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Mister Yellow

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il y a 48 minutes, Blob Marley a dit :

L'uniforme c'est vraiment le truc pour faire plaisir aux vieux canal CNews. Absolument personne n'en veut : les élèves, les personnels de l'EN, les parents.

Ca plus la Marseillaise, ce foutage de gueule sérieux.

Pour être exact, je dirais pour faire plaisir à Bolloré et sa sphère d'influence, que la droite et le centre-droit essaies de draguer en vue des prochaines présidentielles. Macron pense pouvoir récupérer son pôle idéologique, mais il ne voit pas que c'est la droite et le centre-droit qui sont en train de se faire manger par Bolloré.

J'avais déjà posté je crois, qui explique bien en quoi Macron s'est rapproché de lui :
https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/12/20/vincent-bollore-parrain-d-une-alliance-entre-droite-et-extreme-droite_6206950_823448.html

 

 

Vincent Bolloré, parrain d’une alliance entre la droite et l’extrême droite

Après dix années consacrées à bâtir un empire dans les médias et l’édition, l’homme d’affaires qui rêvait de peser sur l’élection présidentielle et échange désormais avec Emmanuel Macron accentue son influence sur le champ politique, en nouveau marionnettiste de la droite et de l’extrême droite.

Vincent Bolloré, lors de l’assemblée générale de l’entreprise Vivendi, à Paris, le 19 avril 2018.

La rencontre entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré a eu lieu à l’Elysée, à la mi-septembre. Le rendez-vous, absent de l’agenda officiel et resté secret à ce jour, est presque un événement, tant l’industriel et le président de la République s’entendent mal. Nicolas Sarkozy avait bien tenté de les réconcilier à plusieurs reprises, ces trois dernières années. En vain. Mais, cette fois, les deux hommes ont besoin l’un de l’autre et ils ont décidé de mettre un mouchoir sur leur inimitié.

Après dix années consacrées à asseoir son contrôle sur Vivendi, puissant groupe de médias et de communication (Canal+, Havas, Editis– racheté par Daniel Kretinsky), et désormais à faire fructifier sa propre fortune, Vincent Bolloré a une affaire financière à régler. Vivendi est en effet soupçonnée par la Commission européenne d’avoir mis en œuvre le récent rachat du groupe Lagardère sans attendre son feu vert, et fait l’objet d’une enquête formelle qui pourrait se conclure par une amende à hauteur de 10 % du chiffre d’affaires de la société. L’homme d’affaires se prend parfois à rêver que le chef de l’Etat français pourrait plaider en sa faveur auprès de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Cette invitation à l’Elysée ne peut pas nuire à son dossier.

Du côté d’Emmanuel Macron, est-ce seulement le grand patron qui a été convié ? Ou ce magnat des médias désormais si politiquement influent qu’il pourrait empoisonner la fin de son mandat présidentiel ? Depuis qu’il a réorienté son groupe vers la télé, la radio et l’édition, le milliardaire est devenu un puissant faiseur d’opinion. Chaque jour, les talk-shows de CNews – un aréopage très masculin qui s’insurge contre l’immigration, l’insécurité et le déclin de l’autorité – imposent leurs obsessions, souvent les mêmes que l’extrême droite, dictant l’agenda politique et les débats. Sur ses plateaux télé, élus de droite et d’extrême droite mêlent leurs voix, de plus en plus difficiles à distinguer, tombant souvent d’accord. Ils se sont entendus pour de bon, mardi 19 décembre, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, pour voter la loi « immigration », qui a ouvert une crise politique dans le camp présidentiel.

Discrètes consultations

Les tentatives d’Emmanuel Macron pour gouverner avec les seuls membres du parti Les Républicains (LR), Bolloré les croit sans avenir. A Eric Ciotti, le président de LR, qu’il juge « bien plus réaliste que la plupart des chefs de la droite », Bolloré a confié son scepticisme à l’égard d’une éventuelle alliance entre LR et les macronistes, longtemps encouragée par Nicolas Sarkozy lui-même. L’ancien chef de l’Etat a rêvé de voir la droite récupérer cet électorat centriste : « Le parti macroniste est une coquille vide, il n’y a personne là-dedans », répète-t-il souvent, imaginant même que son ancienne ministre de l’économie, désormais présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, pourrait diriger cette coalition républicano-macroniste pour l’emporter en 2027.

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Vincent Bolloré et Vivendi, le coup de sa vie

« Nicolas est naïf », glisse l’industriel. Lui veut préparer le terreau d’une alliance entre la droite et l’extrême droite, et mettre ses médias au service de cette cause, comme Fox News contribua, aux Etats-Unis, à la bascule de l’opinion en faveur de Donald Trump. Pour cela, ce solitaire, qui n’aime ni les mondanités ni les estrades, consulte. Discrètement. Eric Ciotti ; le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez ; le chef de file des députés LR, Olivier Marleix ; le maire de Cannes (Alpes-Maritimes), David Lisnard… Il a déjà testé en maquignon la plupart des patrons de la droite. Les tête-à-tête sont parfois suivis d’un article ou d’un portrait dans les médias du groupe où sont abordées leurs ambitions présidentielles. Ainsi, ces six pages consacrées à David Lisnard, le 14 décembre, dans Paris Match. « Bolloré a remplacé Serge Dassault, remarque l’ancien ministre Brice Hortefeux, ami de Nicolas Sarkozy : C’est le patron de médias que la droite espère. » Voire le patron tout court.

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En 2022, sa chaîne CNews avait lancé la candidature d’Eric Zemmour pour l’élection présidentielle. Ses idées xénophobes et sa théorie raciste du « grand remplacement » ont pénétré la société française, mais sa défaite dans les urnes a convaincu Vincent Bolloré qu’il n’était pas taillé pour la victoire. Une version française de Giorgia Meloni, première ministre italienne anti-immigrés, libérale et européenne par réalisme (les subventions de Bruxelles sont généreuses), plairait davantage au milliardaire breton.

Aux élections européennes de juin 2024, il soutiendra sans doute Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, mais réfléchit déjà à la meilleure manière d’aborder la course pour 2027. Devant ses visiteurs LR, il imagine même tout haut la meilleure répartition des rôles entre la droite des Républicains et le Rassemblement national (RN) : « Ils s’occuperont de régler le problème de l’immigration et vous tiendrez l’économie », lâche-t-il alors en substance.

Nouveau roi des médias

Mais, pour l’heure, voici Vincent Bolloré à l’Elysée face à ce jeune président dont il n’a jamais apprécié ni le brio trop technocratique à son goût, ni l’idéal de « start-up nation » de ses jeunes conseillers. Il goûte, en ce jour de septembre, le plaisir d’être devenu incontournable pour Emmanuel Macron, qui, soucieux de mener à terme son mandat sans polémiques ravageuses, s’est décidé à « traiter » ce nouveau roi des médias.

A la fin de l’été, l’intervention de quelques ministres dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD, dont Geoffroy Lejeune, le nouveau directeur de la rédaction choisi par Bolloré, n’a jamais caché sa filiation d’extrême droite) a fait querelle au sein du gouvernement. Emmanuel Macron en personne a tranché : chacun peut intervenir dans les médias du groupe Bolloré, indique-t-il le 6 septembre, lors d’un séminaire gouvernemental : « Vous avez la possibilité d’utiliser tous les canaux à votre disposition. » En recevant l’homme d’affaires à l’Elysée, il lui propose d’offrir à Paris Match un accès privilégié au roi Charles III et à la reine Camilla, qui entament leur première visite d’Etat en France le 20 septembre. Le 28, les souverains britanniques font la couverture de l’hebdomadaire avec le couple présidentiel français.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Et Vivendi finit par avaler Lagardère

Les Macron le prennent comme un signe palpable de cette paix armée. Depuis la prise de pouvoir de Vincent Bolloré sur le groupe Lagardère, ils se considéraient maltraités par l’hebdomadaire. « Seuls », c’est ainsi que le 27 avril Paris Match avait légendé, en couverture, la photo des Macron prise au téléobjectif par le photographe Pascal Rostain. Le couple, emmitouflé et silencieux, se promenait dans la brume du parc de la Lanterne, à Versailles : sinistre. Un an plus tôt, fait inédit, Paris Match n’avait pas jugé bon de « monter à la “une” » la réélection du président, lui préférant une photo du réalisateur Jacques Perrin, mort une semaine plus tôt.

Le second indice de réconciliation arrive deux mois après la rencontre à l’Elysée. Le 16 novembre, le portrait d’une Brigitte Macron radieuse occupe la couverture de Paris Match, comme promis par Vincent Bolloré lors de son tête-à-tête avec le président. A l’intérieur, dix pages de photos de l’Italien Emanuele Scorcelletti et un entretien réalisé par Catherine Nay. La biographe de François Mitterrand et de Nicolas Sarkozy est allée assister à un cours de littérature donné par l’épouse du chef de l’Etat à des adultes en difficulté au sein de l’association Live, financée par Bernard Arnault, le patron de LVMH, avec lequel Vincent Bolloré vient de pactiser afin de reprendre les dépouilles du groupe Lagardère. Elle s’est ensuite longuement entretenue avec Brigitte Macron à l’Elysée.

« Un portrait juste, tendre, lucide, précis, informé… », s’enthousiasme sur son compte X Jérôme Béglé, le directeur général de la rédaction de l’hebdomadaire. Les tirages suivent : 120 000 exemplaires, contre une moyenne de 80 000. « Seul le roi Charles, lors de sa visite en France du 20 au 22 septembre, a fait mieux », convient la rédaction. Tout le monde est content.

Dogmatisme identitaire

Emmanuel Macron est-il « naïf », comme disait Vincent Bolloré de Nicolas Sarkozy ? Le milliardaire n’a pas abandonné le combat idéologique afin de défendre les valeurs millénaires de l’Occident et entend bien tirer les ficelles de la prochaine présidentielle. Il y a encore quelques années, il affichait ce libéralisme économique de bon aloi communément partagé par les milieux industriels français. Il le combine désormais avec un dogmatisme identitaire chaque jour plus radical.

Ce Bolloré-là revient trois jours après la « une » de Match consacrée à Brigitte Macron, comme une tache sur le papier glacé. Dans la nuit du 18 au 19 novembre, un adolescent de 16 ans, Thomas, est tué dans une bagarre sanglante à Crépol, petit village de la Drôme. Bien avant les conclusions de l’enquête, ses médias imposent leur grille d’analyse, transformant à l’avance une rixe de fin de bal en une attaque préméditée de jeunes d’origine immigrée contre des « Blancs » et un fait divers en un « choc de civilisation ».

Entraîné par cette surenchère, même le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, se met à évoquer un « risque de basculement de notre société ». Quand les gendarmes, occupés à leurs auditions, finissent par contredire les « vérités » de CNews, son animateur vedette, Pascal Praud (qui dispose, depuis la rentrée, d’une vingtaine d’heures d’antenne radio et télé hebdomadaires), dénonce « le système », qui « commence à réécrire Crépol ». Résultat : du 4 au 10 décembre, CNews prend pour la première fois la tête des chaînes d’info devant BFM-TV, une semaine entière.

Comme l’extrême droite, le simple mot de « diversité » culturelle fait frémir l’homme d’affaires. Tout est bon pour défendre les fondements d’une civilisation occidentale chrétienne menacée, selon lui, par l’afflux d’étrangers et, surtout, par l’islam. Sept pages sur l’immigration, le 10 décembre, dans Le JDD ; encore six le 17 décembre, assorties d’articles cinglants titrés « Electeurs LR cherchent chef désespérément… » ou, à l’adresse d’Emmanuel Macron : « Le tombeau du “en même temps” ». En quelques mois, sur les plateaux de CNews ou de C8, les interlocuteurs de gauche ont disparu, ou presque.

La main sur tout

La croisade de Vincent Bolloré (qui abhorre le pape François) passe par un catholicisme des plus traditionnels. Le Noël qui pointe son nez sera ainsi l’occasion de le rappeler, et de se rappeler au bon souvenir de ses journalistes. Le 21 décembre, la « une » de Match (qui accueille de plus en plus de portraits et d’interviews d’hommes d’Eglise) n’est consacrée ni à Guy Marchand ni à la nouvelle Miss France, mais aux santons… de Vincent Bolloré. Très exactement à la crèche du foyer Jean-Bosco, immense bâtisse posée au cœur d’un parc du 16e arrondissement de Paris et propriété du milliardaire, qui y a installé son confesseur, l’abbé Gabriel Grimaud, un prêtre traditionaliste rattaché au diocèse de Paris.

Est-ce au goût de Nicolas Sarkozy, membre depuis 2020 du conseil de surveillance du groupe Lagardère ? Pas certain. Dans son équation avec le pouvoir, Vincent Bolloré a longtemps compté avec cet ancien président qui, comme lui, refuse de prendre sa retraite et veut continuer de régner malgré ses multiples condamnations. Quasi contemporains (Vincent Bolloré a 71 ans, Nicolas Sarkozy, 68 ans), ces deux-là partagent trente ans d’intérêts professionnels communs depuis leur première rencontre, sous la houlette du banquier Antoine Bernheim, parrain du capitalisme français des années 1980 et 1990. Nicolas Sarkozy allait alors devenir le ministre du budget d’Edouard Balladur. A cette époque, Vincent Bolloré était la bête noire de Martin Bouygues, propriétaire de TF1, la première chaîne de télévision d’Europe, que Nicolas Sarkozy tenait pour son meilleur ami.

Depuis, Vincent Bolloré a remplacé Martin Bouygues au panthéon des amis de « Nicolas ». L’homme d’affaires garde un contrat de conseil avec le cabinet d’avocats dans lequel Nicolas Sarkozy a conservé des parts. L’ex-président de la République a aidé à organiser la prise de pouvoir des Bolloré sur les médias du groupe Lagardère et son fleuron, Hachette, empire français de l’édition où il publie désormais ses livres. Les deux hommes se retrouvent souvent le samedi matin chez l’un ou chez l’autre. Ils vivent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, au cœur du 16e arrondissement : Bolloré, villa Montmorency ; Sarkozy, dans l’hôtel particulier acheté par Carla Bruni dans une allée adjacente.

Mais, dès qu’il s’agit de politique ou d’affaires, le Breton tranche seul. En 2022, Nicolas Sarkozy continuait d’affirmer que « Vincent » défendait la droite républicaine : « Lui, soutenir Zemmour ou l’extrême droite ? C’est une blague. S’il a soutenu quelqu’un, c’est moi ! » Aujourd’hui, chacun a compris. L’homme d’affaires, l’homme de médias, l’idéologue Vincent Bolloré a la main sur tout. Un baron LR qui se réclamait de « Nicolas » devant Bolloré en espérant un traitement de faveur dans ses journaux s’est entendu rétorquer : « N’oubliez pas qui est le patron. »

En témoigne la fascinante photo publiée en « une » du Figaro et dans Les Echos du 22 novembre. Pour annoncer la prise de contrôle officielle de Vivendi sur le groupe Lagardère (qui comprend Paris Match, Le JDD et Europe 1 pour les médias, les quelque 200 marques du groupe Hachette pour l’édition, 4 800 points de vente dans les gares et aéroports de quarante pays pour le travel retail, une demi-douzaine de salles de spectacle et le Paris Racing Club), Yannick Bolloré, qui préside désormais le conseil de surveillance de Vivendi, a convenu d’accorder un entretien aux deux quotidiens.

Mais le cliché dans les deux quotidiens n’est… pas son portrait. Le service de communication du groupe a fourni à la presse la photo d’un triumvirat : Vincent Bolloré trône en évidence sur un cliché pris au siège de Lagardère, rue de Presbourg, à 300 mètres du siège de Vivendi, une fesse négligemment posée sur le bureau d’Arnaud Lagardère, à ses côtés. Yannick Bolloré est relégué à l’arrière-plan. Comment mieux dire qui détient le pouvoir ?

« Bolloré boys »

Pas de retraite pour Vincent Bolloré. Arnaud Lagardère a sauvé son titre de PDG d’un groupe qui porte encore son nom, mais se retrouve lui-même solidement encadré aux postes-clés par des « Bolloré boys » : l’homme de confiance Maxime Saada et Gérald-Brice Viret, respectivement président du directoire du groupe Canal+ et directeur général des antennes et des programmes du groupe, Michel Sibony, fidèle du groupe Bolloré depuis vingt ans, ou Serge Nedjar, le puissant directeur général de CNews. Le jour où paraît la photo, Arnaud Lagardère passe la matinée chez Grasset, rue des Saints-Pères, pour rassurer les troupes. « Si vous vous demandez ce que je vais faire avec la maison d’édition, la réponse est “rien”, et c’est ce que je sais faire de mieux », lâche-t-il dans une formule imaginée pour faire rire et souligner sa lucidité.

La bataille politique se joue ailleurs, à deux pas de la Seine, dans l’ancien immeuble de Canal+ où sont désormais regroupés les médias Bolloré. « La tour du Mordor », l’a baptisée un matin l’humoriste Gaspard Proust au micro d’Europe 1. C’est de là que partent, dans les romans d’anticipation de Tolkien, les attaques en piqué contre l’adversaire. Quiconque contrevient aux intérêts idéologiques ou aux affidés de Bolloré se voit aussitôt laminé sur tous les réseaux sociaux ou les médias du groupe – un vrai rouleau compresseur. La méthode ? Insultes et intimidations.

Première victime des campagnes de dénigrement ad hominem de CNews, avec la ministre de la culture, Rima Abdul Malak : l’historien Pap Ndiaye, aujourd’hui ambassadeur de la France au Conseil de l’Europe. C’était en juillet 2023. « Wokiste », « indigéniste », « immigrationniste obsédé par les minorités »… Systématiquement caricaturé, l’ancien directeur du Musée national de l’histoire de l’immigration était la tête de turc de la « droite Bolloré » depuis sa nomination à l’éducation nationale. Mais, quand le ministre, sur Radio J, a le malheur de se dire « préoccupé » par CNews, « média très clairement d’extrême droite » faisant « du mal à la démocratie », c’est la curée. Il se retrouve en boucle sur les bandeaux et dans les talk-shows de CNews, tandis que LR et le RN apportent leur soutien aux médias du groupe. Quel rôle cette campagne a-t-elle joué dans la chute du ministre ? Sa tête tombe en tout cas, quelques jours après, comme un trophée qu’on offrirait sans le dire à la « droite Bolloré ».

Une autre campagne s’enclenche lorsque France 2 et « Complément d’enquête » se penchent, après l’été, sur les finances et le fonctionnement du Puy du Fou, le parc d’attractions créé par Philippe de Villiers en Vendée. Comme c’est la coutume, le sujet télé est présenté à l’invité – ce jour-là, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou – juste avant son tête-à-tête avec le journaliste Tristan Waleckx. Le troisième des sept enfants Villiers découvre que Laurent, qui a accusé son aîné Guillaume de viol devant la justice (il a été débouté), est interviewé dans le film et devine que son père ne va pas laisser passer cette apparition. S’il y a un tabou dans cette famille, c’est en effet celui-là.

Chargé de la communication du parc d’attractions, Bastien Lejeune – frère du directeur de la rédaction du JDD – menace, ce 30 août, de bloquer l’entretien final. Le 8 septembre, le sujet est à peine diffusé que toute la « galaxie Bolloré » se met en branle pour accabler les « docteurs Guillotin du service public » qui ont préparé l’émission (une plainte pour diffamation vient d’être déposée auprès du tribunal de Niort par Philippe de Villiers, tandis que l’Arcom vient de faire savoir qu’elle n’avait relevé aucun manquement professionnel au reportage).

Entre cette date et le 15 septembre, onze débats de CNews sont consacrés au « sujet » Puy du Fou. D’Europe 1 à C8, d’Eugénie Bastié (Le Figaro/CNews) au nouveau JDD, la « bollosphère » se déchaîne contre Tristan Waleckx – un « petit lombric », selon Arthur de Watrigant (L’Incorrect/CNews) – et son équipe de « chacals », comme le formule Philippe de Villiers. Début septembre, l’ancien ministre et député se transforme en chef de meute.

« Mafia »

Ce qu’oublient les observateurs, ce sont les liens entre Philippe de Villiers et Vincent Bolloré. Le premier s’est récemment lancé dans le cinéma avec le soutien de Canal+ et coproduit, via la nouvelle société Puy du Fou Films, un premier film (sur les chouans) avec StudioCanal. Surtout, les deux hommes viennent de passer un week-end ensemble. Fin août, Philippe de Villiers a reçu chez lui, pour la « cinéscénie » du Puy du Fou (un spectacle nocturne), trois invités de choix : Vincent Bolloré, son fils Yannick, le nouveau président du conseil de surveillance de Vivendi, et enfin l’abbé Seguin, demeuré le fidèle du milliardaire breton quoiqu’il ait été condamné, en septembre 2020, par l’Eglise, pour des agressions sexuelles (le parquet de Paris a classé l’affaire, mais des sanctions canoniques l’empêchent d’exercer un accompagnement spirituel ou de confesser jusqu’en 2025).

Comment, après ces moments partagés, le Breton ne mettrait-il pas son armada au service du Vendéen qui inaugure d’ailleurs, quelques jours plus tard, sa propre émission, « Face à Philippe de Villiers », sur CNews ?

« Personne n’a le courage de s’en prendre à Bolloré. » Tout récemment, c’est rare, Thierry Ardisson, un autre catholique (royaliste, lui), a rompu l’omerta. L’animateur télé avait soutenu la reprise en main de Canal+ par l’homme d’affaires breton en 2015 et rejoint la chaîne trois ans durant, jurant à l’époque qu’il n’y avait « pas de censure » et que « Bolloré, ce n’est pas le goulag ».

Il s’est décidé à attaquer « Touche pas à mon poste », le talk-show si populaire animé par Cyril Hanouna : « Comment Vincent Bolloré peut subventionner cette merde tous les jours ? » L’animateur télé a détaillé les pressions pratiquées par le patron breton à l’époque où il travaillait pour son groupe : « On m’a demandé d’inviter Maud Fontenoy cinquante fois [la navigatrice est une amie de Nicolas Sarkozy et de Vincent Bolloré, qui l’ont fait entrer au conseil de surveillance de Vivendi], on me disait : “Il faut pas vexer le Qatar…” » Pour lui, la machine de l’industriel breton fonctionne comme une « mafia ».

« Bolloré est le vrai parrain de la droite, devant lequel droite et extrême droite s’aplatissent en obéissant au doigt et à l’œil, nous glissait, peu avant son départ du gouvernement, Pap Ndiaye. Son influence est destructrice. » Alors que le RN ne cesse de progresser dans les sondages (il est crédité de 28 % des voix aux européennes, en juin 2024, d’après la dernière enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde), l’ombre portée du milliardaire semblait planer, le 19 décembre, sur la reconnaissance par les députés français du principe d’une « préférence nationale ».

Une « victoire idéologique », s’est félicitée Marine Le Pen. Le couronnement « d’une alliance théorique Ciotti-Le Pen », s’est réjoui Mathieu Bock-Côté, le nouveau chouchou de Bolloré sur CNews. Est-ce ce qu’imaginait Emmanuel Macron en le recevant à l’Elysée ? « En cas de dissolution de l’Assemblée nationale, Jordan Bardella accepterait d’être premier ministre de cohabitation », expliquait, en « une » de son site, le 11 décembre, ce Journal du dimanche dont Vincent Bolloré a redessiné la rédaction à sa main, comme si, autant que le président de la République, c’était lui qui dictait la politique française.

Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin

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il y a 14 minutes, Facteur_Social a dit :

ce n'est en tout cas en aucun cas une mesure dont l'école a besoin.

Bin on saura, puisqu'on teste pour savoir ...

Bon visiblement c'est Bolloré qui va décider de toutes façons 👀

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il y a 2 minutes, VIX15 a dit :

Bin on saura, puisqu'on teste pour savoir ...

Non mais ça n'a rien à voir avec les problèmes de l'EN. Que ce soit une mesure -bonne ou mauvaise- sociétale, ok (cela dit, masquer les inégalités ne résoud pas grand chose, mais je suis pas sectaire sur le sujet). Mais pour ce qui est de l'école, c'est des enseignants formés et une rénumération décente, une réduction des effectifs par classe qui est nécessaire, pas un uniforme.

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il y a 49 minutes, VIX15 a dit :

Bin on saura, puisqu'on teste pour savoir ...

Bon visiblement c'est Bolloré qui va décider de toutes façons 👀

Oui bien sûr on va écouter les remontées d'info venant du terrain et on va s'assoir sur cette mesure si ces retours ne vont pas dans le bon sens, j'ai hâte de voir ça ^_^

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Il y a 2 heures, Facteur_Social a dit :

Non mais ça n'a rien à voir avec les problèmes de l'EN. Que ce soit une mesure -bonne ou mauvaise- sociétale, ok (cela dit, masquer les inégalités ne résoud pas grand chose, mais je suis pas sectaire sur le sujet). Mais pour ce qui est de l'école, c'est des enseignants formés et une rénumération décente, une réduction des effectifs par classe qui est nécessaire, pas un uniforme.

Je suis d'accord avec toi, mais c'est 1 truc positif. C'est tout. 

C'est comme si on disait "le segur pour le personnel médical, ça sert à rien, ce qu'il faut c'est plus de moyens, plus de formations, plus de personnel dans les hôpitaux..." 

En fait il y en a tellement de trucs que l'on peut reprocher, que je trouve farfelu d'aller l'attaquer sur quelque chose qu'il fait bien. 

Il y a 1 heure, Blob Marley a dit :

Oui bien sûr on va écouter les remontées d'info venant du terrain et on va s'assoir sur cette mesure si ces retours ne vont pas dans le bon sens, j'ai hâte de voir ça ^_^

C'est une possibilité, c'est à ce moment là qu'il sera opportun de se plaindre et de critiquer, non ? 

 

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il y a 3 minutes, VIX15 a dit :

 mais c'est 1 truc positif. C'est tout. 

non. Ca, ça reste à prouver que ça serve à quoi que ce soit. Si ça sert à rien, c'est un truc négatif car ça masque les inégalités, ça fait une mesure de diversion pour ne pas investir, et ça flatte l'extrême droite. On lui reproche pas forcément les uniformes, on lui reproche que c'est pas ça dont on a besoin, je comprends absolument pas ta position.

et pour rappel, chaque année des postes sont supprimés dans l'EN. Venir annoncer ça comme mesure en parallèle, c'est du foutage de gueule, rien d'autre.

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il y a 4 minutes, Facteur_Social a dit :

Ca, ça reste à prouver que ça serve à quoi que ce soit.

Mais... c'est ce qu'il cherche à faire en faisant des tests. Je comprends pas que tu comprennes pas. 

Pour le reste, je ne suis pas sûr que la question de l'uniforme à l'école soit un gros clivage gauche/droite... 

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à l’instant, VIX15 a dit :

Mais... c'est ce qu'il cherche à faire en faisant des tests. Je comprends pas que tu comprennes pas. 

 

ah mais tu parles du test. Ok. Je critique pas le fait de tester quoi que ce soit. Je critique le fait qu'on attend des mesures pour une école qui crève la gueule ouverte. Et y a rien. A part un test d'uniforme et apprendre la marseillaise en CE2. 

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On veut faire des tests de terrain sur l'uniforme, alors qu'il suffirait de regarder comment ça marche à l'étranger pour savoir que c'est le genre de mesure qui ne sont ni positives, ni négatives. Ça supprime des problèmes et ça crée d'autres problèmes. Souvent à part égale. Comme le disent nos forumeurs enseignants, ce n'est pas de ça dont l'école à besoin.

Il y a 2 heures, VIX15 a dit :

Bon visiblement c'est Bolloré qui va décider de toutes façons 👀

Je te conseille quand même de lire l'article avant de gausser le rôle politique actuel de Bolloré

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il y a 19 minutes, Vistule a dit :

regarder comment ça marche à l'étranger pour savoir que c'est le genre de mesure qui ne sont ni positives, ni négatives. Ça supprime des problèmes et ça crée d'autres problèmes.

Tu peux developper s’il te plaît puisque tu as l’air de bien connaître le sujet?

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Il y a 3 heures, VIX15 a dit :

Ne sera appliqué que si ça fait ses preuves, si ça apporte quelque chose.

Avec retour des établissements testés, des parents, des élèves...

Je vois pas ce qu'on peut faire de mieux pour traiter ce sujet 

Sauf que ça ne marche pas comme ça dans l'EN. Les réformes sont rarement évaluées, et les rares fois où elles le sont sérieusement et qu'on s'aperçoit que ça ne marche pas, au lieu de faire marche arrière les gouvernants ont plutôt tendance à dire que c'est parce qu'on n'est pas allé suffisamment loin, et on fait donc pire la fois suivante.

Pour le reste je suis très déçu des annonces de Macron, évidemment.

La Marseillaise enseignée à l'Ecole ? Ca a un peu toujours été le cas, et ça ne me dérange pas. Mais ça ne règlera aucun des problèmes de l'EN.

L'uniforme ? Ca existe dans de nombreux pays et ça ne traumatise visiblement pas les élèves, donc pourquoi pas essayer. Mais ça ne règlera aucun des problèmes de l'EN.

Des cours de théâtre et d'histoire de l'art ? Vu que beaucoup d'élèves arrivent en 6ème sans savoir lire et quasiment sans base de maths ou de calcul, je ne pensais pas que ce serait la priorité. Mais je n'ai rien contre, hein. Par contre c'est à la mise en pratique que ça risque de coincer. Ceux qui applaudissent la mesure ne devront pas venir brailler quand on alourdira les emplois du temps des élèves, ou si on supprime des heures dans d'autres disciplines pour compenser, ou l'entrée à l'école "d'intervenants extérieurs" à la place des profs, etc. Et en tout cas je pense que ça ne règlera aucun des problèmes de l'EN.

Un autre point sur lequel Macron a très lourdement insisté, c'est sur les remplacements des profs. C'est sûr qu'on peut difficilement contredire le fait qu'un élève devrait systématiquement avoir un professeur en face de lui, donc c'est un argument facile. Mais cette insistance a plusieurs objectifs : caresser les parents dans le sens du poil (ce qui est très habituel), essayer de pousser les professeurs à signer les fameux PACTES (qui ne marchent pas très très bien), et aussi préparer les professeurs à avaler une nouvelle couleuvre dans les années qui viennent : placer les formations des professeurs pendant les vacances scolaires. Et en y réfléchissant un peu, Ce n'est pas par hasard qu'Amélie Castera avait choisi cette excuse bidon pour se justifier, la fameuse petite musique des professeurs absents...

Un autre point : Manu trouve que les vacances d'été sont trop longues et voudrait bien les réduire. Si cette mesure démagogique ferait certainement la joie des grincheux (bien fait pour ces faignants de profs !!!), je souhaite bon courage à tous mes collègues et aux millions d'élèves qui devraient aller bosser jusqu'au 14 juillet ou à partir du 15 août. Ne serait-ce qu'en raison des températures qui, par chez nous (en tout cas par chez moi), dépassent déjà souvent 30 degrés en mai. Les vacances d'été sont plus longues en Espagne, en Grèce ou en Italie, on se demande bien pourquoi...

Ah, et pour les enseignants qui rêvaient d'une revalorisation (ne serait-ce que pour rattraper les pertes de pouvoir d'achat depuis 25 ans) : vous pouvez vous assoir dessus.

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il y a une heure, elkjaer a dit :

Tu peux developper s’il te plaît puisque tu as l’air de bien connaître le sujet?

Je ne connais pas le sujet, je synthétise malhabilement ce que j'ai lu chez le sociologue Touraine, qui a beaucoup été cité sur le sujet (et que j'ai lu dans un magazine de la CGT je crois :ninaj:). Lui disait que ce genre de vision avait plus d’effets négatifs que positifs. L'uniforme, c'est l'imposition d'une classe moyenne fantasmée qui coupe la tête à tout ce qui dépasse, pour faire court. L'apprentissage de la négation de la diversité. L'impréparation à la vie, à travers laquelle nous sommes une somme de signes qu'invisibilisent les uniformes. Comme je ne crois pas tant à la notion de positif ou de négatif dans l'action humaine, simplement de conséquences diverses et inattendues à des actions sur lesquels l'humain pense avoir le contrôle, je l'ai réécrit à ma sauce :bowdown:

Modifié par Vistule
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Il y a 2 heures, Vistule a dit :

On veut faire des tests de terrain sur l'uniforme, alors qu'il suffirait de regarder comment ça marche à l'étranger pour savoir que c'est le genre de mesure qui ne sont ni positives, ni négatives.

Le problème c'est justement de toujours vouloir s'appuyer les expériences faites à l'étranger (quelque soit le domaine, pas seulement dans le cas de l'uniforme) et tenter d'en l'extrapoler chez nous les effets. Chaque pays est différent, avec ses coutumes, ses problèmes et il n'y a aucune raison que si l'uniforme a des effets positifs en Inde, au Groenland, en Angleterre ou au Japon il en soit de même en France. Et inversement.

De toute façon, hier soir, c'était une énorme coup de communication et une drague à peine dissimulée de l'électorat FN : le thème de la sécurité, du retour à l'autorité et à des valeurs républicaines et françaises ont été abordés, seule la vision de l'Europe et la gestion de l'immigration semble encore (officiellement) les séparer.

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Il y a 9 heures, Vistule a dit :

Je ne connais pas le sujet, je synthétise malhabilement ce que j'ai lu chez le sociologue Touraine, qui a beaucoup été cité sur le sujet (et que j'ai lu dans un magazine de la CGT je crois :ninaj:). Lui disait que ce genre de vision avait plus d’effets négatifs que positifs. L'uniforme, c'est l'imposition d'une classe moyenne fantasmée qui coupe la tête à tout ce qui dépasse, pour faire court. L'apprentissage de la négation de la diversité. L'impréparation à la vie, à travers laquelle nous sommes une somme de signes qu'invisibilisent les uniformes. Comme je ne crois pas tant à la notion de positif ou de négatif dans l'action humaine, simplement de conséquences diverses et inattendues à des actions sur lesquels l'humain pense avoir le contrôle, je l'ai réécrit à ma sauce :bowdown:

Donc il s’agit juste du point de vue d’un sociologue et non pas comme tu le laissais penser une analyse empirique de ce qui se fait chez les voisins. 
Un point de vue qui me paraît en plus démodé et fantasmé parce que ce qui dépasse en tenue vestimentaire à l’école amha c’est quand même essentiellement une soumission à la tyrannie des marques et de la pub dans tous ses états. Si l’uniforme fait obstacle à ça et en plus permet d’éviter certaines discriminations, j’y vois du positif. 
A la limite on pourrait avoir un vendredi “relâche” où les élèves pourraient exprimer leur liberté vestimentaire si c’est tellement essentiel pour la liberté.

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Il y a 9 heures, Trinita a dit :

: Manu trouve que les vacances d'été sont trop longues et voudrait bien les réduire. Si cette mesure démagogique ferait certainement la joie des grincheux (bien fait pour ces faignants de profs !!!), je souhaite bon courage à tous mes collègues et aux millions d'élèves qui devraient aller bosser jusqu'au 14 juillet ou à partir du 15 août. Ne serait-ce qu'en raison des températures qui, par chez nous (en tout cas par chez moi), dépassent déjà souvent 30 degrés en mai. Les vacances d'été sont plus longues en Espagne, en Grèce ou en Italie, on se demande bien pourquoi...

Je trouverai pas déconnant de caler les formations des enseignants en juillet et en août 🤷‍♂️

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il y a une heure, elkjaer a dit :

Donc il s’agit juste du point de vue d’un sociologue et non pas comme tu le laissais penser une analyse empirique de ce qui se fait chez les voisins. 
Un point de vue qui me paraît en plus démodé et fantasmé parce que ce qui dépasse en tenue vestimentaire à l’école amha c’est quand même essentiellement une soumission à la tyrannie des marques et de la pub dans tous ses états. Si l’uniforme fait obstacle à ça et en plus permet d’éviter certaines discriminations, j’y vois du positif. 
A la limite on pourrait avoir un vendredi “relâche” où les élèves pourraient exprimer leur liberté vestimentaire si c’est tellement essentiel pour la liberté.

Faut vraiment que cette partie s'appelle "le bistrot" pour que tu traites de "démodé" et de "fantasmé le point de vue d'un sociologue uniquement parce qu'il ne colle pas aux clichés que tu as sur la question :ninaj:

Si tu veux mon avis personnel, non-démodé et non-fantasmé, il est bien simple : l'uniforme est une barrière facile à contourner, aussi efficace que trois plots oranges posés au milieu d'un champ de plusieurs hectares pour éviter qu'on le traverse. La fétichisation adolescente d'objets totémiques porteurs de distinctions sociales va simplement se déplacer sur d'autres objets (la valeur de la marque du téléphone sera encore plus importante, la valeur de la marque de chaussures sera encore plus importante, la valeur de la marque de la trottinette sera encore plus importante, la valeur des bijoux sera encore plus importante, etc... ), sans pour autant que les fringues perdent leur valeur sociale en dehors de l'école. Ce sera juste un surcoût important pour les plus pauvres, qui ne fera que creuser plus encore le fossé des inégalités, car il faudra toujours des fringues chères pour se distinguer en dehors de l'école, en plus de l'uniforme et des objets qui deviendront plus importants encore au sein de l'établissement scolaire.

Je peux t'assurer qu'on saura tous mesurer l'inutilité de l'uniforme sur les inégalités quand on sera passé de 50% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes à 70% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes (projections actuelles sur 10 ans à Paris). Pour sûr, on ne verra plus de différences sociales entre les riches et les pauvres quand les riches seront avec les riches et les pauvres avec les pauvres. Même pas besoin d'uniforme pour ça. Suffit de laisser faire le tri qui s'opère et s'accentue tous les ans, que ces bons vieux sociologues aux avis "démodés et fantasmés" n'ont étrangement aucun mal à voir.

Modifié par Vistule
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Il y a 3 heures, Vistule a dit :

Faut vraiment que cette partie s'appelle "le bistrot" pour que tu traites de "démodé" et de "fantasmé le point de vue d'un sociologue uniquement parce qu'il ne colle pas aux clichés que tu as sur la question :ninaj:

Si tu veux mon avis personnel, non-démodé et non-fantasmé, il est bien simple : l'uniforme est une barrière facile à contourner, aussi efficace que trois plots oranges posés au milieu d'un champ de plusieurs hectares pour éviter qu'on le traverse. La fétichisation adolescente d'objets totémiques porteurs de distinctions sociales va simplement se déplacer sur d'autres objets (la valeur de la marque du téléphone sera encore plus importante, la valeur de la marque de chaussures sera encore plus importante, la valeur de la marque de la trottinette sera encore plus importante, la valeur des bijoux sera encore plus importante, etc... ), sans pour autant que les fringues perdent leur valeur sociale en dehors de l'école. Ce sera juste un surcoût important pour les plus pauvres, qui ne fera que creuser plus encore le fossé des inégalités, car il faudra toujours des fringues chères pour se distinguer en dehors de l'école, en plus de l'uniforme et des objets qui deviendront plus importants encore au sein de l'établissement scolaire.

Je peux t'assurer qu'on saura tous mesurer l'inutilité de l'uniforme sur les inégalités quand on sera passé de 50% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes à 70% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes (projections actuelles sur 10 ans à Paris). Pour sûr, on ne verra plus de différences sociales entre les riches et les pauvres quand les riches seront avec les riches et les pauvres avec les pauvres. Même pas besoin d'uniforme pour ça. Suffit de laisser faire le tri qui s'opère et s'accentue tous les ans, que ces bons vieux sociologues aux avis "démodés et fantasmés" n'ont étrangement aucun mal à voir.


Ce ne serait pas la première fois qu’un sociologue est à côté de la plaque :ninja:

Et c’est étayé sur ce qui se passe dans les pays avec uniformes comme tu le disais? 
Je n’ai pas suggéré qu’il s’agissait d’un outil d’égalité et c’est justement cette critique que je trouve fantasmée et démodée. 

Mes deux arguments pour le port de l’uniforme sont:

- Réduire la présence à l’école des marques et de la pub dans tous ses modes (ça inclue les “stars” et lea influenceurs). Ça vaut aussi bien pour les élèves friqués que non friqués. Et ce n’est pas interdit de mettre le coût des uniformes dans la prime de rentrée ou dans les bourses.

- Éviter en partie la discrimination et les débats sans fin sur les signes religieux vestimentaires.

Et je confirme que ce n’est absolument pas prioritaire par rapport aux investissements, aux effectifs enseignants, à leur rémunérations et leur formation. 

Mais on peut très bien faire les deux.

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Il y a 8 heures, Vistule a dit :

Faut vraiment que cette partie s'appelle "le bistrot" pour que tu traites de "démodé" et de "fantasmé le point de vue d'un sociologue uniquement parce qu'il ne colle pas aux clichés que tu as sur la question :ninaj:

Si tu veux mon avis personnel, non-démodé et non-fantasmé, il est bien simple : l'uniforme est une barrière facile à contourner, aussi efficace que trois plots oranges posés au milieu d'un champ de plusieurs hectares pour éviter qu'on le traverse. La fétichisation adolescente d'objets totémiques porteurs de distinctions sociales va simplement se déplacer sur d'autres objets (la valeur de la marque du téléphone sera encore plus importante, la valeur de la marque de chaussures sera encore plus importante, la valeur de la marque de la trottinette sera encore plus importante, la valeur des bijoux sera encore plus importante, etc... ), sans pour autant que les fringues perdent leur valeur sociale en dehors de l'école. Ce sera juste un surcoût important pour les plus pauvres, qui ne fera que creuser plus encore le fossé des inégalités, car il faudra toujours des fringues chères pour se distinguer en dehors de l'école, en plus de l'uniforme et des objets qui deviendront plus importants encore au sein de l'établissement scolaire.

Je peux t'assurer qu'on saura tous mesurer l'inutilité de l'uniforme sur les inégalités quand on sera passé de 50% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes à 70% d'enfants de familles très favorisés dans le privé dans les grandes villes (projections actuelles sur 10 ans à Paris). Pour sûr, on ne verra plus de différences sociales entre les riches et les pauvres quand les riches seront avec les riches et les pauvres avec les pauvres. Même pas besoin d'uniforme pour ça. Suffit de laisser faire le tri qui s'opère et s'accentue tous les ans, que ces bons vieux sociologues aux avis "démodés et fantasmés" n'ont étrangement aucun mal à voir.

Tout d'abord,  je répète que je suis bien conscient que la question de l'uniforme n'est qu'une goutte d'eau dans le marasme de l'EN. Mais 2 choses: 

Si je peux me faire l'avocat du diable, parler de ce sujet précisément en conf, c'est parce qu'il touche (presque) tous les Français (auxquels il s'adressait) et non aux spécialement les profs. Et que les gens s'intéressent plus à ça qu'aux salaires des enseignants ou leurs formations. Encore une fois si vous souhaitez vous attaquer à la forme (drague de l'extreme droite, mesurette inutile etc...), il a servi la Marseillaise,  les cours de théâtre obligatoires, qui pouvaient largement faire l'affaire... 

Donc pour moi, dans cet exercice, c'est un bon point d'en avoir parlé et la manière dont il compte s'y prendre. Un plot dans un champs peut-être, mais avouez que si vous deviez faire mal au champs, c'est un peu con de viser le plot ...

Deuxième chose,  je ne suis pas d'accord avec toi sur les "conséquences" de l'uniforme. Du moins je serais curieux de le tester moi même.  Car je suis en plein dedans (enfant en 4ème), et ce que je note, c'est tout l'inverse de ce que tu projettes : son tel, il s'en fout du momentqu'il est connecté, sa trottinette il en a pas, il n'ont rien de fétiche, à part les fringues, qui peut coûter un bras si tu cédes à toutes leurs demandes.  Et ça ne concerne que le collège.  Car en dehors il s'en fout de la valeur sociale de ses fringues. D'ailleurs c'est quoi la vie sociale d'un collégien ? En ce qui me concerne, c'est le foot où il se rend en claquettes chaussettes, ou chez ses potes où il irait sans problème en perfercto/jogging... 

Bref, je ne crois pas du tout au côté néfaste de cette mesure. Au pire elle sert à rien (les enfants seront pas forcément meilleurs en maths, ca n'eradiquera certainement pas le harcèlement scolaire, mais au moins ce sera pratique pour les parents :D

 

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