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Revue de presse 2016/2017


Doberman

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Cela a peut-être échappé à la Ligue, aux diffuseurs et à la France toute entière mais dimanche soir en Coupe de France, Marseille jouait bien à domicile. Au Stadium de Toulouse. Cela n'a pas du tout échappé en revanche aux oreilles de Pascal Dupraz, qui a très vite vu rouge en constatant la versatilité affichée du public violet. Agacé par les «On est chez nous» qui résonnaient dans son enceinte, le coach toulousain s'est époumoné quelques minutes pour inviter les chœurs marseillais de la région à rentrer chez eux.

Bon, ils ne l'ont pas vraiment écouté et ont plutôt chanté leur joie au coup de sifflet final. Alors Pascal Dupraz en a remis une couche, de façon moins véhémente, aux micros de la salle de presse : «C'est la première fois que je joue avec le TFC contre l'OM et c'est insupportable qu'une agglomération de plus d'un million d'habitants ne fasse pas la loi dans les tribunes. »

Arrivé cet été en pays garonnais, Pascal Dupraz n'est pas le premier à le constater, mais sûrement le premier à le dire avec autant de conviction. On avait bien entendu Alain Casanova se plaindre, en octobre 2011, avant un rendez-vous contre l'OM qu'il craignait musclé : «Qu'il y ait autant de gens de la région qui soutiennent l'adversaire, que ce soit Paris, Marseille ou Saint-Etienne, c'est quelque chose que j'ai du mal à accepter. Mes joueurs méritent mieux que ça. Tout le monde a envie de voir le Stadium plein.»

Plein certes, mais pas plein de tout le monde et de n'importe qui. Surtout pas de sympathisants marseillais comme ce fut le cas dimanche, pour le plus grand bonheur du président olympien Jacques-Henri Eyraud qui affichait sa joie sur Twitter d'avoir découvert une annexe du Vélodrome à 400 km du boulevard Michelet.

Quand on joue à Toulouse et qu'on a l'impression d'être à Marseille, ça donne des frissons. Ce virage tout entier était à nous !

— Jacques-Henri Eyraud (@jheyraud) 8 janvier 2017

«On en parle aujourd'hui parce que Dupraz a une forte personnalité et le dénonce, mais cela a toujours été le cas à Toulouse. Le public toulousain fan de l'OM, ça date. Mais cela ne concerne pas que nous vu la popularité de Marseille. Quand on est un club modeste comme le nôtre, il faut en prendre son parti», explique Sébastien Marti, journaliste à La Dépêche du Midi. Entendre les tribunes du Stadium vibrer pour les couleurs bleues et blanches joue doublement contre le TFC, comme l'explique Christophe Landalle, vice-président du groupe de supporters La Visca Tolosa : «Il y a un grand nombre de "vrais" supporters qui du coup ne viennent pas pour ce genre de match. Moi par exemple, je travaillais dimanche, mais j'aurais eu la possibilité de me faire remplacer pour assister au match contre Marseille. Sachant que l'ambiance allait être pénible, je n'ai même pas fait l'effort.»

D'autres se plaignent ouvertement sur les réseaux sociaux de la mauvaise ambiance qui règne particulièrement lors de cette affiche, entre écharpes marseillaises vendues à la sauvette, crachats et autres doigts d'honneurs dans des gradins du virage Ouest pourtant familiaux. «On réfléchit à comment notre animation ou notre tifo sera réceptionné, car on se dit toujours que dans notre propre virage certains peuvent vouloir nous saborder», regrette Marco, vice-président des Indians Tolosa, qui n'hésitent pas à chambrer ces «Footix» via des banderoles.

Les supporters toulousains ont parfois du mal à choisir leur camp. (R. Perrocheau/L'Equipe) Les supporters toulousains ont parfois du mal à choisir leur camp. (R. Perrocheau/L'Equipe)

«J'ai souvenir de matches à Toulouse fin des années 90 où le Stadium était rempli de gens qui venaient voir Monaco»

 
Une banderole des West Eagles. (L'Equipe) Une banderole des West Eagles. (L'Equipe)

Mais le phénomène ne se circonscrit pas à la réception de l'OM, malheureusement pour les Violets. «Ca commence à venir pour le PSG depuis qu'il est à la mode et aligne les résultats. S'il arrive à gagner à une Coupe d'Europe, alors là, ça va être terrible», redoute Christophe Landalle. Pascal Dupraz s'était d'ailleurs fendu d'une sortie analogue lors de la venue du PSG, en septembre dernier : «Il n'y avait pas assez de monde à mon goût et, bien sûr, contre Paris, il y aura 33 000 personnes, avec le retour des maillots réversibles, ceux pour qui je n'ai aucune considération, parce qu'ils viennent une fois au match dans l'année. J'espère qu'ils paieront 300 boules la place ! »

Outre l'effet de mode et l'effet grandes stars (qu'on a pu constater lors de la venue d'Ibrahimovic au Stadium) intervient également un paramètre géographique : « Il y a beaucoup de familles originaires de la région parisienne qui ont déménagé à Toulouse, beaucoup de personnes qui travaillent à Airbus viennent de Paris aussi », explique Sébastien Marti. OM, PSG ... «J'ai souvenir de matches à Toulouse fin des années 90 où le Stadium était rempli de gens qui venaient voir Monaco» ... soupire Marco des Indians Tolosa. Mais aussi Saint-Etienne mais «Lyon moins parce que tout le monde en a contre Aulas, sourit Nadine Espinasse, fondatrice du Fan Club. Il nous a fait une vacherie qu'on n'est pas prêts d'oublier. On est peut-être versatiles mais on a une mémoire d'éléphant à Toulouse.»

Les locaux des Indians Tolosa. (P. Artinian/L'Equipe) Les locaux des Indians Tolosa. (P. Artinian/L'Equipe)

Un stade trop grand pour le noyau dur toulousain ?

Une versatilité qui s'explique en partie par les résultats en dents de scie du TFC, les supporters ne s'en cachent pas : «Le phénomène ne doit pas être restreint à Toulouse, on en voit aussi sur d'autres pelouses qui s'emballent quand Marseille marque à l'extérieur, note Christophe Landalle. Mais ici, on n'a pas connu une grande histoire de foot sur les 30 dernières années. Certains se sont désintéressés du club vu les hauts et les bas qu'il a connus. Il faut un bon parcours en Championnat, mais il faut un beau parcours de Coupe aussi. Moi je n'ai jamais connu de montée à Paris en finale, qui fédèrerait pas mal de monde...»

Mais l'argument selon lequel Toulouse serait la ville du Stade Toulousain et point barre ne tient pas la route, selon les principaux intéressés. Plus qu'un problème de public, la direction des Violets aurait plutôt à gérer un problème de stade : «Le problème à Toulouse est que nous avons un stade trop gros par rapport au potentiel du public de ce club. On a tourné autour des 20 000 – 25 000 personnes en moyenne sur les bonnes saisons, mais on a un stade de 33 000 sièges. Si le TFC jouait à Ernest-Wallon, qui a une capacité d'accueil de 22 000 personnes, ce serait plein à tous les matches et on dirait que le TFC a un public fervent. On a un noyau de 15 – 20 000 fidèles, et le reste des 15 000 places qui sont allouées à ceux qui viennent en fonction de l'attrait de l'équipe d'en face. C'est un problème sérieux sur lequel le TFC devrait se pencher

Le 80e anniversaire fêté ... contre Marseille

En attendant, le TFC a bénéficié d'un effet Pascal Dupraz sur les abonnements, qui ont bien rebondi après deux saisons moribondes. Mais ce boom passe inévitablement au second plan lors de ces affiches, où les quelques 20 000 réguliers au cœur violet voient leurs chants couverts par leurs voisins de tribunes. «On était 1500 à Angers pour le maintien, les gens ont cru à cette histoire, poursuit Marco des Indians Tolosa. Quand on voit la fin de saison dernière, on constate pourtant qu'il y a un potentiel, qu'il y a un public pour ce stade. C'est simplement compliqué de le faire durer.» Eliminé en Coupes, Toulouse n'a plus que la Championnat pour faire vivre cet espoir d'un stade plein et chantant à l'unisson. Le Championnat, et ce 80e anniversaire qui sera fêté en avril prochain, au Stadium. Face à Marseille...

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Les faibles et les mornes vies ont besoins d'un référent qui donne du sens à leur existence. Ils vivent par procuration, au travers de l'image véhiculée par un soit disant puissant. Voilà pourquoi il y a tant de footix dans les stades et ce n'est pas nouveau. Ils ont besoin de victoires pour se sentir important, alors pour vaincre on s'allie avec le meilleur (soit disant meilleur, car l'OM depuis plusieurs années c'est une illusion, une impression, quand même un nom, mais la coquille est plutôt vide). Fin des années 70 et début 80, j'ai vu au Parc des princes contre le PSG des tribunes vertes quand l'ASSE venait. Ensuite il y a eu le même phénomène avec Marseille, et il se crée actuellement le même avec le QSG.

Je connais un bigourdan footix marseillais, deux manceaux footix QSG, un béarnais footix ASSE. Il y en a partout, pas qu'à Toulouse. C'est ainsi. Le jour ou Toulouse figurera régulièrement dans le top 5 du championnat, qu'il gagnera une coupe, il y aura un public au stadium, ce seront ces footix qui changeront leur veste (maillot), pour le jeter à nouveau si le club redevient quelconque.  

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L'erreur du Tfc viens de la com,  et la différence entre l'époque Casa et Dupraz est saisissante.  Avant c'était pour vivre heureux,  vivons cachés.... maintenant c'est: nous sommes en vie, vous devez le savoir B)

Bien sûr que le palmarès est maigre au TFC mais ce fameux coup de gueule de Dupraz ne peut nous faire que du bien. 

1. Il crée une sorte de faille entre vrai supporters et footix :bash:

2.  Il incite les vrai supporters des violets à faire des actions pour animer le stadium :echarpe:

3.Il rend fier les vrais Toulousains :P

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Merci HelloMoto :)

Il y a 5 heures, Forrest a dit :

Que vient foutre monaco dans cette histoire ? :ninja:

De l'art du journalisme sportif: poser des questions sur un sujet, sortir une phrase de la réponse de son contexte et la coller au truc qu'on veut lui faire dire :ninja: . Tout est de cet acabit dans l'article, mais en l'occurrence la question portait sur les "pseudo-marseillais" et je lui ai sorti 2 ou 3 exemples de matchs où les tribunes du Stadium étaient remplies de supporters adverses (Sainté, Lyon, et donc Monaco époque où ils avaient 4 champions du monde jusqu'au moment où ils sont arrivés en finale de la LDC) mais où y avait aucun souci du moment où les mecs avaient un comportement respectueux. Rien à voir avec la choucroute donc anéfé :grin:

Il y a 4 heures, Tortelini a dit :

Merci .

Le truc du stade trop grand c'est un peu n'importe quoi non? Qu'est-ce que ça serait alors à Bordeaux, Nice , voire Marseille etc...

Là aussi c'est la même chose: la question portait sur l'attractivité supposée du Stade Toulousain, et je lui ai fait remarquer que si on inversait les stades la remarque serait inversée: avec les mêmes affluences le TFC jouerait souvent à guichets fermés à Ernest-Wallon alors que le ST jouerait dans un Stadium désert. Donc le Stadium est un stade presque systématiquement trop grand pour les besoins du public toulousain mais c'est pas spécifique au foot.

Par contre oui, à Bordeaux, Nice et Marseille, dans des mesures différentes, les stades sont également beaucoup trop gros pour le public du football mais c'est pas la question.

Vous vous doutez de toute façon bien que si il avait été question de répondre d'entrée au sujet "le TFC, un public de merde?" j'aurais pas franchement perdu mon temps à répondre, et je pense que c'est la même pour les autres interrogés...

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