Gollum

Sinon que Reims n'a pas d'occase (Dupé s'est mis la panique tout seul, ce qui peut d'ailleurs faire but rémois en début de match mais c'eut été bien malheureux). À Clermont, Dallinga mange la feuille dès le début de match. Pour moi, la balance penche nettement en faveur du gaspillage plutôt que de l'aubaine...

Ça remet d'ailleurs ce match en perspective... Ils ont perdu 5 points depuis le début du championnat, dont deux à Toulouse. Pas si mal, au fond. Le seul résultat vraiment emmerdant de ce début de saison, c'est la défaite à Clermont. Mais c'est effectivement embêtant qu'on puisse avoir des regrets sur tous les matches qu'on n'a pas gagnés (sauf contre Paris, évidemment). Car viendra forcément un temps faible où l'on ne gagnera pas nos matches, et ce sans avoir le moindre regret...

Possible que Zanden ait été surévalué, je ne réagissais pas directement à ça (en tout cas, Montanier semble l'avoir dans le pif et ce sera compliqué de remonter la pente. Par ailleurs et comme je le postais tantôt, vu qu'Onaiwu a fait ses meilleurs matches de L2 au poste de milieu gauche, je trouverais pertinent que notre coach l'envisage à ce poste...).

Compte tenu des formidables résultats de nos clubs en coupes d'Europe, cette semaine, pourrais-tu développer cette notion de "championnat mineur" ?

Hum, je crains que quand l'adversaire pousse (dans notre camp, donc), la récupération soit un vrai gros problème...

On ne doit condamner aucune recrue. D'abord parce qu'en tant qu'amoureux du TFC, ce serait se tirer une balle dans le pied (un pied psychologique, ce qui n'est pas très loin d'être bête comme ses pieds) . Ensuite parce que des recrues en-dedans en début de saison qui deviennent de vraies plus-values, on en aura vu d'autres. À Toulouse comme ailleurs. Pour l'heure, le contenu de nos recrues n'y est pas mais elles ont besoin d'un temps d'adaptation à la L1. Naturellement, si l'adaptation dure 30 matches, il sera largement temps de conclure mais on n'en est pas là...

La saison dernière, j'avais modestement recommandé de le reconvertir arrière gauche. C'est baroque (voire un sujet ), j'en conviens mais ça reste pertinent .

Qu'elle est bonne... Tout sera dur, cette saison. Alors, trois points face à une équipe de notre championnat, la première au stadium, c'est inestimable. Si on en engrange une dizaine au total, on sera pas loin du maintien. Dix, c'est énorme et dix, c'est (seulement) dix fois une. C'est dire que chaque victoire devra être savourée sans modération. Au-delà du résultat, cette victoire signe une transition dans la manière. Le 541 de Montanier a clairement annoncé la couleur : 5 joueurs à vocation défensive (même si on se demande parfois si Desler est vraiment un défenseur) + Spierings, ça condamne quasiment le "petit jeu" toulousain au profit de l'impact et des transitions rapides. Et au final, ça gagne. Alors naturellement, ce fut compliqué. Et encore plus à 10 contre 11 que pendant la première heure. La faute à notre banc, sans doute, LE gros point noir de cette rencontre. Autant commencer par ça (le négatif) : Zanden, Onaiwu, Birmancevic n'ont rien apporté à l'équipe et l'ont même fragilisée, à onze contre dix. J'espère qu'on ne nous a pas survendu Birmancevic, en particulier, car les premières impressions qu'il laisse sont franchement décevantes. J'ai nettement préféré ce que j'ai vu de Keben (qui pourrait avoir "quelque chose") et Genreau. Mais le onze titulaire a produit une impression admirable et je ne veux retenir que ça. Cinq bémols (parfois de tout petits bémols) : j'attends plus de Sylla, auteur d'une magnifique saison de L2 et qui n'est pas, pour l'instant, au niveau attendu. Passe encore son déchet technique, que l'on connaît. Mais il doit mieux faire dans l'impact et la récupération. Je passe aussi sur le petit match de Dupé, dont la fébrilité au pied aura été sans conséquence. Dallinga mériterait presque une thèse ; décevant, insuffisant mais... cherchant. Il pourrait avoir le profil du joueur qui commence piano et va crescendo, souhaitons-le. Rouault est un peu en dedans mais il ne donne pas sa part au chien. Chaibi, enfin, est plaisant. Décisif sur le but, agaçant sur cette occase de la tête qu'il ne met pas au fond mais au diapason de l'équipe dans l'ensemble, un zeste de talent et beaucoup d'activité, cela me va. L'équipe, dans son ensemble, a été top. Une vraie victoire collective, constante dans l'impact et le pressing, comme une mise au niveau de ce qu'exige la L1. Et le tout petit match des Rémois, pas loin d'être catastrophiques sur le plan technique, doit beaucoup à cette détermination là. D'ailleurs, si on recense les occases des Rémois, que constate-t-on ? Rien ou presque. Les joueurs que je n'ai pas susmentionnés doivent donc être ressortis du lot : je ne m'étends pas sur le match d'Aboukhlal, doublement décisif et décidément pénible pour à peu près n'importe quelle défense adverse. VdB est parfois critiqué; on peut retenir ses difficultés à tenir le rythme, ses CPA pas aussi chirurgicaux que l'an dernier. Mais qui éclaire le jeu et se montre capable de distiller des caviars plein axe (ou sur les ailes), sinon lui ? Indispensable, s'il était besoin de le préciser. Spierings a clairement monté le curseur; dommage que ce joueur donne l'impression de devoir être piqué pour donner sa pleine mesure. Desler a un volume de jeu qui le rend incontournable. Quelle disponibilité !!!! Que l'on mesure le cauchemar qu'il représente pour n'importe quel dispositif adverse... Mais l'oscar de l'excellence doit revenir à Nicolaisen, le patron de notre défense, l'écopeur en chef, le patron, the boss. Quelle autorité, quelle présence, quel leadership !!! Le Toulousain de ce début de saison, pour moi. Quant à la surprise de la saison en cours, elle pourrait tout simplement venir de Diarra. Pas attendu, pas prévu et... probablement titulaire, tout le temps. On peut tout lui reprocher et surtout, de n'être que Diarra. Mais peut-on réellement se passer de sa combativité, de son impact ? Honnêtement, je ne le pense pas et a fortiori avec deux joueurs offensifs potentiellement majeurs (Rhys et Ratao) sur le flanc. In a nutshell (comme dirait Healey ), bravo à nos jeunes Toulousains. On le sait que ce sera compliqué, c'est normal, c'est logique, il ne peut en être autrement car le foot dépend aussi voire surtout de l'adversaire. Mais on ne peut pas douter de l'envie ni de l'implication de ces joueurs là. Un match comme ce soir leur dit qu'ils ont le niveau. Qu'eux-mêmes s'en persuadent et prennent la mesure de l'effort que cela représente. Quand ils se donnent les moyens d'aller au bout d'eux-mêmes, la récompense est au rendez-vous et on les en remercie .

Depuis 2016-2017, la 16ème place s'est jouée 4 fois sur 5 à une fourchette 36-38 points (seul 2020-2021 fait exception).

Je suis allé voir sur les 5 dernières saisons (en fait, 4 saisons puisque 2019-20 est tronquée) ce qu'était le cahier des charges d'un 16ème. Entre 36 et 42 points. Ça donne entre 8 et 11 victoires. Et entre 16 et 20 défaites. Donc, en gros, on peut perdre une petite moitié de nos matches et on doit en gagner un gros quart.

OK avec tout ça. Une question qu'on peut se poser porte sur la relation Comolli-RedBird. Comolli ne peut pas ignorer les rigueurs de la L1. Il doit donc faire tampon entre un investisseur qui ne dévie pas de sa ligne et une structure qui veut plus de moyens pour exister sportivement. Lui doit intégrer les deux contraintes, c'est-à-dire optimiser. Mais Comolli est plus ambitieux que RedBird, je pense. Des dissensions pourraient donc apparaître entre l'actionnaire et son manager...

Ou de niveau, tout simplement... Je lis sur lesviolets qu'il y aurait de la friture sur la ligne dans le club mais si tel est le cas, on renoue avec le même problème de lucidité qu'avait connu le TFC à l'époque du sadranisme finissant. Que la data permette de recruter des joueurs low cost marchant sur la L2, c'est mieux que bien. Mais penser que ça va marcher à l'étage au-dessus, comme si les clubs de L1 étaient des jambons et/ou n'avaient pas le moindre sou qui vaille, ce serait carrément fautif. RedBird a pour l'heure un projet qui correspond à un top club de L2. On a les joueurs (et les attaquants) qui vont avec. Le mieux, c'est de l'entériner clairement et rapidement, de jouer humblement la 16è place (une quarantaine de points à glaner, ce qui n'est pas rien) et de ne surtout pas se désunir en s'émouvant des mauvais résultats actuels...

Oui. Un autre truc frappant, c'est la faiblesse de notre jeu de tête offensif. On passe beaucoup sur les côtés et donc, on centre. Or, Dallinga ne me semble pas être un monstre de la tête (remember Bayo ). Ceci peut aussi expliquer son faible nombre de ballons touchés.

Heureusement qu'il rate son geste. Sinon, ça veut dire qu'il le fait exprès. Au vrai, je n'arrive pas à trouver la moindre explication mais je concède que cela peut arriver aux meilleurs : contre Monaco, Mbappé trouve aussi le poteau sur une frappe face au but vide. Pour ce qui concerne Dallinga, j'espère que ce sera la dernière fois. Car tout le monde s'émeut de nos problèmes défensifs ; or, les problèmes défensifs sont une contrepartie de notre jeu. Par contre, si le jeu en question ne se traduit pas en buts, on se dirige vers une saison assez proche de celle de 2019-2020.

Le banc toulousain fait la diff. Avoir gagné ce match me semble irréel. L'analogie avec le TFC est tentante : le TFC perd sans être vraiment inférieur dans le jeu, le Stade gagne sans dominer son adversaire. Mais le TFC est encore une équipe de L2 tandis que le Stade, c'est le Real Madrid du rugby. J'imagine que ceci peut expliquer cela...

Mais encore aurait-il fallu briller contre Neymar & Cie . Or, le seul que j'ai vu briller, en l'occurrence, c'est Dupé. Si ce que tu dis est vrai - et fort heureusement, je n'en crois pas un mot - c'est pire que tout. Mais heureusement, je ne vois pas de suffisance, dans cette équipe toulousaine. D'accablantes insuffisances, en revanche, oui et il ne faut pas aller chercher plus loin...

Un raté de cette nature, j'en ai rarement vu à l'échelle de la L1. Ça peut rappeler certains loupés de Braithwaite mais même là, je suis pas sûr. Healey ne concourt pas dans cette catégorie de vendange. J'ai revu le truc et en fait, c'est impossible de ne pas marquer. Vraiment, chapeau .

Sa suffisance est un problème récurrent -et en L2, il me semble que le remettre en question (donc sur le banc) lui avait fait du bien- mais j'ai aussi l'impression qu'il n'a pas la caisse pour tenir plus d'une MT, au mieux...

Beaucoup de compréhension, à son égard, je trouve. Si un défenseur s'était fait enrhumer par un buteur clermontois, si Dupé avait relâché un ballon dans son but, que n'aurait-on lu... Mais rater la cage à bout portant, apparemment, c'est moins grave. Tu m'étonnes que ce soit toujours les attaquants qui gagnent le ballon d'or. Ils plantent, ce sont des dieux. Ils foirent, "oh mais quand même, ils se sont créés une occase" . 1/10 dans L'Équipe, je trouverais ça bien payé. Souhaitons que ce soit sans lendemain.

Inconsistant. Il est emblématique du mal toulousain en la matière.

Je suis sans doute le seul à penser ça mais j'ai l'impression que RedBird se fout fondamentalement de garder le club en L1, en tout cas aujourd'hui (ça pourrait venir plus tard). L'idée est de structurer le club à long terme, de rentabiliser la formation, de tester la data voire d'autres innovations, sans doute de proposer un jeu agréable. Mais "gagner", je ne pense pas que ce soit la priorité de la direction et, au vrai, je le pensais déjà la saison dernière. Je ne crois pas que Comolli soit dupe des rigueurs de la L1, en dépit de certaines déclarations pouvant le laisser penser. Je ne crois pas non plus à ses arguments financiers (RedBird a les moyens de sortir le chéquier dans une mesure un peu supérieure à ce à quoi il a consenti). L'idée, c'est de tester un management, une stratégie. Si ça passe, tant mieux. Si ça passe pas, tant pis, on recommencera. Au fond, la gestion de RedBird est à la fois dogmatique et réaliste : contrairement à ce que tu dis, très peu de clubs peuvent prétendre à "ne rien avoir à faire en L2" (le destin de Sainté et Bordeaux tend à le monter). Quelques écuries (très peu) semblent chaque saison au-dessus de la ligne de flottaison du maintien mais nous n'en faisons pas partie. Compte-tenu de cette incertitude radicale, RedBird s'accroche à une culture de management plutôt qu'à un objectif sportif. Après tout, pourquoi pas ?

La saison va être longue. On était quelques-uns, la saison dernière, à regretter de quitter la L2. Outre que ça pourrait ne pas durer longtemps (chic ), l'histoire récente du TFC en L1 sembler se perpétuer : douleur, frustration, peine. Je ne sais pas si la tempête souffle déjà sous le crâne de Comolli mais match après match, l'abîme se creuse entre le rêve de la saison dernière et la réalité à laquelle nous confronte celle-ci. Perdre chez un rival pour le maintien, après deux défaites et deux nuls en 5 journées, c'est déjà gravissime. Et la manière de cette défaite confirme l'étiquette à laquelle postule ce TFC RedBird puceau en L1 : le Troyes d'antan, en milieu de classement au niveau de la note artistique, tout au fond en termes de points. Parce que footballistiquement, Clermont n'est pas supérieur à Toulouse. Mais Clermont a déjà survécu à une saison de L1, en nous passant devant il y a deux saisons. Il semble que ce club ait intégré ce que cela implique. Sur le fond, ce match ressemble donc aux précédents. On a un peu moins bien joué que d'habitude (on a été mieux pris sur les côtés) mais VdB distille toujours des ballons d'exception et le TFC a encore fait montre de jolis mouvements, vifs et rapides, dans l'axe. Au niveau "ballon collectif", il est même possible que le TFC soit dans la moitié haute du classement. Mais comment une équipe dont les joueurs perdent autant de duels, peut-elle prétendre survivre à ce niveau ? Comment un attaquant clermontois peut-il dribbler trois Toulousains dans un mouchoir de poche ? Aboukhlal a t-il battu un de ses vis-à-vis défensifs ? À partir du moment où le score tourne en faveur de l'adversaire et que celui-ci se met en contrôle, en misant sur son insolente supériorité au duel, comment Toulouse peut-il exister, malgré l'évidente abnégation de nos joueurs ? La situation est tellement grave (à défaut d'être désespérée...) que Montanier en est à miser sur une recrue descendue de l'avion pour tenter de renverser la vapeur (beau cadeau fait à ce pauvre Birmancevic auquel on ne reprochera pas d'avoir été invisible). Et au vu du "match" de Dallinga, les blessures de Healey (et Ratao ) pèsent d'un poids infini. Car si ce match renvoie une impression de déjà vu, son bilan comptable ne s'explique pas autrement que par la faillite de ce pauvre Dallinga. Quand ton avant-centre réussit cette foirade d'anthologie à la première minute, donnant un je-ne-sais-quoi de proverbial à une inefficacité toulousaine déjà pénible, tu sais que le match va être long. Mais non content de ne pas avoir pris une option sur la rencontre en début de première période, Dallinga le tue en début de seconde période grâce à... une passe clé offerte à l'adversaire. Alors effectivement, on peut faire toutes les analyses d'ensemble qu'on veut, la vérité, c'est qu'on a joué à 10 contre 12. Et le "recrutement data" est déjà soumis à rude épreuve, en ce triste début de saison. Parce que 1-0 au lieu de 0-1, c'est évidemment préjudiciable au score mais ça permet surtout aux Clermontois de dicter le tempo (et la tactique) du match, en misant tout sur la supériorité de notre adversaire dans le un-contre-un. La saison va être longue mais... tâchons quand même d'en profiter. Le pire qui puisse nous arriver, au fond, c'est de retourner en L2. Où nous étions si bien .

Je plussoie gaillardement à cette excellente synthèse . J'ajoute à ton cahier des charges (prioritairement défensif), une amélioration attendue sur le front offensif. Je ne parle pas d'efficacité devant le but mais de capacité à se projeter en nombre dans la surface adverse et surtout, à y amener le ballon là où nos joueurs pourront le reprendre...

Voilà, game over (à un éventuel joker ou chômeur près). C'est un mercato made in data qui renforce plutôt l'équipe : je note 5 arrivées de titulaires potentiels (j'exclus Haug, parti pour être remplaçant) pour 2 départs de titulaires potentiels (Diakité et Ngoumou). Et si on regarde bien, les postes sont à peu près doublés. C'est équilibré et cohérent. Il y a deux motifs de doute : (1) à part Sylla, pas un joueur ne connaît la L1. On a manifestement essayé de mais pas pu faire venir des joueurs de L1 ou L2. (2) j'ai l'impression que, contrairement à la saison dernière, les clubs se sont livrés à une vraie course à l'armement, cet été. L'an dernier, en L2, nos adversaires ne s'étaient pas renforcés et je pense qu'on a largement bénéficié de cette faiblesse relative du championnat. Ce ne sera pas la même musique, nonobstant l'écart naturel existant déjà entre L1 et L2. RedBird regrettera-t-il d'avoir recruté low cost ? Quand je vois le rendement de Mostafa Mohamed à Nantes, je me dis que la data reste efficace (le joueur avait été ciblé) mais qu'il faut encore que le portefeuille suive. Nous verrons, place au foot... jusqu'au mercato d'hiver !

Je n'ai pas plus aimé que ça sa seconde MT et cela peut expliquer la note de L'Équipe. Beaucoup de baballe, de remises en retrait non seulement inutiles mais potentiellement dangereuses (le milieu parisien ayant vite compris son manège) bref, un certain refus des responsabilités. Mais sa première MT est impeccable, de même que sa fin de match. Je pense qu'il a le niveau L1, au moins sur une heure et c'est déjà très rassurant. Mais à l'image de Ratao, il ne doit pas surjouer.