Gollum

Attention, quand je dis qu'il n'a pas la technique, c'est en tant qu'ailier ("pour assurer ce poste" disais-je). Je pense justement que sa technique est celle d'un avant-centre, avec de vraies qualités de conservation et d'enchaînement, comme tu le relèves. J'aurais par contre du mal à le comparer à T. Henry (indépendamment même des proportions ) mais bon, j'avoue avoir besoin de le voir encore pour m'en faire une idée plus précise. Pour moi, c'est un 9 de surface, finalement plus que Dallinga. Je pense cependant, au contraire de toi, qu'en cas de départ de Dallinga à l'intersaison, il sera mis en concurrence par une recrue. Ne pas le faire serait d'ailleurs incompréhensible, dans la mesure où Dallinga et Magri sont les deux seules pointes de l'effectif et qu'il est bon de doubler les postes...

Je comprends d'autant que c'est l'Italie en face, qui n'est pas particulièrement compliquée à défendre.

J'ai un peu de mal à évaluer Magri, pour ma part. Je trouve que ça fait partie des joueurs qui ne sont vraisemblablement pas optimisés par le coach. Sur l'aile, il se démène et contribue donc à défendre (maladroitement) mais n'a ni la technique, ni la vitesse pour assurer ce poste. Son profil plutôt costaud, correct de la tête, capable de frapper vite et bien en fait, pour moi, un pur avant-centre et justement, plutôt un avant-centre de fixation. OK pour convenir qu'il n'a pas la capacité de déplacement de Dallinga. Celui-ci est intéressant quand il dézonne, à condition que ce soit haut. Car le travail de "pivot bas" que fait Dallinga ne me semble pas convaincant : ses remises en retrait, en particulier, sont effroyables. Je ne sais pas si "on lui demande" de jouer bas, je dirais plutôt qu'il tâche de s'adapter quand l'équipe est dominée et ma foi, il ne peut effectivement pas faire autrement. Je ne sais pas plus si Magri ferait mieux dans ce registre ; Dallinga est supérieur dans le déplacement mais Magri me semble meilleur dans la conservation dos au but de sorte que l'un dans l'autre, c'est compliqué de trancher (je précise d'ailleurs que quand Dallinga se fait "tailler", ce n'est pas seulement à cause de sa vulnérabilité à la pression adverse quand il joue bas). Je n'insiste pas sur Gelabert, qui est en dehors de l'équation : pour moi, sa titularisation dimanche correspond à un cas de "coaching social" relativement inédit. Je ne suis même pas certain que sa place soit sur le banc. En synthèse, je pense que Magri et Dallinga peuvent jouer ensemble devant et que, si Novell a acté la défense à 5 qui s'impose au regard des qualités de notre effectif, il lui reste à essayer une attaque à 2 plutôt qu'à 3. Finalement, les débats lancinants sur 523 vs 532 ont du sens en l'espèce. Car c'est bien un 523 que privilégie Novell et je trouve ça dommage. Je voudrais voir Gboho dans l'axe avec Magri et Dallinga devant, du moins quand on domine, quitte à la jouer plus classiquement en contre - sans Magri ni Dallinga - quand on se fait marcher dessus...

Ce que l'on avait vu des premiers matches de Novell ressemblait à une équipe qui n'allait pas "perdre beaucoup de points". Et d'ailleurs, ça peut expliquer que l'équipe se soit bien tenue contre les gros du championnat. Ce que l'on ne savait pas encore, c'est à quel point au-delà de ne pas perdre de points, l'équipe aurait du mal à en gagner... Les blessures d'Aboukhlal voire Genreau peuvent l'expliquer. Peut-être que Gboho et Babicka nous permettront désormais de gagner des points, tandis que nos 5 défenseurs nous permettront de ne pas en perdre. Espérons.

Il en donne un pas mal à Mawissa, en début de deuxième MT .

Rien n'est "bon" dans cette équipe : mais défensivement, on n'est pas à la rue, ça assure encore. Idem sur les phases collectives, devant. La véritable tragédie se situe dans la conduite du jeu (et bien entendu, quand on parle "conduite du jeu", on ne peut pas occulter le rôle de la charnière...). J'ai également quelques doutes sur la technique individuelle de certains joueurs, qui questionne leur état de forme.

Leur esthétique si particulière vient beaucoup de ce qu'on a le temps de les voir voyager, puisqu'elles n'arrivent jamais à destination .

Mon cher Luther, la folie n'était pas moindre avant l'instauration de la VAR. Et si elle venait à être abolie, elle ne sera pas moindre après... Le foot est le jeu collectif au cours duquel on marque le moins de points : le but est rare et il vaut donc très cher. De surcroit, c'est le sport collectif qui donne sans doute le plus lieu à interprétation. La pression sur l'arbitre est donc maximale car ses décisions peuvent en effet faire basculer le sort d'un match. Le problème, depuis le début de la VAR, vient de ce qu'au lieu d'être un outil à leur service, elle a été complètement détournée, travestie, corrompue par des modalités d'usage à la con. Les arbitres ont d'ailleurs leur part là-dedans à partir du moment où ils estiment que s'en servir est déshonorant...

Toutafé d'accord avec ça : Lille était faible alors que le LOSC a joué à quasiment 11 contre 9 (Gelabert et Schmidt étant fantomatiques) en première MT. D'ailleurs, si je me rappelle bien, au désespoir habituel lu ici quand on est mené à la MT, quelques voix ont préféré remarquer que dès que Novell déciderait de repasser à 11 en sortant le duo Gboho-Sierro de sa manche, ça pouvait inverser le cours du match. Ça s'est vérifié. Il n'a pas fallu grand-chose pour liquéfier cette pâle équipe lilloise, quand bien même nos adversaires n'arrêtent pas de pleurnicher sur l'arbitrage (de manière indécente, à la longue : que les supporters chouinent, c'est normal, on le fait aussi quand on se fait sucrer le pénis . Mais que les joueurs eux-mêmes en mettent une telle tartine, c'est moins habituel et ça en dit long sur leur malaise...).

Ah tiens, c'est marrant, j'ai également hésité entre le TFC et un nanard italien qu'on m'a proposé de regarder sur le coup des 16h, avec l'équipe de France de rugby dans le rôle titre de "Mon nom est personne" . J'ai finalement bien fait de choisir le TFC, j'espère que ton film était de meilleure qualité .

Je ne recule pas devant l'adversité et me suis infligé la chose... Bah, au moins, c'est instructif... Je fais un peu le même constat que contre l'Irlande : devant, ça peut aller à peu près. Disons qu'en mêlée et, plus étonnant, en touche, les titulaires assurent. Idem en défense. On a par contre un vrai souci de soutien-déblayage dans les rucks et ça s'était déjà vu contre l'Afsud en coupe du monde. Du coup, Lucu met une demi-heure à sortir le moindre ballon mais Le Garrec n'a guère été plus à la fête. À cause de ça, et bien que certains de nos joueurs gagnent des mètres, tu ne peux jamais prendre la défense italienne en défaut, ce qui est quand même gravissime. Mais bon, même avec ce souci, y'avait mieux à faire en première période. Sauf qu'on a toujours un problème béant derrière. Les facteurs X ne font plus rien, à commencer par Penaud. Les passes sont données trop tôt et/ou trop à plat, voire derrière le receveur. Et le jeu au pied est calamiteux dans des proportions affolantes . Dans tout ça, on ne peut évidemment pas pointer la responsabilité de ce pauvre Jalibert, totalement à côté de ses pompes depuis le début du tournoi. Son successeur contre Galles n'aura pas de mal à ne pas faire pire . En seconde période, le pack colmate, on tombe dans l'à peu près absolu et le banc arrive à nous affaiblir. Y'a pas grand-chose à ressortir de ce match sinon que Galthié va devoir changer de lunettes - d'un point de vue swag ça peut avoir du bon - et dégoter des joueurs en forme pour la suite...

L'un des tous meilleurs matches de notre saison, pour moi, malgré la défaite...

Match de dingos . Je me suis régalé. Techniquement, c'est pas le match le plus orthodoxe de la saison mais c'est justement une condition nécessaire pour que la folie s'y invite. Et deux des 5 essais stadistes sont de purs joyaux. Y'a quelques gamins qui vont très rapidement intégrer la cour des grands, dans cette relève stadiste. À commencer par le dénommé Castro-Ferreira, dont le style de jeu n'est pas sans m'évoquer celui de... Cigagna, pour les plus anciens (un 8 pas super costaud mais hyper actif et technique ; d'ailleurs, Castro-Ferreira est normalement flanker mais le match d'hier pourrait lui donner des idées). J'ai également un gros faible pour Merkler, parti pour être un pilier droit de tout premier ordre. Et derrière, Costes, bien entendu. Je n'ai pas encore visionné le match de l'EDF - pas sûr que j'aie envie de me l'infliger- mais pour voir du rugby, le Stade me semble plus recommandable .

On peut aussi trouver des exemples de joueurs qui n'y sont jamais arrivés . Je fais donc partie de ceux qui "l'enterrent". J'avais d'ailleurs posté tantôt qu'il avait au mieux un niveau de National (même en L2 il peinerait). Au vrai, il n'y a pas tout à fait que son déficit physique, passablement alarmant. Techniquement, je le trouve tout à fait quelconque... Même quand il a le temps - et à haut niveau les secondes valent très cher - tout ce qu'il fait est au mieux ordinaire. Les éléments qui peuvent démentir mon sombre pronostic à son propos, sont le mental et l'intelligence. Ça, bien sûr, on ne sait jamais. Une grosse envie de sa part + une capacité à analyser ses manques, ça peut toujours donner quelque chose. On peut donc toujours se tromper, sur un joueur de foot. Mais hélas, le risque d'erreur vaut pour l'optimisme comme le pessimisme. Et Gelabert part vraiment de très très loin.

Je vais ressortir un poncif forumique à son propos : s'il est chez nous aujourd'hui, c'est forcément qu'il est moins délié et lucide que puissant... Sinon on ne l'aurait pas extrait de la première division chypriote...

Un peu plus à la peine sur le jeu au pied qu'à Monaco mais il a clairement retrouvé son éclat du début de saison, après un début 2024 en demi teinte.

Pourquoi ? Perso, je ne l'ai pas trouvé "décevant". Je l'ai juste trouvé égal à lui-même...

Pas mauvais aujourd'hui mais je ne sais pourquoi, il me fait peur à chacune de ses initiatives... Footballistiquement parlant, c'est quand même pas absolument maîtrisé .

J'imagine que Novell donne dans la sophrologie pour encore l'envisager ne serait-ce que sur le banc. Je ne peux évidemment pas envisager que le coach puisse en espérer quoi que ce soit mais l'idée est, j'imagine, de ne pas perdre complètement le garçon, qui doit avoir une petite valeur marchande (je ne sais pas quel est le terme de son contrat). Ces dernières saisons, on a vu quelques fantômes évoluer sous le maillot téféciste mais il peut sans doute postuler à ce qu'on a fait de mieux, dans ce registre...

Le foot . Projetons-nous deux semaines en arrière, après une énième défaite à domicile contre un concurrent direct (Nantes). Nous pleurions toutes les larmes de notre dépit amoureux, vouant la direction, le coach et les joueurs aux gémonies de la L2. Car le calendrier nous promettait une descente aux enfers. Deux semaines plus tard, ce sont 6 points contre Monaco et Lille, deux prétendants crédibles au titre de dauphin du QSG en temps normal. Inimaginable. Inimaginable, comme le foot. Et pourtant, cet après-midi, c'est sans coup férir que le TFC a mis un LOSC méconnaissable à la raison, simplement en s'énervant un peu pendant 20 minutes... Rarement vu une telle domination toulousaine, cette saison, au point que pour la première fois sans doute, je n'ai même pas envisagé un retour lillois - au vrai, pas même une réduction du score - en fin de match. C'est de manière clinique, évidente, sereine que le TFC s'est aujourd'hui imposé à un adversaire qui était bien moins fort que lui, bien qu'étant autrement mieux classé ; et je le répète, lors des matches aller, non seulement le LOSC est l'une des équipes qui m'ont le plus impressionné dans le jeu mais jamais nous n'avons obtenu point plus heureux que là-bas. On me rétorquera qu'au vu de la première période, ce diagnostic de supériorité toulousaine est un chouia exagéré. Oui et non. D'abord parce que les premières minutes donnent quand même un avant-goût de ce que les Toulousains pouvaient aujourd'hui infliger à ces Lillois, en termes d'impact. Mais surtout parce que la composition de Novell relevait d'un 5-1-2 relativement inédit, compte tenu de deux joueurs à peu près inutiles - Schmidt et Gelabert - uniquement alignés pour reposer les potentiels titulaires et, accessoirement, continuer d'impliquer tout le monde. À quasiment 9 contre 11, on a donc normalement souffert, reculant perceptiblement au fil de la première MT et laissant les Lillois ouvrir le score. J'exagère naturellement avec mon "9 contre 11". Schmidt a pu gratter un ballon ou deux, Gelabert n'a pas absolument tout raté et puis, ces deux là contribuent évidemment à fixer un adversaire. Mais bon, s'ils ne servent pas tout à fait à rien, on n'en est pas loin quand même. Il aura donc fallu que nos attaquants s'y filent sévère en matière de repli défensif et, bien entendu, que les 6 de derrière - je mets Casseres dans le lot - nous sortent une première période toute en courage, pour compenser ce handicap. Or, à 0-1 et compte-tenu du petit rythme du match, on sent bien qu'avec Gboho et Sierro à la place de Schmidt-Gelabert, l'écart potentiel de niveau peut faire un bond quantique, côté téféciste. Et c'est à peu près ce qui s'est passé, même si je me suis étonné de la sortie de Babicka (pas toujours inspiré, bien entendu mais tellement menaçant). Car la triple entrée de la mi-temps permet immédiatement au bloc toulousain de jouer plus haut, comme en début de match. L'entrée de Gboho permet notamment à Mawissa de pointer le bout de son nez, plutôt que de colmater derrière et on a vu immédiatement ce que ça a donné. Je reste cependant étonné de la fébrilité, pour ne pas dire de la passivité des Lillois mais ça les regarde (je gage que les joueurs lillois vont prendre cher sur leur forum de supporters...). L'essentiel est que les joueurs toulousains aient fait le job simplement en montant en pression, puisqu'il était aujourd'hui relativement aisé d'obtenir les oreilles et la queue de ces dogues édentés. J'entends Chevalier très remonté contre l'arbitrage et il faudra sans doute que je revoie l'image du corner amenant le but égalisateur ; je reconnais également avoir été surpris par la validation du but de Dallinga. Mais bon, quand tu te fais balader dans ces proportions pendant 20 mn et qu'ensuite, tu butes toute la fin de match sur une équipe toulousaine légitimement entamée mais jouant à sa main, faut-il vraiment la ramener sur l'arbitre ? Il ne nous a pas été défavorable, tant mieux mais enfin, les buts toulousains récompensent une pression palpable sur le but adverse, face à un adversaire étonnamment fragile. Après la belle impression laissée en coupe d'Europe, cette victoire signe une reprise en main de RedBird sur le destin du club. On a beaucoup douté et c'est normal. Mais la direction a tenu le cap, n'a pas cédé à la tentation de démettre un coach légitimement fragilisé par la série de mauvais résultats et a effectué un mercato d'hiver qui est en train de porter ses fruits. De la belle ouvrage . Sans oublier la contribution de notre jeunesse à ce renouveau, l'éclosion de Mawissa s'ajoutant à la progression de Diarra et, aujourd'hui, à la très belle prestation de Keben : car il n'y a pas de bonne saison téféciste sans pitchouns qui pointent le bout de leur nez. Jje ne sais pas si cette saison sera finalement "bonne" mais on se donne quand même une marge considérable sur la descente directe et si rien n'est fait concernant la 16ème place, la confiance engrangée ces derniers temps, la relative densité de l'effectif et la potion magique de la défense à 5 redonnent pas mal d'éclat au violet de notre maillot . Et ce d'autant que sous d'autres cieux hexagonaux, pas mal de nos adversaires semblent tirer la langue (Strasbourg et Le Havre en particulier). On n'a pas fini de serrer les fesses mais on peut voir l'avenir de cette saison sous un autre jour que celui qui se dessinait, il y a peu...

J'aurais dit "neutron cadenassé", pour ma part .

Score pas si mal si tu considères que tu choisis de jouer la première MT à 9 contre 11 ou pas loin (Gelabert et Schmidt ne servant à presque rien, comme prévu). Faut voir ce que ça donne à 11 contre 11, quand Novell l'aura décidé.

Et bien je dirais que ça se discute. Mais n'ayant rien vu de l'action en question ni d'ailleurs de ce match (oui, oui, je sais, ça ne devrait pas m'arrêter), j'opte en l'occurrence pour la prudence... Plutôt content, d'ailleurs, de ne pas l'avoir vu. Cela me permet de rester sur l'impression largement lue partout d'un TFC en mode perdant magnifique, ce qui constituait l'espoir largement partagé par la population forumique, au moment du tirage. Et d'éviter, donc, de m'agacer du déchet de notre équipe à la finition, fléau relativement habituel cette saison...

A alterné le bon et le nettement moins bon en première période ; disons qu'à ce moment du match, je l'ai trouvé relativement investi et avec des ailiers à ses côtés, ça aurait pu être intéressant. Ensuite, ça vire au tragique. Insuffisant dans l'ensemble mais hélas, comme d'habitude. Puisque Novell s'obstine à le titulariser, ne pourrait-il au moins lui interdire purement et simplement toute tentative de passe en retrait ?

Et bien de mon point de vue, son match d'hier est loin d'être le meilleur, comme par hasard quand il retrouve le côté gauche. Je crois qu'on confond deux choses : Gboho apporte un tel dynamisme à notre équipe, il est tellement au-dessus de ce à quoi on était habitués, que la moindre de ses accélérations suffit à le créditer d'un match extraordinaire. Il va de soi que quand tu le compares à Donnum ou Gelabert, ça pique effectivement les yeux. Mais hier, je lui ai trouvé beaucoup de mauvais choix, face à une équipe prenable défensivement, en première MT du moins. On peut mettre ça sur le compte d'une mésentente collective sur le front offensif mais j'ai parfois trouvé qu'il s'obstinait dans des percussions stériles, en plus de ses mauvaises passes... Mais bon, encore une fois, son royaume, c'est l'axe.