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Il y a 3 heures, Vistule a dit :

On dirait que l'étau se resserre. Par contre, comme je le disais plus haut, c'est bien sur la base de l'article 40 du CPP (la non dénonciation de crimes ou délits dont il a eu connaissance) qu'il est attaqué maintenant. On dirait bien que les juristes du ministère ont compris qu'ils n'avaient que très peu de chances d'obtenir une condamnation pour des faits de harcèlement ou d'agression sexuelle avec ce qu'on lui reproche (comme j'ai l'air de minimiser les faits et avant que certains ici me tombent dessus, je précise que ce que j'exprime n'est nullement le reflet d'une opinion personnelle mais, hélas, la réalité de notre système judiciaire).

En clair on oublie, au moins provisoirement, le harcèlement par sms et les mains baladeuses, et on lui demande maintenant d'expliquer pourquoi il n'a pas dénoncé des faits d'outrage sexiste (entendons-nous bien ce sont des faits qu'il n'a en principe pas commis lui-même sinon il ne serait pas tenu de les dénoncer :)) dont il a eu connaissance dans le cadre de ses fonctions. C'est un angle d'attaque qui a bien plus de chances d'aboutir mais j'y vois quand même un problème. Ce fameux article 40 traite de la non dénonciation de crimes ou délits or, à ma connaissance, l'outrage sexiste est une contravention de 5e classe qui, à mon sens, n'entre pas dans le champ de cet article (mais je ne suis pas un spécialiste).

Il semblerait que Florence Hardouin parle et qu'elle balance à tout va. On est pas à l'abri de nouvelles surprises. Je continue de penser que certains à la 3F ont tout intérêt à voir Le Graet chargé de toutes les turpitudes en espérant ainsi faire passer leurs propres débordements par pertes et profits. Quand les choses tournent mal les rats quittent le navire et, en l’occurrence et pour plus de sûreté, ils chargent le capitaine (il faut dire qu'il avait déjà bien fait ce qu'il fallait pour se mettre tout seul dans la panade).

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Il y a 13 heures, Le_saint a dit :

Je continue de penser que certains à la 3F ont tout intérêt à voir Le Graet chargé de toutes les turpitudes en espérant ainsi faire passer leurs propres débordements par pertes et profits. Quand les choses tournent mal les rats quittent le navire et, en l’occurrence et pour plus de sûreté, ils chargent le capitaine (il faut dire qu'il avait déjà bien fait ce qu'il fallait pour se mettre tout seul dans la panade).

Oui, ça ressemble exactement à ça malheureusement. Le fin d'un homme, mais sans doute pas d'un système.

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Le 15/01/2023 à 01:40, Le_saint a dit :

On dirait que l'étau se resserre. Par contre, comme je le disais plus haut, c'est bien sur la base de l'article 40 du CPP (la non dénonciation de crimes ou délits dont il a eu connaissance) qu'il est attaqué maintenant. On dirait bien que les juristes du ministère ont compris qu'ils n'avaient que très peu de chances d'obtenir une condamnation pour des faits de harcèlement ou d'agression sexuelle avec ce qu'on lui reproche (comme j'ai l'air de minimiser les faits et avant que certains ici me tombent dessus, je précise que ce que j'exprime n'est nullement le reflet d'une opinion personnelle mais, hélas, la réalité de notre système judiciaire).

En clair on oublie, au moins provisoirement, le harcèlement par sms et les mains baladeuses, et on lui demande maintenant d'expliquer pourquoi il n'a pas dénoncé des faits d'outrage sexiste (entendons-nous bien ce sont des faits qu'il n'a en principe pas commis lui-même sinon il ne serait pas tenu de les dénoncer :)) dont il a eu connaissance dans le cadre de ses fonctions. C'est un angle d'attaque qui a bien plus de chances d'aboutir mais j'y vois quand même un problème. Ce fameux article 40 traite de la non dénonciation de crimes ou délits or, à ma connaissance, l'outrage sexiste est une contravention de 5e classe qui, à mon sens, n'entre pas dans le champ de cet article (mais je ne suis pas un spécialiste).

La Fff exerce une délégation de service public dans le domaine du football. A ce titre c'est une autorité constituée. Des lors tout délits constaté où présumé doit être transmis au Parquet sous couvert des dispositions de l'article 40 du Cpp. C'est le Parquet qui décidera de la suite à donner et du niveau de gravité présumé, ce n'est pas à l'émetteur de cette transmission de qualifier les faits et de présumer de leur niveau de gravité et de l'importance des sanctions applicables. 

Les juristes de la 3F savent nécessairement cela. L'omerta révélée depuis quelque temps est également condamnable judiciairement. 

Alors bien entendu il faut signaler des faits avérés, précis, datés afin de ne pas tomber dans la dénonciation calomnieuse. Enfin la protection souvent très hasardeuse des lanceurs d'alerte peut fragiliser ce processus vertueux. 

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il y a 39 minutes, Alfcat a dit :

La Fff exerce une délégation de service public dans le domaine du football. A ce titre c'est une autorité constituée. Des lors tout délits constaté où présumé doit être transmis au Parquet sous couvert des dispositions de l'article 40 du Cpp. C'est le Parquet qui décidera de la suite à donner et du niveau de gravité présumé, ce n'est pas à l'émetteur de cette transmission de qualifier les faits et de présumer de leur niveau de gravité et de l'importance des sanctions applicables. 

Les juristes de la 3F savent nécessairement cela. L'omerta révélée depuis quelque temps est également condamnable judiciairement. 

Alors bien entendu il faut signaler des faits avérés, précis, datés afin de ne pas tomber dans la dénonciation calomnieuse. Enfin la protection souvent très hasardeuse des lanceurs d'alerte peut fragiliser ce processus vertueux. 

Ok avec ça, mais on est d'accord que quand Le Monde ou L'Équipe parlent de "signalement à la justice pour outrage sexiste en vertu de l'article 40", soit ils n'ont pas la bonne info et il s'agit de quelque chose de plus grave que de l'outrage sexiste, soit ils sont à côté de la plaque.

L'outrage sexiste, je viens de vérifier, c'est une contravention de 4e classe punie d'une amende de 750€ qui peut être portée à 1500€ (5e classe) s'il est assorti d'un certain nombres de circonstances aggravantes et notamment s'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions. On est loin des crimes ou délits prévus dans le cadre de l'article 40.

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Il y a 5 heures, Le_saint a dit :

Ok avec ça, mais on est d'accord que quand Le Monde ou L'Équipe parlent de "signalement à la justice pour outrage sexiste en vertu de l'article 40", soit ils n'ont pas la bonne info et il s'agit de quelque chose de plus grave que de l'outrage sexiste, soit ils sont à côté de la plaque.

L'outrage sexiste, je viens de vérifier, c'est une contravention de 4e classe punie d'une amende de 750€ qui peut être portée à 1500€ (5e classe) s'il est assorti d'un certain nombres de circonstances aggravantes et notamment s'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions. On est loin des crimes ou délits prévus dans le cadre de l'article 40.

C'est un délit potentiel dont la portée et la gravité sera appréciée par le procureur.

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  • 2 semaines plus tard...

https://www.lequipe.fr/Football/Article/Le-graet-hardouin-le-comex-l-audit-du-ministere-des-sports-n-epargne-personne-a-la-direction-de-la-fff/1377826

Le Graët, Hardouin, le Comex : l'audit du ministère des Sports n'épargne personne à la direction de la FFF

Etienne Moatti
5–7 minutes

Lundi après-midi, les trois fonctionnaires en charge de la « mission de l'Inspection générale [...] d'audit et de contrôle sur le pilotage de la Fédération française de football et le respect des obligations qui s'y attachent », selon la terminologie officielle, ont rendu leur copie. Ou plutôt leurs trois copies. La première a été adressée à Noël Le Graët, le président de la FFF, avec tous les éléments qui le concernent. La directrice générale Florence Hardouin, mise à pied depuis deux semaines, a reçu, elle, tous les éléments figurant dans l'audit qui la mettent en cause.

Enfin, Philippe Diallo, président intérimaire depuis le 11 janvier et la mise en retrait de Le Graët, a été destinataire de la partie concernant la Fédération en tant qu'institution et ses dirigeants, expurgée des éléments les plus personnels directement liés au président et à sa directrice générale.

Selon nos informations, la version de la FFF, transmise par Philippe Diallo au comité exécutif, n'épargne pas l'instance, au-delà de ses deux principaux dirigeants. « Le comex est identifié comme un lieu de constats et de consensus ; ce qui est sans nul doute l'une des conséquences du scrutin de liste bloquée qui ne laisse aucune place aux oppositions et induit une stratégie politique qui consiste à se ranger derrière le président, tête de liste, dès lors que les mandats des membres du comex sont statutairement liés à celui de président », regrettent les rapporteurs.

« L'ambiance sexiste et violente, qui a régné au sein du CODIR jusqu'en 2020, est largement confirmée par toutes les auditions »

Concernant, le fonctionnement de la FFF, le rapport relève que « cette organisation atomise le traitement des sujets », avec « une organisation à géométrie variable ». Il pointe du doigt une période particulièrement trouble. « Le CODIR (comité directeur) a été marqué par une succession de crises dont la plus importante s'est cristallisée au moment de la Coupe du monde 2018. La mission a relevé qu'entre l'été 2018 et la fin de l'année 2019, les dysfonctionnements se développent : des échanges violents entre ses membres, une contestation par certains de la directrice générale, un président qui laisse la situation se dégrader en entretenant parfois un positionnement ambigu, alternativement favorable à la directrice générale qui réagit par un management très autoritaire. » Au passage, ils notent que « l'ambiance sexiste et violente, qui a régné au sein du CODIR jusqu'en 2020, est largement confirmée par toutes les auditions ». Même s'ils notent que le départ de plusieurs personnes, entre fin 2020 et début 2021, a « nécessairement conduit à pacifier l'ambiance ».

De même, ils notent que « la politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le réseau fédéral n'est ni efficace ni efficiente ». Encore, « au siège de la FFF, les violences sexistes et sexuelles ne sont jamais clairement désignées » et « la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est largement sous-estimée dans la politique de développement fédéral ».

Ils relèvent « une proximité opérationnelle entre la directrice générale et le président qui a évolué de manière toxique ». Et critiquent le rôle de Florence Hardouin au comité exécutif de l'UEFA, selon eux, « des fonctions incompatibles avec l'emploi de directrice générale », car « cela participe à l'exercice d'une forme d'autorité sur son employeur, la FFF ».

« La mission a recueilli plusieurs témoignages relatifs à des agissements de M. Le Graët susceptibles de recevoir une qualification pénale »

Concernant Noël Le Graët, depuis l'été 2022, les enquêteurs mandatés par le ministère des Sports notent notamment « des signes forts de fragilisation, ceux de la fin d'une histoire [...] Le président multiplie ce que certains qualifient de "dérapages", mais qui illustrent surtout la dérive d'un pouvoir solitaire sans aucun outil de régulation interne ». Un autre passage de leur rapport est encore plus accablant pour le dirigeant : « Les auditions conduites par la mission ont mis en lumière une attitude problématique de M. Le Graët vis-à-vis des femmes qui peut être qualifiée au minimum de sexiste [...]. La mission a recueilli par ailleurs plusieurs témoignages relatifs à des agissements de M. Le Graët susceptibles de recevoir une qualification pénale. La mission considère que, compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français. »

D'autres passages n'ont été adressés qu'au président de la FFF lui-même ou à Florence Hardouin. Tous ont jusqu'à mi-février pour apporter des réponses écrites aux reproches qui leur ont été adressés. Mais, comme l'annonce le rapport, « compte tenu des éléments recueillis au cours de ses investigations, la mission transmettra des éléments d'information complémentaires au signalement qu'elle a effectué le 13 janvier 2023 à la procureure de la République de Paris au titre de l'article 40 du code de procédure pénale ». Une enquête a en effet déjà été lancée contre Noël Le Graët pour « harcèlement moral et harcèlement sexuel ».

publié le 30 janvier 2023 à 18h01 mis à jour le 30 janvier 2023 à 20h20

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L'article du Monde est quant à lui beaucoup plus à charge sur Le Graët et beaucoup moins insistant sur les errances collégiales pointées du doigt par celui de L'Équipe. Il ne cite qu'une seule fois le CODIR là où L'Équipe le citent 3 fois, malgré une parution nettement plus longue. Par contre, ils précisent à la fin qu'un audit financier va être lancé : https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/01/30/affaire-le-graet-un-rapport-d-audit-provisoire-severe-pour-l-ensemble-de-la-gouvernance-de-la-fff_6159883_3242.html

Affaire Le Graët : un rapport d’audit provisoire sévère pour l’ensemble de la gouvernance de la FFF

Rémi Dupré
11–14 minutes

« Le Monde » a eu accès au rapport provisoire d’audit diligenté par le ministère des sports, qui conclut que le président « en retrait » de la FFF « ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français ».

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Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football, le 12 juillet 2016, à Paris.

C’est peu dire que les élus de la Fédération française de football (FFF) attendaient ce document avec impatience. Lundi 30 janvier, l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a transmis aux dirigeants de l’instance son rapport d’audit provisoire, intitulé « contrôle du pilotage de la FFF et du respect des obligations qui s’y rattachent ». Ce rapport a été découpé en trois « tranches » : une version a été envoyée à Philippe Diallo, patron intérimaire de la FFF, et à la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra ; une autre à Noël Le Graët, président « en retrait » de la fédération ; et une troisième à Florence Hardouin, la directrice générale mise à pied à titre conservatoire, le 11 janvier.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Affaire Le Graët : atmosphère électrique à la FFF et nouvelles accusations du clan de Florence Hardoin

Le Monde a eu accès à la version de 32 pages envoyée à Philippe Diallo, qui l’a transmise dans la foulée aux membres du comité exécutif. Les conclusions de la mission d’inspection sont très sévères pour Noël Le Graët, en poste depuis 2011.

« La mission considère que, compte tenu de son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, M. Le Graët ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français, écrivent les inspecteurs, qui ont entendu 103 personnes en plus de trois mois. Le comité exécutif dispose de la capacité, à la majorité des voix de ses membres, de décider de la tenue d’une assemblée générale extraordinaire, laquelle aurait alors le pouvoir de voter la destitution du président en exercice, ainsi que de tous les membres du comité élus sur sa liste en mars 2021. »

« Qualification pénale »

« Les auditions conduites par la mission ont mis en lumière une attitude problématique de M. Le Graët vis-à-vis des femmes qui peut être qualifié au minimum de sexiste, développent les inspecteurs de l’IGESR. Même s’il s’en défend en invoquant un paternalisme bienveillant d’une autre époque, son comportement ne peut pas être considéré aujourd’hui comme respectueux de la dignité de ces personnes et conforme à l’obligation d’exemplarité attendue de la part d’un président de fédération délégataire. La mission a recueilli par ailleurs plusieurs témoignages relatifs à des agissements de M. Le Graët susceptibles de recevoir une qualification pénale. »

Les inspecteurs rappellent avoir émis un signalement à la justice, le 13 janvier, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale. Ce qui a conduit le parquet de Paris à ouvrir, le 16 janvier, une enquête préliminaire contre M. Le Graët pour « harcèlement moral et sexuel ».

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Écouter aussi Affaire Le Graët : le football français dans la tourmente

« Depuis près de deux ans maintenant, les prises de position de M. Le Graët sont en décalage avec les exigences d’exemplarité qui incombent à un président de fédération sportive bénéficiaire d’un contrat de délégation avec l’Etat », estiment les inspecteurs, tout en relevant qu’« à ce jour aucune procédure disciplinaire n’a été engagée » contre « NLG ». « Au fil du temps, une forme de tolérance excessive face aux comportements du président s’est installée. »

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Pour l’IGESR, M. Le Graët, 81 ans, « exerce le pouvoir et gère les crises au sein de la FFF davantage comme un gestionnaire d’entreprise assimilable à un président-directeur général que comme un président d’association. Il délègue peu et privilégie les relations interpersonnelles aux débats politiques et aux arbitrages au sein des structures de gouvernance statutaires de la FFF ».

« Relation toxique » entre Noël Le Graët et Florence Hardouin

Les inspecteurs brossent le portrait à charge d’un « président qui laisse la situation se dégrader, en entretenant parfois un positionnement ambigu, alternativement favorable à la DG ou à certains directeurs, une DG qui réagit par un management très autoritaire ». « Sous une apparence paternaliste et hésitante, M. Le Graët est en fait le seul maître des processus décisionnels au sein de la FFF. »

« Ce mode de fonctionnement est générateur de logiques claniques qui ont pu être à l’origine de plusieurs crises au sein de la FFF », ajoute la mission d’inspection. Les auditeurs mettent l’accent sur la « proximité opérationnelle » entre Florence Hardouin, nommée DG en 2013, et Noël Le Graët, « qui a évolué vers une relation toxique ».

« Dans un contexte de confusion des rôles et de loyautés multiples, Mme Hardouin sait qu’elle tient sa légitimité du président au point, surtout ces dernières années, de le protéger parfois excessivement, en tolérant ou en masquant certaines dérives de M. Le Graët qui devient alors lui-même l’obligé de Mme Hardouin », analysent les inspecteurs.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés FFF : entre inspection administrative et enquête judiciaire, Noël Le Graët cerné par les affaires

L’IGESR observe que l’année 2022 a été marquée par des « signes forts de fragilisation, ceux de la fin d’une histoire » entre M. Le Graët et Mme Hardouin : « La mise au premier plan des difficultés fédérales par la presse a eu pour effet de libérer la parole en interne. Le président multiplie ce que certains qualifient de “dérapages”, mais qui illustrent surtout la dérive d’un exercice du pouvoir solitaire sans aucun outil de régulation interne. Dans cette situation de tensions internes, le couple président-directrice générale a atteint ses limites, chacun des deux acteurs cherchant à limiter l’impact de la crise sur son image personnelle. »

« Gestion chaotique » du PSE

« Aux termes de ses investigations, ajoutent les inspecteurs, la mission considère que, si le management de Mme Hardouin peut être qualifié de brutal, il n’y a pas lieu de le qualifier de harcelant. Par ailleurs, le départ de certains cadres en opposition frontale avec la directrice générale a pu adoucir certains comportements et donner le sentiment d’un climat apaisé. Pour autant, les raisons profondes qui ont conduit aux dysfonctionnements les plus importants subsistent largement. »

L’IGESR est en phase avec les grandes lignes de l’audit interne diligenté, en 2020, par M. Le Graët par l’intermédiaire du cabinet de conseil Plein sens, resté confidentiel jusqu’aux révélations du Monde en novembre 2022. « La mission considère que le diagnostic du cabinet Plein sens, dont elle a pris connaissance, est exact en ce qu’il qualifie le climat délétère du comité de direction et le management de la directrice générale “de brutal et d’erratique”, mais elle considère qu’il reste trop partiel (et peut-être partial) en ce qu’il omet d’étudier les responsabilités du président dans cette crise majeure. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés FFF : entre inspection administrative et enquête judiciaire, Noël Le Graët cerné par les affaires

Les inspecteurs sont longuement revenus sur la « gestion chaotique » du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) mis en place par la directrice générale de la FFF en mai 2021, laissée en première ligne par M. Le Graët, et qui a entraîné la suppression de dix-huit postes.

« La justification du PSE pour des motifs économiques demeure peu convaincante pour de nombreux membres du Codir [comité de direction] et du Comex [comité exécutif], écrivent les auditeurs. Elle est incompréhensible pour la plupart des nombreux employés de la FFF, laquelle présente plutôt des signes extérieurs d’aisance financièreDe plus, la situation de la fédération qui a conduit à la présentation de ce plan au printemps 2021 a évolué positivement dès le début d’année 2022 : redressement financier en cours et résultats positifs récents (…). »

« Absence de contre-pouvoir »

Au-delà des cas personnels de M. Le Graët et de Mme Hardouin, l’IGESR remet en cause le modèle de gouvernance « très concentré » de la FFF. La mission pointe une « absence de contre-pouvoir qui limite l’exercice démocratique pourtant nécessaire à la gouvernance d’une fédération sportive », le « peu de poids des autorités morales et leur incapacité à avoir un réel rôle de garde-fou ou de régulation ». Elle note qu’il n’existe « aucune expression politique des oppositions ou de minorités au sein des organes de la FFF ». « Cette situation (…) expose la FFF à des dérives potentielles », concluent les rapporteurs.

« La mission constate l’existence d’un fort interventionnisme du président de la FFF qui se traduit par le pilotage direct de certains dossiers ou de certaines thématiques, sans même que les autres élus, pourtant chargés de ces mêmes dossiers, ne soient nécessairement impliqués. » Elle s’appuie notamment sur la décision de prolonger, jusqu’en 2026, le contrat du sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, « sans que le Comex n’ait été ni consulté ni informé préalablement à l’Assemblée fédérale du 7 janvier » pour « illustrer cette situation ».

Lire aussi : Affaires Le Graët et Laporte : améliorer la gouvernance des fédérations sportives

La mission évoque également « l’ambiance sexiste et violente qui a régné au sein du comité directeur jusqu’en 2020 », qui « s’exprime selon les situations par des blagues sexistes, lourdes et récurrentes, par des manifestations de mépris entre directeurs, par l’usage d’un vocabulaire grossier, par l’échange d’injures ou d’invectives ».

« Lors des auditions, la mission n’a pas reçu d’alerte qui pourrait laisser suspecter une souffrance au travail anormale. Les instances de prévention, notamment les délégués du comité social d’entreprise, sont bien identifiées. Selon la mission, la médiation qui a suivi le rapport Plein sens a produit certains effets : le management de la directrice générale s’est semble-t-il assoupli. »

« Aux termes des investigations conduites par la mission sur l’animation du réseau territorial de la FFF, il apparaît clairement que la politique de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles n’est pas une priorité déployée rationnellement par la FFF dans les territoires », écrivent les rapporteurs.

Tant Noël Le Graët que Florence Hardouin et Philippe Diallo ont désormais quinze jours pour envoyer à l’IGESR leurs observations par écrit. La remise du rapport définitif d’inspection à la ministre des sports est prévue le 15 février. Contactée, l’avocate de M. Le Graët, Florence Bourg, n’a pas souhaité faire de commentaire. « Mme Hardouin dément tout manquement commis dans le cadre de ses fonctions de DG, assure sa porte-parole, Dominique Rouch. Elle rétablira la vérité plus tard point par point. »

Selon nos informations, les inspecteurs vont aussi recommander prochainement qu’une nouvelle inspection, portant cette fois sur les finances de la FFF, soit diligentée.

Rémi Dupré

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Il y a 18 heures, Vistule a dit :

Pour l’IGESR, M. Le Graët, 81 ans, « exerce le pouvoir et gère les crises au sein de la FFF davantage comme un gestionnaire d’entreprise assimilable à un président-directeur général que comme un président d’association. Il délègue peu et privilégie les relations interpersonnelles aux débats politiques et aux arbitrages au sein des structures de gouvernance statutaires de la FFF ».

Juste pour préciser, "privilégier les relations interpersonnelles aux débats politiques et aux arbitrages"  n'est pas non plus tolérable pour un PDG d'entreprise :ninja:

Et je dirais que le fonctionnement de la FFF et de toutes les instances de football dans le monde s'apparentent plus aux fonctionnements de certaines petites associations de campagne qui manquent de connaissances et de renouvellement :ninja:

Modifié par chronos
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  • 1 mois plus tard...

Les Irlandais nous ont mis une bonne grosse pression et des tampons à l'ancienne et on a su très bien y répondre, des mecs comme Griezmann, Hernandez ou Rabiot , ça prend des tampons sans pleurer, ça en met en retour, ça c'est des champions et du très haut niveau.

Quand tu vois comment ça dégoupille au moindre coup au PSG, tu vois là où se fait la différence.

Pas un beau match mais par contre un beau combat. Et Maignan phénoménal pour finir. Celle là elle va rester.

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