facilitant la flexibilité et l’esprit d’entreprise. « Une gestion en DSP est plus souple qu’une gestion en entreprise publique, c’est plus facile de recruter, de former et d’être réactif », remarque M. Gilles Sergent, président de Récréa, un groupe qui gère quatre-vingt-dix centres aquatiques, dont celui des Jeux olympiques de Saint-Denis. Mais M. Lamotte conteste cet optimisme : « Les procès en prud’hommes se multiplient dans les centres aquatiques en DSP. Les maîtres-nageurs ne sont pas bien payés, et le code du travail n’est pas toujours respecté. »

Mme Cécile Waterlot est directrice du centre aquatique Aquari’Ham dans la Somme. Durant sa carrière, elle a connu tous les stades de la profession : diplôme de base de surveillant de baignade, brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) et enfin brevet d’État d’éducateur sportif aux activités de la natation (Beesan), qui a remplacé le diplôme de MNS. « Il a fallu que je m’impose, car c’était un métier d’hommes », constate-t-elle. Le centre aquatique qu’elle dirige aujourd’hui a été un temps géré en DSP par un grand groupe privé avant de repasser en gestion directe par la communauté de communes. Avant de rejoindre son nouveau poste de directrice, Mme Waterlot travaillait dans un centre de remise en forme : « J’ai transposé mes activités de fitness à des activités aquatiques, et j’ai pu faire évoluer sur le bassin tout ce qui est activités aquarécréatives, sport santé ou sport bien-être. Mes compétences ont été reconnues puisque j’interviens désormais dans les formations de maîtres-nageurs et d’éducateurs sportifs. »

La dynamique professionnelle des maîtres-nageurs a suivi l’évolution des piscines. Les MNS sont ainsi devenus des éducateurs sportifs (Beesan) avec des compétences renforcées pour enseigner la natation. Les BNSSA, qui ne peuvent pas enseigner, sont venus renforcer les MNS durant la saison estivale sur les plages et les piscines. Avec la généralisation des centres aquatiques et l’arrivée des DSP est apparu un nouveau diplôme : le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, spécialisation activités aquatiques et natation (BPJEPS AAN). « Le ministère des sports a inventé ce diplôme pour répondre aux besoins du marché. L’éducateur sportif devient un animateur sociosportif polyvalent, souligne Fabien Camporelli. Cela coïncide avec la reconnaissance du titre de maître-nageur aux étudiants de la filière universitaire Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Six diplômes sont désormais reconnus pour surveiller une piscine. C’est une grande confusion, alors que la pénurie de maîtres-nageurs se fait de plus en plus sentir. »

Une enquête effectuée en février 2022 dresse un état alarmant de la difficulté de recrutement dans les piscines et sur les plages peu avant l’été (5), remettant en cause l’ouverture de certaines baignades, l’enseignement de la natation et aggravant les risques de noyade. « Il manque des maîtres-nageurs partout, mais nous déconseillons aux jeunes de passer leur BPJEPS AAN, car cela les condamne à la précarité, souligne M. Jean-Michel Lapoux, secrétaire général de la Fédération des maîtres-nageurs sauveteurs (FMNS). Beaucoup changent de métier au bout de quelques années. Cette formation dure un an et coûte 6 500 euros, 10 000 euros avec le logement et la nourriture. Peu de jeunes peuvent la financer. Certains organismes chargés de la formation en font un business. Avant, la formation de MNS se déroulait durant les vacances scolaires, était ouverte à tous et ne coûtait presque rien. » Dans les piscines gérées par les collectivités, les places de titulaire de la fonction publique sont de plus en plus rares, et les contrats à durée indéterminée ne sont obtenus qu’au bout de six ans. Dans les établissements en DSP, les contrats à durée déterminée sont la règle. « La piscine, c’est une aventure humaine. Si de moins en moins de personnes sont attirées par le métier de maître-nageur, c’est parce que nos gestionnaires ne sont plus intéressés que par les chiffres », regrette Mme Waterlot. Les raisons du peu d’enthousiasme des jeunes pour le métier de maître-nageur tiennent à la faiblesse des rémunérations, aux horaires décalés et aux conditions de travail de plus en plus difficiles, notamment l’été sur des bassins surpeuplés en proie à des tensions qui requièrent souvent désormais la présence d’agents de sécurité. La pénurie de maîtres-nageurs pourrait s’accentuer avec le retrait progressif des policiers (MNS - compagnies républicaines de sécurité [CRS]) qui assurent la surveillance de certaines plages en été depuis 1958. Après plusieurs avis critiquant les fondements de cette aide de l’État venant de la Cour des comptes, M. Gérard Collomb, alors ministre de l’intérieur, avait annoncé en 2018 une réflexion pour les « recentrer sur leur cœur de métier ». Les communes les remplacent progressivement par des professionnels civils et doivent prendre en charge entièrement les frais de surveillance.

Petits bassins mobiles et temporaires

« Je suis content d’être à la fin de ma carrière plutôt qu’au début », avoue M. Christophe Baudraz, directeur du pôle aquatique de Nevers. « En termes de prévention, on en est toujours au même point qu’il y a quinze ans. C’est catastrophique. » Chaque année, Santé publique France publie les chiffres des « noyades accidentelles » (distinguées des suicides par noyade) se produisant durant l’été, avant d’en extrapoler une estimation annuelle. L’agence nationale estime le nombre de décès à environ mille par an en moyenne (dont la moitié pendant la période estivale), ce qui en fait la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Cette estimation encore très empirique révèle aussi la faiblesse des études et travaux sur l’accidentologie de la natation, sans parler de la prévention… La majeure partie des noyades estivales ont lieu en mer (47 % des noyades et 25 % des décès en 2021), dans les cours d’eau ou les lacs (39 % des décès). Elles sont rares en piscines publiques ou privées à usage collectif (0,7 % des décès), mais nombreuses dans les piscines privées familiales (13 % des décès), dans lesquelles meurent principalement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 65 ans. Sur le plan de la sécurité, comme de l’environnement et de la vie en société, faut-il se réjouir qu’avec 3,2 millions de piscines privées la France soit devenue le deuxième marché mondial de ce type d’équipement après les États-Unis ?

Ces noyades « sont pour la plupart évitables », ajoute Santé publique France, qui rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à nager. L’agence avait révélé en 2016 qu’un adulte sur sept ne savait pas du tout nager et qu’un sur trois ne se sentait pas capable de nager au moins cinquante mètres (6). L’acquisition du savoir-nager est en théorie une « priorité nationale », une « compétence fondamentale » définie par les programmes scolaires. Mais, en 2019, un rapport révélait la difficulté d’évaluer le niveau des élèves : 88 % des élèves en fin de CM2 prétendaient savoir nager, mais seulement 82 % des élèves de sixième validaient l’attestation scolaire du savoir-nager (ASSN) — devenue en 2022 l’attestation du savoir-nager en sécurité (ASNS) —, alors que 19 % n’étaient pas évalués (7). Les inégalités d’accès à l’apprentissage de la natation sont encore très fortes entre les communes ou les départements. Selon une étude réalisée par la direction des services de l’éducation nationale, en Seine-Saint-Denis, seulement un élève sur deux entrant en sixième réussissait l’ASSN en 2014  (8). À la suite de la fermeture des piscines due à la crise sanitaire, le nombre d’enfants ne sachant pas nager pourrait être encore plus important. Pour M. Lapoux, ce retard pris est clairement dû aux modalités de l’enseignement de la natation en milieu scolaire…

Faute de piscines, de créneaux disponibles ou de moyens pour financer les trajets en autobus, beaucoup de communes ne permettent pas aux jeunes d’apprendre à nager. En outre, l’enseignement de la natation dans le premier degré doit être assuré sous la responsabilité du professeur des écoles, aidé par des professionnels ou par des intervenants bénévoles agréés. « Beaucoup de collectivités ne veulent pas payer des maîtres-nageurs pour enseigner la natation aux scolaires. Tout repose sur des adultes agréés bénévoles — des parents ou des retraités — peu ou pas formés, souvent absents », déplore M. Lapoux. La présence d’un maître-nageur n’est obligatoire que pour assurer la surveillance de l’activité. « L’éloignement des centres aquatiques des communes, diminuant le temps de pratique, ajouté à une gestion catastrophique ont entraîné un gâchis qui n’est pas près de s’améliorer avec la pénurie de maîtres-nageurs. »

De plus en plus de centres aquatiques publics créent des bassins de nage nordique, installés en extérieur, chauffés et ouverts toute l’année, qui satisfont une certaine clientèle mais risquent de s’avérer peu propices à l’apprentissage de la natation pour les scolaires. Dans le même temps, pour gérer le manque de piscines, des municipalités de Seine-Saint-Denis, la mairie de Marseille et beaucoup d’autres communes de France installent dans les écoles et les quartiers des petits bassins mobiles et temporaires pour que des maîtres-nageurs donnent des cours de natation aux enfants. Pour M. Lapoux, « on en revient aux années 1970, avant le plan “Mille piscines”, durant lesquelles des petits bassins d’apprentissage mobiles en plastique étaient déplacés de ville en ville pour enseigner la natation. C’est une régression totale ».

Philippe Baqué

Journaliste.
Modifié par Vistule
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Il y a 20 heures, Ekelund a dit :

1 adulte sur 3 serait incapable de nager 50m ? :shock:

Tu prends l'exemple  de la Creuse, où les piscines municipales n'ont pas été légion (c'est à peine mieux aujourd'hui). Ça te donne tout un tas d'adultes qui n'avaient pas natation dans leur parcours scolaire, dont les parents ne voulaient pas taper du 80km pur aller à la piscine. Et qui dans leur vie n'ont jamais pris goût et l'envie d'apprendre à nager.

J'ai plusieurs connaissances la bas qui ne savent pas nager, j'en ai même une qui a peur de l'eau...

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Le 07/09/2022 à 15:27, Ekelund a dit :

1 adulte sur 3 serait incapable de nager 50m ? :shock:

Je ne vois pas ce que ce chiffre a de si choquants. De nombreuses personnes en France n'ont pas de quoi se payer des cours de natation ou des vacances à la mer. Ce qui me choque, c'est qu'autant de Français aisés ne comprennent pas ça.

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il y a 22 minutes, Vistule a dit :

Je ne vois pas ce que ce chiffre a de si choquants. De nombreuses personnes en France n'ont pas de quoi se payer des cours de natation ou des vacances à la mer. Ce qui me choque, c'est qu'autant de Français aisés ne comprennent pas ça.

il me semblait simplement qu'entre tous ceux qui ont fait natation à l'école (une majorité des français déjà) + ceux qui ont pris des cours de natation + tous ceux qui ont appris par eux-mêmes (lacs, rivières, mer/océan), ça donnait quand même un peu + de 2/3

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